Montpellier "va droit dans le mur"

Dans l'Hérault, les temps ont changé. La saison dernière Montpellier avait battu facilement le Stade Rennais en championnat (2-0 et 4-0) mais, depuis, Olivier Giroud est parti, Younès Belhanda n'est que l'ombre de lui-même et la solidité défensive du MHSC s'est envolée. Pour cette rencontre importante en Bretagne, René Girard avait pourtant fait des choix forts en mettant Geoffrey Jourdren sur la touche suite à ses déclaration à chaud après la défaite contre Evian (2-3). "Pourquoi tu changes une équipe qui gagne ? Pourquoi tu fais tout ça ? Il faut se poser les bonnes questions et piquer où ça pique", avait remis en cause le gardien. Laurent Pionnier a donc été titularisé. Emanuel Herrera auteur de deux buts seulement en Ligue 1 et de prestations peu convaincantes a été laissé sur le banc et remplacé par Gaëtan Charbonnier. Autant dire que la sérénité n'est pas de mise en ce moment à Montpellier.

Des changements sans effet. Les Montpelliérains, qui n'ont pris que huit points depuis le début de saison, ne possèdent plus qu'une longueur d'avance sur le premier relégable alors que se profile une terrible série de six matches en 17 jours, toutes compétitions confondues. Un bilan comptable préoccupant qui pousse Henri Bedimo a tiré la sonnette d'alarme. "Nous sommes dans la continuité de ce qu’on fait : on manque de rigueur. On est dans le rouge vif, s'est inquiété le défenseur au micro de BeIn Sport. Il faut que tout le groupe se remette en questions. On va droit dans le mur. Rennes a mérité sa victoire. C’est un match compliqué tactiquement. Avec le but de Makoun, c’est devenu compliqué face à une équipe bien regroupée. En deuxième mi-temps, on a réussi de belles choses pourtant. Mais il faut plus de rigueur. C’est critique. Il faut qu’on se réveille sinon on va se faire chier. Mais il ne faut pas baisser les bras."

Pourtant tout n'est pas à jeter pour le MHSC qui a réalisé un bon match samedi soir. L'efficacité rennaise a fait la différence (12 tirs à 9 pour Montpellier dont 5 tentatives cadrées à 4 toujours en faveur des Héraultais). René Girard résume parfaitement la situation lorsqu'il a déclaré après la rencontre : "On a fait preuve d'inefficacité défensive et offensive, on fait deux cadeaux, c'est un peu dommage." Tout d'abord l'inefficacité offensive qui s'est illustrée dans les dernières minutes avec trois occasions ratées. Notamment par Herrera, entré à 20 minutes de la fin et pour l'instant loin de faire oublier Olivier Giroud. Charbonnier, titularisé en pointe pour la première fois de la saison, n'a pas démérité mais a été aussi inefficace. "On revient toujours à la même chose: s'il faut mettre quatre buts à l'extérieur pour gagner, c'est compliqué, s'agace Girard. C'est dommage car on fait beaucoup d'efforts, on se créé des occasions mais à l'arrivée on n'est pas là."

Du côté de l'arrière garde, ce n'est guère mieux. Montpellier affichait la saison passée la meilleure défense du championnat avec seulement 34 buts encaissés en 38 matchs. Cette saison le MHSC a déjà encaissé 14 buts en 9 journées. Dans le secteur défensif, le tacticien du MHSC n'est pas non plus épargné : Bedimo revient de blessure et, samedi soir à Rennes, Gary Bocaly et Mapou Yanga Mbiwa étaient suspendus. Mais ceci n'explique les énormes errements défensifs vus au Stade de la Route de Lorient. Sur l'ouverture du score rennaise, Jean II Makoun et son mètre 73 s'est retrouvé étrangement seul pour marquer de la tête. Sur le deuxième but signé Mevlut Erding, Romain Alessandrini a éliminé toute la défense sur une passe. Les gardiens ne sont pas en reste. Pionnier n'a pas été décisif à Rennes, pas plus que Jourdren depuis le début de la saison.