Marseille, dure soirée

Pour Marseille, les lendemains de Ligue des Champions déchantent (trois nuls et une défaite). Après s'être offert une victoire de prestige face à Chelsea (1-0), le club phocéen est reparti d'Auxerre avec un match nul sévère (1-1) et beaucoup d'interrogations. Après deux sorties peu convaincantes face à Rennes (0-0) et Nice (défaite 1-0), il laisse le duo Lille-PSG prendre quelques distances en tête. Didier Deschamps aura une semaine pour redresser la barre avant le choc face à Lyon. Un choc qu'il devra sans doute aborder sans Cissé et Brandao, blessés. Et sans charnière centrale, puisque Diawara et M'Bia, expulsé ce soir, seront suspendus.

Bien commencée, cette soirée a rapidement tourné au cauchemar pour l'OM. Titulaire pour la septième fois, Brandao a pourtant rapidement permis à Loïc Rémy de mettre fin - de la tête - à une série de deux matches sans but de l'OM (9e, 0-1). Une disette que n'avaient plus connue les hommes de Didier Deschamps depuis décembre 2009. Mais quelques minutes ont suffi à replonger l'OM dans ses doutes. Une faute de Stéphane M'Bia, sans doute hors de la surface, sur Julien Quercia (38e) sanctionnait lourdement les Phocéens : penalty et expulsion de leur défenseur central. M. Fautrel aura la main plus légère en fin de match sur un contact entre Lucho et Chafni (79e).

Didier Deschamps, qui ne s'est jamais imposé en Bourgogne depuis qu'il officie en Ligue 1 (5 nuls, 1 défaite), voyait l'AJA revenir au score grâce au penalty transformé par Birsa (40e, 1-1) et perdait sur la même occasion sa défense centrale. Une mauvaise nouvelle de plus alors que le calvaire avait commencé quelques minutes plus tôt avec les blessures d'Edouard Cissé (20e), remplacé par l'ancien pensionnaire de l'AJA Benoît Cheyrou, mais surtout de Brandao, touché sur un tacle appuyé de Coulibaly (24e). Le Brésilien devait laisser précipitamment sa place à André-Pierre Gignac.

Absent cinq matches en raison d'une blessure aux ischios-jambiers, l'ancien Toulousain n'en a pas vraiment profité pour marquer des points. Visiblement, il est encore à court de rythme. Si Brandao devait être éloigné des terrains, Deschamps serait bien forcé de le faire jouer. Mais, si son entraîneur assurait cette semaine qu'il "n'a ni peur, ni crainte", qu'il "ne doute pas", Gignac ne semble pas dans les meilleures dispositions. En manque de réussite depuis son arrivée sur la Canebière, l'ex-meilleur buteur de L1 (24 unités en 2008-2009 avec Toulouse) est apparu nerveux. Il fallait même l'intervention de Mandanda et Heinze pour l'empêcher d'aller s'expliquer avec l'arbitre juste avant la pause. Devant le but, il n'a pas brillé davantage.

Pourtant, avant un quatrième match sans victoire en L1, Auxerre n'avait rien d'un épouvantail à l'exception de quelques tentatives de Chafni. Humiliée cette semaine par le Real Madrid (4-0), l'AJA avait plus tôt des allures de bête blessée. Privées de nombreux cadres (Pedretti, Jelen, Hengbart, Ndinga), les troupes de Jean Fernandez n'avaient pas franchement les armes pour inquiéter l'OM avant d'obtenir ce penalty et de se retrouver en supériorité numérique. Même là, encore fallait-il des interventions décisives d'Olivier Sorin pour stopper Cheyrou (75e) ou Rémy, l'Olympien le plus en vue sur son côté droit (41e, 45e, 57e, 76e). Avant d'affronter l'OL, dimanche prochain, Marseille devra donc panser ses plaies. L'arrivée de Rod Fanni pourrait apporter des solutions à Didier Deschamps. Mais le Rennais n'est pas encore là...