Rémy, l’axe fort ?

Une petite phrase. Mardi, au détour d’une conférence de presse pourtant bien menée, Loïc Rémy a lâché une petite bombe. "Ce sont les joueurs qui méritent le plus qui sont sur le terrain !" Habituellement, cette déclaration n’aurait alerté personne, surpris aucun observateur et provoqué aucun remous. Mais il en est autrement aujourd’hui à Marseille. Dimanche dernier, André-Pierre Gignac était en effet sur le banc au coup d’envoi contre Toulouse… La déclaration de Rémy fait donc indirectement allusion au choix de Didier Deschamps d’avoir écarté Gignac de son onze de départ. Un sujet brûlant sur la Canebière en ce moment…

Brandao parti, l’axe de l’attaque marseillaise s’est retrouvée orphelin du Brésilien. Qui pour remplacer l’ancien joueur de Donetsk ? Le choix devait se porter sur Gignac ou Rémy. Car André Ayew et Mathieu Valbuena sont indéboulonnables sur les côtés. Deschamps a tranché en faveur de Rémy. A Lens, DD a lancé l’ancien Niçois à la pointe de son attaque. "C’était une possibilité, explique le coach marseillais. J’avais des choix à faire... Mais ce que m’intéresse avant tout, c’est la complémentarité entre les joueurs offensifs. A Lens, Loïc a fait un bon match et il a réalisé des choses intéressantes. Mais il aurait dû marquer un but." L’attaquant international a entendu son coach. Une semaine plus tard, c’est lui qui ouvrait le score devant Toulouse.

Repositionné dans l’axe, Rémy semble plus à l’aise. Sa vitesse lui permet de plonger rapidement dans le dos des défenseurs adverses. Guy Stephan croit beaucoup à l’éclosion de Rémy à ce nouveau poste. "Il est vraiment en train d’élargir son registre car il peut aussi bien jouer dos ou face au but. Et dans le jeu aérien, il progresse aussi. Ses déplacements, ses remises, ses frappes : tout s’améliore chez lui." S’il tient des propos aussi flatteurs à l’endroit de son nouvel avant-centre, c’est que l’adjoint de Deschamps sait que l’international tricolore joue un rôle central au sein de l’équipe des champions de France. "Oui, il est très très important, avoue encore Stephan. Sa capacité à faire des courses et embarquer les défenseurs est très intéressante pour l'équipe."

Contre Toulouse, Rémy fut l’un des seuls à surnager. Son but -le dixième de la saison- fut ainsi accompagné d’une passe décisive pour… Gignac. Deschamps salue cette réussite : "Loïc est très bien athlétiquement en ce moment. Sur le terrain, il est vraiment en confiance. Il marque et fait marquer. Et puis il a réussi à atteindre la barre des dix buts. Maintenant, c’est à lui d’aller encore plus haut." S’il s’épanouit en pointe, DD rappelle aussi la polyvalence de son attaquant. "Je l’utilise à cette place mais je peux aussi le faire jouer sur un côté. Il n’était pas mécontent quand il jouait à droite. Mais quand on regarde nos difficultés actuelles, c’est le plus apte pour jouer en pointe."

A droite ou en pointe, Rémy la joue collectif. Car s’il expliquait il y a peu que ses "stats étaient meilleures quand il jouait à droite", il s’est recentré sans problème. Le nouveau numéro neuf de l’OM explique d’ailleurs que si Marseille veut garder son titre, le groupe doit primer sur l’individu. "Le groupe est assez solide pour ne pas se désolidariser maintenant, avance-t-il. Ça se serait dommage car on a vu que l’on était soudé dans l’adversité. Tous les joueurs doivent être concentrés sur le même objectif et ne pas avoir de moment d’égarement. Après, le coach est là pour faire les choix. On adhère ou pas… Mais il faut respecter ses choix." Rémy les accepte. Ce qui n’est pas le cas de tout le monde…