Antonetti calme le jeu

Frédéric Antonetti n'a pas passé une bonne soirée dimanche soir. Non, l'entraîneur du Stade Rennais n'a vraiment pas aimé la prestation des siens face à Toulouse (3-1). Bon d'accord, Antonetti fait un peu la fine bouche. Après tout, Rennes a quand même pris les rênes de la Ligue 1, ce qui n'était plus arrivé aux Bretons depuis 1970. Ce qui pourrait suffire au bonheur du plus grand nombre n'est pas assez pour l'ancien coach bastiais. "Je suis passablement énervé, a-t-il lancé après la rencontre. Il faut savourer la première place, être content, c'est bien d'être premier, avoir 18 points en huit journées c'est très bien mais il faut être lucide et clairvoyant. Je ne peux pas ne pas parler du contenu ce soir. L'analyse est importante, on doit mieux maîtriser le match. Cela veut d'abord dire récupérer le ballon, tout le monde doit être plus vigilant."

Ok, Frédéric Antonetti en fait un peu beaucoup. La ficelle est un peu grosse, l'entraîneur du SRFC ne veut pas que ses joueurs se voient trop beaux. Mais après tout, il n'a pas totalement tort non plus. Le Stade Rennais n'a pas fait le match de l'année et, avec moins de réalisme, aurait très bien pu quitter le stade de la Route-de-Lorient avec moins de trois points. "Il y a un goût d'inachevé pour moi, après, on a fait de beaux contres. Sur les occasions de but, on mérite notre victoire. Mon expérience me fait dire qu'il faut savourer mais aussi être lucide et clairvoyant", a-t-il ajouté.

Etre clairvoyant, cela signifie-t-il ne pas croire au titre ? "Moi, ce qui m'intéresse, c'est de rester dans les cinq premiers et quand je vois le match, je me dis que ça va être compliqué. On n'a pas maîtrisé la tenue de balle, mais on concède peu d'occasions, analyse Antonetti. Ça m'a rappelé les années auxerroises de Guy Roux: vous aviez l'impression de gagner le match, mais vous en preniez trois. Il a réussi à être champion alors pourquoi pas nous ? Non, c'est une boutade !"

Une boutade, vraiment ? Oui, insiste Antonetti. "On a beaucoup trop de blessés. Je perds Montano et Danzé. Déjà, il me manquait Tettey, Fanni et Lemoine. Quand vous ne pouvez pas compter sur cinq joueurs majeurs, c'est compliqué. Après, on a aussi dans notre équipe cinq gamins à moins de 15 matches de L1. Il nous manque sans doute un milieu de terrain expérimenté."

Du côté de ses troupes, on se pose moins de questions. La victoire est belle. La première place l'est encore plus. "On s'est fait rentrer dedans dès le début, mais on a été réaliste, a analysé à chaud l'international français Yann M'Vila. Le public attendait ça depuis longtemps. On pouvait passer un palier et on l'a fait. On mérite cette première place. On a une équipe complète." Du terrain, on n'a définitivement pas la même vision des choses.