Lille, quel sang froid

Lille a rempli son contrat samedi en montrant un sang froid et un réalisme à toute épreuve à Brest (1-2).  S'ils n'ont pas attendu les arrêts de jeu pour forcer la décision comme ils l'ont fait à Marseille (1-2), puis face à Valenciennes (2-1), les Dogues n'ont pas franchement maîtrisé les débats face à la formation bretonne, comme en attestent les parades salvatrices effectuées par un Mickael Landreau souvent sollicité.  Alignés en 4-2-3-1 en l'absence de Florent Balmont, les hommes de Rudi Garcia n'ont réussi que par intermittence à déployer leur jeu si léché qui a longtemps fait leur force cette saison. Bien moins séduisant qu'il a plusieurs semaines, le LOSC a en revanche montré une efficacité offensive redoutable.

Sans jamais s'affoler malgré la rapide ouverture du score adverse signée Lesoimier (18e), le club nordiste a laissé passer l'orage avant de renverser la situation grâce à deux éclairs de Gervinho, auteur de l'égalisation (39e) puis passeur sur le dix-neuvième but inscrit par Moussa Sow cette saison (59e).  Une réaction satisfaisante pour Rudi Garcia. "On n'a pas su s'adapter au début, mais seul le résultat compte", lâche l'entraîneur nordiste, tout aussi réaliste que ses joueurs. "On a joué une heure pour moi, à partir de la 30e minute. On était en grande difficulté avant. Mais on a montré des ressources, du sang froid, et dans la difficulté, on a réussi l'essentiel, à redresser le tir. Après, on savait qu'on avait assez de talent devant pour faire différence et pour reprendre fil de notre jeu", constate encore le technicien.

Ludovic Obraniak partage cet avis. "C'est sûr qu'on a déjà mieux joué, je pense qu'on l'a montré cette saison. Mais l'essentiel était de prendre les trois points."  Une sérénité qui semble définir le LOSC depuis quelques semaines. Lille n'allie plus forcément résultat et manière mais efficacité et résultat pour faire le plein de points au fil des matches.

Alors que l'OM et le PSG s'affrontent dimanche, Lille compte cinq points d'avance sur Rennes, son dauphin, six sur l'OL (3e) et sept sur l'OM. "C'est une soirée tout bénéf' pour nous", se réjouit Obraniak. "On regarde le classement, c'est bien, ça se décante", ajoute  Garcia avant de tempérer : "Rien n'est acquis, il reste trente points en jeu et notre avance ne sera pas suffisamment significative ce soir (samedi)."   Le froid réalisme lillois a  toutefois de fortes chances de se révéler précieux au final, alors que le championnat entamera sa dernière ligne droite à l'issue de la prochaine trêve internationale.