Rémy, tête bien faite

C’est l’une des rares satisfactions marseillaises de ce début de saison. Après sept journées de championnat, Loïc Rémy affiche quatre buts au compteur. Seul le surprenant Alain Traore (Auxerre) a fait mieux avec cinq réalisations. Mais quand on lui demande s’il pense être le meilleur joueur de l’OM, l’ancien Niçois rigole. "Non pas du tout, s’esclaffe-t-il. J’ai encore beaucoup de progrès à faire. Et puis l’équipe ne tourne pas à plein régime pour le moment. J’essaye surtout d’être le plus efficace possible. Je me positionne dans l’axe. C’est là où je suis le plus prolifique et que je marque des buts. Mais je pourrais encore mieux négocier certaines situations." Face à Evian (2-0), il a pourtant enlevé une belle épine du pied des Marseillais.

L’OM était au bord du gouffre avant sa victoire face aux Hauts-Savoyards. "Le match contre Evian était particulier, avoue l’international français. On l’a bien senti. En entrant sur la pelouse, il y avait une réelle tension. On n’est pas désintéressé de tout ce qui se passe autour du club. On a vu la banderole… C’est la première fois que je ressens ça. Mais dès que l’on a marqué, le public était derrière nous. Il a vite changé. Espérons que ça dure." Auteur des deux buts salvateurs face à Evian, Rémy reste modeste. "J’aurais pu marquer trois ou quatre buts, explique-t-il. J’ai une situation en un contre un. Mais je l’ai manquée. Je m’en suis mordu les doigts après la rencontre. Mais je ne me fais pas de souci. Ça va venir. (...) La prochaine fois, je devrai mieux gérer ces situations-là. Mais l’essentiel c’était de gagner ce premier match en Ligue 1. Peu importe la manière. On avait besoin de points."

Conscient de ses possibilités, Rémy veut être encore plus décisif avec l’Olympique de Marseille. "J’ai mis du poids dans mon jeu, avance-t-il avant d’expliquer sa mutation. On me reprochait d’être trop gentil et timide. Depuis le début de saison, je n’ai pas grand-chose à me reprocher sur l’agressivité que je mets dans mon jeu. Ou même dans les contacts. Mais pour le moment je ne suis pas à l’affût des petits ballons qui trainent dans la surface. Mais je peux devenir un tueur." Pour lui, l’exemple, c’est Karim Benzema, son ancien coéquipier à Lyon. "C’est un joueur qui a pris conscience de ses qualités, analyse Rémy. Il devient indispensable au Real Madrid. Je m’inspire de ces joueurs que j’ai côtoyés dans les équipes de jeunes. Je regardais leurs déplacements et comment ils agissaient devant le but. Quand je vois Karim, j’ai encore beaucoup à faire."

S’il manque encore d’efficacité devant le but, ses coups de tête font presque toujours mouche. Ses quatre buts, Rémy les a tous inscrits du front ! Aurait-il oublié comment faire avec les pieds ? "Bien sûr que je me rappelle comment il faut faire pour marquer avec les pieds, s’amuse-t-il. Depuis le début de saison, je n’ai marqué que de la tête. Mais si ça nous fait gagner des matches, je ne vais pas m’en plaindre. J’aimerais aussi marquer dans le jeu. Mais pour l’instant, je me contente de ce que j’ai." Rémy a bien amélioré son jeu de tête depuis un an. Mais il a surtout trouvé une rampe de lancement idéale en la personne de Mathieu Valbuena. "J’ai marqué mes quatre buts sur des passes de Mathieu, dit-il. Je vis bien cette association. Quand je suis arrivé, on se posait la question de savoir qui allait jouer à droite. On était plus ou moins en concurrence. Là, on joue ensemble. Pour moi, ce n’est pas une surprise. Mathieu a beaucoup de qualité. Et on s’entend très bien sur le terrain mais aussi en dehors. Après, on ne travaille pas spécialement les coups de pieds arrêtés à l’entraînement. C’est une question de timing. J’arrive aussi au bon moment. C’est bien huilé tout ça." Le duo d’internationaux tricolores tire l’OM vers le haut. Et Marseille en a bien besoin en ce moment…