Le LOSC va mieux mais...

Rudi Garcia reste un homme surprenant. Alors que le LOSC, seulement onzième avant cette 10e journée, restait sur une mauvaise prestation - notamment dans le secteur offensif - en milieu de semaine face au Bayern Munich, le technicien a tenté le pari de modifier son milieu de terrain. Pari gagné pour l'entraîneur des Dogues qui a osé relancer David Rozehnal mais au poste récupérateur. Les blessures de Mavuba et Gueye et la méforme de Pedretti l'y ont tout de même contraint.

Imposant dans les duels aériens, excellent dans le pressing et bon organisateur, l'ancien joueur de la Lazio et du PSG a séduit et s'offre désormais comme possible recours à ce poste. A ses côtés, Florent Balmont, à l'origine de l'expulsion de Carlos Sanchez (à la 29e) est redevenu le bouledogue des belles années lilloises. Ce milieu de terrain qui faisait la pluie et le beau temps en Ligue 1 il n' a pas si longtemps. Dans cette optique d'amélioration, Marvin Martin, troisième larron du milieu de terrain, a haussé son niveau de jeu. Ce fut inégal mais c'est un bon point pour l'avenir.

Boosté par un milieu de terrain retrouvé, le LOSC a produit du jeu. Rapide et souvent à une touche de balle. Comme avant. Une manière de fonctionner à des années lumières du niveau de jeu proposé jusque là cette saison par les Nordistes. Malgré la réussite de l'opération séduction, Rudi Garcia est resté très cordial - et distant - en conférence de presse. "Bonsoir à toutes et à tous, je tiens à féliciter mes joueurs et notre public. On est très satisfait. Un derby ça ne se joue pas, ça se gagne (...) On remonte dans la première partie du tableau. On continue la série, ça fait sept points sur neuf. Espérons que des joueurs sortent de l'infirmerie. On va retenir le fait d'avoir gagné, de ne pas avoir souffert ".

D'autres hommes ont séduit dans ce qui restera comme la meilleure heure de jeu du champion de France 2011 cette saison. De zéro tir cadré face au Bayern, le LOSC est passé à six (sur un total de 19 frappes). Malgré le déchet, l'intention était là. Dans l'animation offensive, le trio Payet, Salomon Kalou et Nolan Roux, qui a souvent permuté, a fait très mal à la défense de VA. Interrogé sur la forme retrouvée de l'Ivoirien, sous les feux de la critique, Rudi Garcia, plus bavard en zone mixte, n'a pas voulu faire de distinction. "Ce soir il (Kalou) était plus en réussite, c'est tout. La réponse vient toujours du terrain. On ne peut pas répondre autrement", avant d'enchaîner, "on a fait une première période de très haut niveau. On a eu un jeu porté vers l'avant, de la percussion, on a pris le match en mains, on a marqué vite mais J'étais un peu inquiet par cette situation, ce n'est pas toujours facile de gérer une supériorité numérique ".

Garcia a mis le doigt où ça fait mal. Son LOSC, malgré une domination globale avec près de 60% de possession de balle, ne sait toujours pas gérer l'imprévu. Après une bonne heure disputée à un très bon niveau, ses hommes ont papillonné. "En deuxième période, on a peu cadré, on est un peu retombé dans nos travers. On est allé chercher au fond de nos ressources physiques (Digne a terminé la rencontre blessé au genou). Gagner un match après la Ligue des champions, c'est toujours une performance. Les recrues ont été très bonnes". En fin de rencontre, le milieu de terrain lillois a baissé de pied physiquement. L'entrée de Pedretti, qui est un relayeur, n'a pas forcément sécurisé une défense branchée sur courant alternatif. Basa, fautif sur la récupération de Danic qui a emmené le but de Le Tallec, en a été le parfait exemple. Conscient des points à améliorer, Garcia a préféré retenir qu'un seul point de ce Derby nordiste : "La victoire est collective, c'est important".