Bellion prêté à Nice

Barré par Anthony Modeste, Moussa Maazou et Yoan Gouffran à Bordeaux, David Bellion, 28 ans, n'avait fait que deux apparitions en tant que remplaçant cette saison (37 minutes de jeu cumulées) lors de la phase aller. Dès la saison dernière, celui qu'Alex Ferguson avait fait signer à Manchester United après l'avoir repéré à Cannes avait lâché mentalement face à son manque de temps de jeu, dû à l'omniprésence de Marouane Chamakh à la pointe de l'équipe.

En septembre dernier, dans un numéro d'autocritique qui n'était pas passé inaperçu, le joueur pensait avoir clos ce chapître douloureux. "Je suis une brêle, avait-il dit à L'Equipe. La saison dernière, il valait mieux mettre une chèvre. Au moins, elle, elle a l'habitude de gambader sans se poser de questions." Il avait mis son déclin sur un temps de jeu trop faible. "C’est un constat : en 2009, l’année du titre, le turnover avait été exceptionnel. L’an passé, Bordeaux avait treize joueurs et des remplaçants. Certains étaient en surchauffe, d’autres au frigo. Or, un joueur est aussi fragile qu’une Ferrari. À force de la faire carburer sans entretien, elle explose. Pareil, si tu la sors après l’avoir laissée trois mois au garage." Sous contrat jusqu'en 2014 suite à une prolongation signée il y a quinze mois, Bellion espérait encore s'imposer en Gironde, mais il n'y a pas eu davantage de turn-over avec Jean Tigana.

Recruté par Bordeaux en 2007, avec qui il avait réussi un début de saison canon et un exercice honorable (12 buts en 37 matches), Bellion n'aura jamais réussi à connaître une saison aussi bonne. Il connaît Nice pour y avoir évolué deux saisons, entre 2005 et 2007, pour 12 buts marqués en 45 matches de L1. A 28 ans, il sera en concurrence avec Eric Mouloungui, Chouki Ben Saada, Danijel Ljuboja ou encore Habib Bamogo. L'arrivée de Bellion précipite le départ de Mickaël Poté au Mans (L2).