Paris, le coup de froid

Le PSG a passé quatre mois dans une douce euphorie avant de retomber sur terre en quelques jours. Après l'égalisation concédée dans les derniers instants contre Monaco samedi dernier (2-2) les privant de la première place de la Ligue 1 et l'affaire Stéphane Sessègnon, qui a annoncé mardi au cours d'un entretien musclé ses velléités de départ à son entraîneur Antoine Kombouaré, les joueurs de la capitale ont bouclé la première moitié du championnat par un revers sur la pelouse de Nancy (2-0). Le second des Parisiens lors de leurs 23 dernières rencontres toutes compétitions confondues qui met un terme à une série de huit matchs sans défaite en Ligue 1.

En Lorraine, le cours de la partie a irrémédiablement changé dès le quart d'heure de jeu. Après une entame équilibrée, Mamadou Sakho a été expulsé par Antony Gautier pour un croche-pattes involontaire sur Youssouf Hadji en position de dernier défenseur (15e). Une décision sévère dont les Franciliens ne se relèveront jamais. Avec Claude Makelele replacé en charnière centrale aux côtés de Zoumana Camara et Jérémy Clément entré à la place de Mevlut Erding pour rééquilibrer un ensemble qui tanguait (30e), les hommes de Kombouaré ont été contraints de laisser l'initiative à une équipe de Nancy revigorée par une belle série (deux victoires et deux nuls sur ses quatre derniers matchs de L1).

Mis en cause pour ses boulettes récurrentes, Apoula Edel a pourtant retardé l'échéance pendant un long moment. D'un superbe réflexe sur une frappe à bout portant d'Hadji (45e+1) et d'une belle envolée sur un tir à l'entrée de la surface de Jonathan Brison (59e), le gardien du PSG, toujours pas fixé sur son sort en vue de la saison prochaine, a rappelé toutes ses qualités à ses détracteurs. Il a aussi été sauvé par la maladresse de Julien Féret (53e) avant de céder sur un lob parfait d'Hadji, bien lancé dans le dos de la défense parisienne et qui a profité d'une remise de la cuisse fortuite de Camara (1-0, 67e). Un quart d'heure plus tard, l'attaquant marocain a doublé la mise, à l'affût après une première tentative de Bakaye Traoré (2-0, 83e).

En face, les Parisiens ont peiné comme rarement cette saison à se montrer dangereux sur le but adverse. Handicapés par leur infériorité numérique et bien gênés par un onze lorrain en verve, ils s'en sont une nouvelle fois remis à Nenê, qui d'un corner direct génial venu s'écraser sur la barre transversale de Damien Grégorini (41e) a fait passer l'un des seuls frissons de la soirée dans l'échine des spectateurs de Marcel-Picot. Pour la première fois depuis 1999, le PSG termine l'année sur une défaite. Une fausse note sans grandes conséquences au classement puisque le club de la capitale reste deuxième, à un point de Lille. Mais les derniers jours difficiles, sur le terrain comme dans la coulisse, pourraient être un premier signe de fragilité dans l'édifice parisien.