ASSE : la fracture du tibia de Jérémy Clément empêche les Verts de savourer

Samedi, après leur démonstration face à Nice (4-0) qui les envoie sur le podium en L1, les Stéphanois n’avaient rien à fêter. L’image du jour, terrible, c’est celle de leur partenaire Jérémy Clément, perclus de douleur sur la pelouse de Geoffroy-Guichard, la cheville droite suspendue par quelques fils de chaussettes après un tacle inqualifiable de Valentin Eysseric à la 26e minute. L’ancien joueur du PSG a été opéré d’une fracture ouverte dès son admission à l'hôpital Nord de Saint-Etienne, dans la soirée de samedi. L'intervention a été réalisée par le docteur Rémi Philippot selon un membre de l'encadrement technique de l'ASSE. Aucun délai n’a été communiqué par le club quant à la durée de son indisponibilité, mais celle-ci s’annonce à l’évidence très longue, au-delà de la saison en cours.

L’entraîneur des Verts Christophe Galtier n’avait pas le cœur à disserter sur la technico-tactique après cette soirée réussie. "J’aurais préféré perdre le match plutôt que Jérémy, a-t-il lâché alors que son équipe est virtuellement qualifiable pour la Ligue des champions. Sur le match, je n'ai pas grand-chose à dire car je n'y étais même plus, dans le match. Je tiens à féliciter le groupe d'être resté, lui, dans une partie de football car ce que j'ai vu en face, ce n'était pas une partie de football. Les accidents peuvent arriver. C'est arrivé ce soir mais je n'ai pas vu une équipe, avec tout le respect que j'ai pour tout le monde, qui ressemblait à un quatrième. C'est une équipe qui n'a pas joué au football dès l'entame du match et ce qui devait arriver est arrivé à l'image du coup de coude pris par Stéphane Ruffier et à l'image de beaucoup de choses".

"C'est terrible. C'est une blessure très grave, a commenté de son côté le président de l'ASSE Roland Romeyer. Nous sommes tous malheureux. On espère que l'os qui tient le pied, l'astragale, ne sera pas touché sinon cela risquerait d'être grave pour la suite. Il a une fracture ouverte", a ajouté le dirigeant, précisant cependant : "Je ne suis pas médecin. J'ai vu. J'étais impressionné. J'ai encore mal à l'estomac. Il a été très courageux, il souffrait. L'AS Saint-Etienne est une famille. Nous avons un de ses membres qui est blessé et il est un joueur important de l'effectif. Pour lui, la saison est finie. C'est tout mais j'espère qu'il pourra retrouver ses sensations et continuer sa carrière".

Nice a évidemment eu du mal à soutenir l’auteur du geste fatal pendant la soirée, même si Claude Puel a parlé "d’accident" en le qualifiant de "tacle d’attaquant", faisant implicitement référence à de la maladresse plutôt qu'à de la brutalité. "Ce genre de geste est regrettable. C’est un fait de match important, un accident regrettable, a-t-il commenté. J'ai de la peine pour Clément car perdre un joueur de cette manière... On peut comprendre la colère des Stéphanois, mais il faut rester mesuré. Le match n'a pas été un match de voyous. Il n'y a pas eu beaucoup de fautes, mais il est vrai que celle-ci, commise par un joueur offensif qui n'a pas mesuré son engagement, est bien sûr regrettable." Eysseric, expulsé dès son geste irraisonné, risque une longue suspension de la part de la commission de discipline. Mais probablement plus courte que la durée d’indisponibilité de Jérémy Clément.