Sessègnon, monsieur plus

Si le recrutement parisien a été phagocyté cet été par les anciens joueurs de Chelsea et de l'AS Roma, c'est bien Sessègnon, le moins médiatisé des trois, qui marque les esprits. Alors que le nouveau président Charles Villeneuve évoquait dans la presse ses désirs de recrutement haut de gamme, le premier joueur à signer au Paris SG n'avait rien du profil "bling-bling" que l'ancien directeur des sports de TF1 souhaitait accoler au club de la capitale.

Peu connu, assez cher (8,5 millions d'euros), Sessègnon avait d'emblée été classé -trop vite- dans le lot de ces joueurs "surcotés", laissant transpirer l'inexpérience des tous nouveaux dirigeants parisiens qui vivaient là leur premier mercato... Mais lors des matches de préparation du PSG, l'international béninois a très vite démontré que l'expertise des dirigeants semblait finalement assez clairvoyante, et qu'il valait peut-être bien la somme que Paris avait déboursée.

Sessègnon a manqué le premier match de la saison à Monaco (défaite 1-0), en raison d'une suspension datant de la saison dernière qui avait visiblement échappé aux dirigeants parisiens. Face à Bordeaux, pour son premier match au Parc des princes, l'ancien Manceau prit assez vite la mesure du rôle qu'on attendait de lui, quitte à éclipser les deux joueurs phares Makelele et Giuly. Meilleur parisien ce soir-là, il quitta le terrain sous les applaudissements du public, réputé exigent.

La semaine suivante, Sessègnon réédita face à Sochaux un match énorme ponctué par un superbe but permettant au club parisien d'accrocher le match nul (1-1). Deux matches qui ont du coup conféré un nouveau statut à Sessègnon, lui offrant une visibilité qu'il n'attendait peut-être pas. "Cela se passe plutôt pas mal, a-t-il avoué, c'est en fonction de ce qui se passe dans cette équipe. J'ai été bien accueilli, je me suis tout de suite senti bien. Cela reflète l'état d'esprit qui règne dans le groupe"

D'ordinaire, les nouveaux parisiens mettent du temps pour s'adapter au contexte, à l'ambiance particulière qui règne dans la capitale. Mais Sessègnon n'en a pas eu besoin. "Ca change un petit peu du Mans, a-t-il avoué, là il y a tout le temps du monde. Au Mans, après les entraînements, je rentrais tranquillement chez moi. Mais cela fait plaisir que les gens viennent te supporter" . Il n'est pas aussi à l'aise par hasard non plus. Même si Makelele et Giuly ne sont pas encore à leur meilleur niveau, tout comme Jérôme Rothen, leur présence à ses côtés le rassure et le met en confiance.

L'ancien Manceau a avoué s'être fixé des objectifs cette saison, "mais je ne le dis pas, a-t-il plaisanté, je suis un joueur qui aime bien faire marquer"."Quand tu arrives dans un club comme Paris, si tu n'as pas d'ambition cela ne sert à rien", a-t-il expliqué. A-t-il le sentiment d'avoir pris de l'importance avec ce début de saison? "Je suis venu en tant que joueur qui peut apporter comme tous les autres. Je ne me considère pas comme un joueur important", a-t-il répondu. Il l'est pourtant bien en ce moment.