Ezequiel Lavezzi change la donne au PSG

Le PSG a ramené plusieurs bonnes nouvelles de Kiev (0-2). Outre la victoire et la qualification pour les huitièmes de finale de la Ligue des champions, le club parisien a aussi la confirmation de la montée en puissance d’Ezequiel Lavezzi. Titulaire pour la troisième fois consécutive, une première cette saison, l’Argentin en a profité pour inscrire ses deux premiers buts sous les couleurs du PSG, qu’il a rejoint l’été dernier contre 31 millions d’euros. Ce retour au premier plan tombe à point nommé pour l’ancien Napolitain et pour Carlo Ancelotti, qui dispose désormais d’une option de poids supplémentaire en attaque. Mais pas forcément pour tout le monde.

La redistribution des cartes a déjà commencé par le biais d’une évolution tactique. A Kiev, Ancelotti n’a pas révolutionné son système, mais il a cependant procédé à une légère évolution de son animation offensive. Depuis la victoire à Lille fin août (1-2), le PSG évoluait dans un 4-3-1-2, avec la plupart du temps Javier Pastore aligné en soutien d’un duo d’attaquants axiaux composé par Zlatan Ibrahimovic et Jérémy Ménez. En Ukraine, le système mis en place par le technicien italien était plus proche d’un 4-3-3 classique, avec Lavezzi et Nene sur les côtés et Ibrahimovic en pointe. Ce schéma était l’idée de base d’Ancelotti cette saison. L’été dernier, l’entraîneur parisien imaginait son équipe conduite par un trio Ménez-Ibra-Lavezzi avec Javier Pastore un cran plus bas dans l’entrejeu, aux côtés de Matuidi. Le retour en forme de Lavezzi l’autorise à revenir à cette première intention.

Mais le remaniement tactique, même léger, n’est pas sans conséquence. Notamment pour Pastore. Le 4-3-1-2 était taillé pour l’Argentin, a priori plus à l’aise dans ce poste avancé en soutien de deux attaquants que dans l’entrejeu. Dans un 4-3-3 plus classique, il ne peut plus vraiment revendiquer une place dans le trio offensif. Jouer sur un côté ne correspond pas vraiment à son profil, et c’est d’autant moins envisageable si l’on tient compte de la concurrence de Lavezzi, Ménez et Nene. Aligné à plusieurs reprises dans l’entrejeu, Pastore y a réalisé des prestations inégales. Malgré quelques fulgurances, il n’est pas encore parvenu à avoir cette influence sur le jeu que souhaitait Ancelotti. Avec un 4-3-3 plus classique, la place d’El Flaco dans le onze de départ est donc directement menacée. Le retour de Lavezzi lui barre une place en attaque, et son manque de rendement le place derrière Blaise Matuidi et Clément Chantôme dans la hiérarchie des milieux.

Dans l’absolu, la montée en puissance de Lavezzi est aussi défavorable à Nene d’un point de vue purement concurrentiel. Mais l’évolution tactique au sein de l’animation offensive parisienne fait plutôt les affaires du Brésilien, amené à jouer la plupart du temps dans l’axe, en soutien des deux attaquants, depuis le début de la saison. A Kiev, en raison de l’absence de Ménez, il a retrouvé un positionnement plus classique sur un côté, où son rendement semble quand même meilleur. L’international tricolore toujours sur le flanc pour la réception de Troyes samedi, en championnat, Nene devrait une nouvelle fois être titulaire sur un flanc de l’attaque et avoir ainsi l’opportunité de rappeler qu’il n’a pas été le meilleur buteur du PSG l’an passé par hasard. En attendant le retour Ménez et l’arrivée de Lucas au mercato, le Brésilien pourrait bien profiter de ce remaniement tactique pour tirer son épingle du jeu.

Cela parait en revanche plus compromis pour Kevin Gameiro, déjà réduit à un temps de jeu assez faible depuis le début de la saison. L’animation offensive précédente convenait plutôt bien à l’ancien Lorientais, qui n’est jamais plus à l’aise que quand il évolue dans l’axe aux côtés d’un autre attaquant. Il l’avait prouvé face à Sochaux (2-0) et Reims (1-0), inscrivant trois buts pour ses deux premières titularisations cette saison. Mais la perspective d’une attaque parisienne à une pointe et deux joueurs de couloir correspond moins à ses qualités. Le cas de Guillaume Hoarau est un peu différent. Le profil atypique du Réunionnais en a fait la doublure de Zlatan Ibrahimovic au poste d’attaquant de pointe. L’émergence d’Ezequiel Lavezzi, et l’évolution tactique qui en a découlé, ne devraient pas spécialement impacter le statut de l’ancien Havrais. Pour les autres en revanche, cette nouvelle donne ne restera vraisemblablement pas sans conséquence.