Girard désabusé

C'est désormais officiel. Montpellier marquera moins de points à domicile cette saison que lors de la précédente. Il n'aura fallu que quatre matches à La Mosson pour que cela devienne une certitude. Quatre matches et toujours pas la moindre victoire. Le champion de France pensait pourtant avoir repris une trajectoire ascendante après sa victoire à Nancy et son nul à Gelsenkirchen en Ligue des champions. Mais le retour à la maison a suffi à briser cette mini-spirale positive. En s'inclinant contre Eviand samedi après-midi (2-3), le MHSC est retombé bien bas. Après cette nouvelle désillusion, René Girard a une fois encore stigmatisé les manques d'un groupe qui ne semble pas avoir su tourner la page glorieuse du titre 2012.

Montpellier affiche des manques criants sur les bases même du jeu. Girard le déplore. "Certains garçons confondent un peu tout dans le football, lance-t-il. Il va falloir vite revenir les pieds sur terre. Un défenseur est un défenseur, un attaquant est un attaquant et un milieu est un milieu, ce n'est pas plus compliqué que ça le football. Il faut être bons dans les zones attribuées sinon on s'expose, sur le plan collectif, à exploser. On a mené, on a été rejoints, on a été dépassés. On a manqué tout simplement de rigueur. On revient à des choses plus terre à terre, plus moyenne. Si certains se croient champions du monde, ils déchantent".

Benjamin Stambouli, finalement, ne dit pas autre chose, confirmant à demi-mots les propos de son entraîneur. "On se relâche, dans le foot il ne faut pas de relâchement, si on veut des points il faut être des guerriers, montrer plus d'engagement. On a du mal à gérer l'après-titre", estime le défenseur montpelliérain. L'embellie a donc été de courte durée, preuve que l'édifice reste très fragile. René Girard, lui, ne s'explique pas cette brutale rechute, alors que son équipe avait affiché des progrès et une vraie force de caractère lors de ses deux dernières sorties. "Si je savais ce qui ne va pas, je le dirais, mais je ne sais pas, dit-il, mais à ce niveau, si on n'est pas capable de comprendre certaines choses, c'est inquiétant."

Certes, Montpellier a aussi manqué de réussite. Cette défaite-là, contrairement à d'autres cette saison, ne reflète pas la réalité du match. Mais ça ne console pas Girard. "On peut mener 3-2 si on a un peu de réussite sur deux actions. Mais, je ne peux pas me satisfaire de ce qui se produit ensuite", affirme-t-il. Pour lui, ses joueurs sont responsables, et non victimes, du résultat final. "Les garçons ont fait les efforts, mais il ne les ont pas bien faits. C'est le football. Quand on ne fait pas le nécessaire, ou quand cela ne veut pas sourire, voilà ce qui arrive." Dans le vestiaire, une fois encore, l'après-match a donc été animé. "J'ai dit à mes joueurs à peu près ce que je vous dis là, a-t-il confié aux journalistes, mais avec un ton un peu plus haut. On ne peut être que déçus et en colère." Montpellier n'est pas sorti de l'auberge...