Lens doit penser à l'après

Le miracle n'a pas eu lieu : Lens est en Ligue 2. Pour sauver sa tête dans l'élite, les Sang et Or devaient gagner leurs quatre derniers matches. Dimanche, ils n'ont ramené qu'un point de Monaco (1-1). Avec un cœur généreux comme son public, les Artésiens ne voulaient pas croire en une deuxième relégation en trois ans. Après une victoire inespérée face à Bordeaux (1-0), mercredi, Lens s'était pris à rêver. Sur le Rocher, le RCL est vite revenu à la réalité. Sa défense a cédé après moins d'un quart d'heure. Le sursaut d'orgueil est venu d'une tête rageuse de Raphaël Varane dans le temps additionnel. Trop tard. Comme un condensé de la saison lensoise. "On aurait pu faire encore plus au niveau de l'envie pour gagner ce match, reconnait Varane, de loin le meilleur Lensois à Louis-II. C'est sur l'ensemble de la saison qu'on descend, on paye ça en fin d'année. C'est dommage pour les supporters. On ne mérite pas ce public."

Les amoureux du RCL qui avaient fait le long déplacement en Principauté l'ont fait savoir sur l'air de "Vous avez fait couler notre Racing". Après le match, Laszlo Bölöni a adressé "un message aux supporters". "Ils nous ont soutenus, on sait qu'ils sont extraordinaires, mais dernièrement, ils ont perdu patience, a déploré l'entraîneur lensois. Je le comprends. Cependant, leur reproche était "Mouillez votre maillot". Les joueurs ne méritent pas ça. Sans doute, ce groupe a des limites. On ne peut pas dire qu'il ne mouille pas le maillot."

Lens doit désormais se tourner vers l'avenir. Bölöni estime que "ce n'est pas le moment de parler" du sien. "Ma seule préoccupation est donner le maximum pour ce club merveilleux. C'est un échec. Mais je peux m'asseoir autour d'une table pour en discuter. Quand je suis arrivé à Lens (ndrl: en janvier 2011), j'ai donné mon objectif: celui de rentrer chez moi tous les soirs en pouvant me regarder dans une glace. Je peux le faire".

Sauf décision de sa hiérarchie, Bölöni entraînera donc Lens en Ligue 2. Son objectif sera de faire aussi bien que son prédécesseur, Jean-Guy Wallemme, qui avait fait remonter Lens en un an. Et Gervais Martel alors ? Celui qui préside le RC Lens depuis 1988 restera-t-il fidèle au poste ? "Oui, a-t-il répondu laconiquement en conférence de presse. Maintenant que la relégation est définitive, on va annoncer un maximum de choses dans les jours qui viennent. La réflexion sur l'éventualité de la L2 a été menée. Maintenant, il faut finir la saison correctement. Il n'est pas facile de faire passer un message positif. Mais Lens va continuer, repartir avec des hommes qui l'aiment. Une fois la déception passée, j'espère que les gens resteront en force derrière le club. Il y aura d'autres échéances positives."