Rennes a de l'allure

Après que son équipe a proprement désossé l'AS Nancy Lorraine (3-0) et pris la tête de la L1, Frédéric Antonetti n'est pas content. Certes, l'entraîneur du Stade Rennais ne nous a pas gratifié d'une de ces envolées qu'il fait pleuvoir lorsqu'il est en colère mais il a à redire après la nette victoire de ses joueurs. Dans la ligne de mire du technicien corse, un relâchement, selon ses propres termes. Il est vrai que, sans faire injure à Ismaël Bangoura, buteur à la 87e minute, le match pourrait presque se résumer au premier quart d'heure de chacune des deux mi-temps.

À l'actif des quinze premières minutes du match, deux faits de jeu ont complètement redessiné cette confrontation. Les Nancéiens avaient attaqué du bon pied. Mais après seulement douze minutes de jeu, Alfred N'Diaye quittait ses partenaires. Coupable d'un mauvais contrôle, le jeune milieu de terrain lorrain ceinturait Victor Hugo Montaño pour empêcher le buteur colombien de se présenter seul devant Gennaro Bracigliano. Rouge direct. Trois minutes plus tard, c'est Fabien Lemoine qui abandonnait ses partenaires, très durement touché aux côtes lors d'un duel avec Reynald Lemaitre et contraint de rejoindre l'hôpital le plus proche.

Le début de deuxième mi-temps tout autant animé, mais dans le jeu cette fois. Les Rennais ont tué le match par l'intermédiaire de Victor Hugo Montaño (50e) et Yacine Brahimi (57e), après avoir pris la mesure de leurs adversaires. Et de la pelouse synthétique, elle aussi visée par les foudres de Frédéric Antonetti. Le technicien a même menacé de ne plus venir si c'est pour trouver un tel terrain. Pour le consoler, on pourra lui envoyer une vidéo de la performance réalisée par Victor Hugo Montaño et Jérôme Leroy. Un simple retour sur les trois beaux buts inscrits par ses joueurs en satisferaient beaucoup. Mais le Corse n'est pas attentif qu'au score...

De la qualité, le nouvel attaquant rennais en a montré tout au long du match. Auteur d'un but et d'une passe décisive, Montaño n'a cessé de prendre à défaut la charnière centrale nancéienne et a participé au jeu avec justesse, réalisant souvent les bons choix, à l'instar de Jérôme Leroy qui a fait parler sa technique pour dicter le rythme du jeu rennais et délivrer deux passes décisives. Pour prendre conscience de la force de frappe offensive bretonne, ajoutez-y les buts de Brahimi et Bangoura, l'entrée tonitruante de Kembo-Ekoko, virevoltant avant de baisser le pied et la présence sur le banc d'Asamoah Gyan. Quoiqu'en dise son entraîneur, Rennes est déjà en belle forme en ce mois d'août.