Revue de presse - David Beckham (PSG) : "saint" et accessoirement footballeur

"Saint David" est arrivé à Paris. La signature de Becks au PSG a mis la presse britannique dans tous ses états. En procédant à la canonisation express du Spice Boy, le Daily Telegraph donne le ton. Des tabloïds les plus sensationnalistes à la presse respectable, tous saluent la grandeur de David Beckham, ce "héros venu faire don de son salaire à une œuvre de charité" (The Sun). Plus que l'aspect sportif, c'est ce geste du "Golben-boules" à l'attention d'une association caritative qui attire l'attention de tout un pays. Même si le Sun lui suggère de "garder quelques livres de côté pour permettre à son épouse Victoria de claquer son argent dans les magasins parisiens."

Que le quotidien britannique se rassure, l'ex-Spice Girl restera de l'autre côté de la Manche. Le Daily Telegraph préfère s'amuser du choix de Beckham dans un pays où "l'argent est l'ultime tabou, l'aristocratie a été guillotinée et dont le président socialiste a prononcé la fameuse phrase : 'je n'aime pas les riches'." Autant d'éléments qui font dire au Times qu'à l'occasion de ce "dernier Tango à Paris", "Beckham place le football avant son image flamboyante. Il ne veut pas de l'ingrat labeur dans une équipe de milieu de tableau en Angleterre. Il veut encore un autre championnat, encore un autre conte de fée. Et si tout cela ajoute à son côté mystique et à son image, c'est encore mieux."

Cette empreinte, Beckham l'a déjà laissée dans deux autres pays traversés en vingt ans de carrière : l'Espagne et les Etats-Unis, qu'il quitte après six saisons à Los Angeles. De l'autre côté des Pyrénées, la "nouvelle étape du show Beckham" lui vaut une place à la Une des quotidiens sportifs Marca, As et Sport. Le milieu de terrain britannique conserve une belle cote de sympathie depuis ses années madrilènes. As a été séduit dès la conférence de presse de présentation : "Le PSG a recruté David Beckham et, naturellement, l'a présenté comme la grande figure médiatique qu'est toujours l'Anglais, qui n'a pas déçu lors d'une pièce où il a eu recours à son élégance habituelle."

Aux Etats-Unis, le cas Beckham mobilise moins. L'information de son transfert est quasi-absente des médias nationaux, guère plus présente dans la presse californienne, qui se contente de brefs reports factuels. Pour en avoir plus, il faut compter sur ESPN et ses nombreux columnists. "David Beckham offre son talent et crédibilité médiatique au PSG", souligne Alexander Netherton. "Il vient amener son expérience et son professionnalisme à un club en pleine transformation", explique-t-il, rejoint en ce sens par le blog Dirty tackles, qui donne à Beckham "cinq mois pour vendre une tonne de maillots avant peut-être de rejoindre le département marketing" du PSG. "Il s'agit d'améliorer la stature du club", explique Rob Beasley, journaliste du Sun, dans un débat vidéo organisé par sa rédaction.

Et sur le terrain ? La presse britannique se projette déjà vers le prochain PSG-OM. L'affiche réunira deux clubs phares de Ligue 1, mais elle opposera surtout deux phénomènes anglais. Sur Twitter, Joey Barton, milieu de terrain de l'Olympique de Marseille, salive déjà à l'idée de la "double confrontation en Coupe et en championnat fin février." Et le Bad Boy londonien de titiller le Spice Boy mancunien: "il sera excellent pour le football français mais il ne sera que le 2e meilleur/plus bel Anglais en France. Ça va atteindre sa confiance.