L'OM a retrouvé ses valeurs à Brest

Marseille n’a pas eu le temps de douter. Après la claque reçue au Vélodrome face à Lyon (1-4), l’OM s’est remis dans le droit chemin en signant une victoire méritée à Brest (1-2). Sa tâche s’annonçait pourtant compliquée. Aller jouer une équipe invaincue à domicile dans des conditions climatiques délicates, quatre jours après une débauche physique importante face à l’OL, n’avait rien d’évident pour une formation en proie au doute. La troupe d’Elie Baup a su relever ce défi. Et le résultat, qui lui a permis de ravir la deuxième place au PSG, n’est pas le seul élément susceptible lui donner confiance pour la suite de la saison.

Le stade Francis-Le Blé ne semblait pas être le terrain idéal du renouveau marseillais. Brest s’y était montré intraitable depuis le début de la saison, avec une moyenne de 2,67 points pris par match, soit le meilleur ratio à domicile en Ligue 1. L’OM avait d’ailleurs rarement été à son avantage dans le Finistère jusqu’ici. En neuf visites, le club phocéen ne s’y était jamais imposé (6 défaites et 3 nuls). Il a su mettre un terme à cette série dans des conditions typiquement bretonnes. "Brest réalise de grandes performances à domicile, elle était invaincue avec de belles qualités collectives dans les sorties de balle", a souligné Elie Baup après la rencontre. "Poussée par son public, sur un terrain difficile, je savais que cela allait être compliqué. Dans la difficulté, on a su résister", s’est réjoui l’entraîneur marseillais.

Dans les faits, l’OM a fait beaucoup mieux que résister à Brest. Les Marseillais ont en le contrôle du match sur l’ensemble de la rencontre, et le retour au 4-2-3-1 n’y est probablement pas étranger. Le bloc olympien est apparu beaucoup plus solide que lors du match face à l’OL, où Marseille avait subi la loi du milieu lyonnais dans le 4-3-3 mis en place par Elie Baup. A Brest, l’OM a maitrisé les débats dans l’entrejeu, ce qui lui a permis de porter souvent le danger dans le camp breton. Sa domination se traduit dans les chiffres, avec notamment un total de 19 tirs, contre 4 pour les locaux.  "On a respecté les consignes et surtout on a retrouvé une équipe solide", a estimé Souleymane Diawara, premier buteur de la rencontre et symbole de la réaction marseillaise après son match difficile face à l’OL et Bafé Gomis. 

Tout n’a pas été parfait cependant, et Elie Baup n’aura pas manqué de remarquer que son équipe avait une nouvelle fois concédé un  but sur coup de pied arrêté. Le 13e déjà cette saison, sur 29 buts encaissés toutes compétitions confondues. Pour ne pas avoir su se mettre à l’abri, Marseille s’est aussi donné quelques frayeurs en fin de match. Un autre problème récurrent pour les Marseillais, qui avaient déjà connu ce phénomène face à Lille la semaine dernière et durant leur parcours en Ligue Europa. "On est habitué aux fins de matches difficiles", a reconnu Baup. "Il faut saluer les joueurs, ils se sont vraiment battus sur un terrain difficile pour préserver le résultat jusqu’au bout. Je regrette que l’on n’ait pas marqué un troisième but car on a eu des possibilités mais on a été formidable dans l’investissement", a-t-il souligné cependant.

Marseille garde une marge de progression certaine. Mais ses vertus peuvent aussi lui permettre de voir loin. Le club phocéen l’a prouvé en s’imposant à Brest, confirmant au passage qu’il avait tiré les enseignements de la claque lyonnaise. "Ce qui s'est dit dans le vestiaire après Lyon ? Cela reste entre nous. Mais on est des grandes personnes, on a regardé ce qui n'allait pas et on en a discuté avec le coach", a expliqué Diawara. Baup ne peut que se réjouir du résultat, même si l’entraîneur olympien est d’ores et déjà tourné vers la réception de Lorient la semaine prochaine. "Il nous faut des points jusqu'à la trêve, a-t-il insisté. Tout le monde a du mal à enchainer des résultats positifs. Ce que je souhaite, c'est qu'on arrive à faire une série. On passe du chaud au froid, tous les trois jours ce sont des émotions différentes, mais c'est quelque chose de fort, il faut que le coeur tienne." Celui de l’OM, désormais dauphin de Lyon, n’a en tout cas pas fini de battre.