Après Lorient - PSG (0-1) : Les Merlus ont eu la solution, Paris la maîtrise, notre antisèche

Après la passe d'armes médiatiques qui l'a opposé à Laurent Blanc, Christian Gourcuff ne pouvait pas se coucher. Sur son terrain synthétique, l'entraîneur des Merlus a misé sur ses valeurs pour bousculer le PSG. Malgré la défaite (0-1), il n'est pas loin d'avoir réussi. L'excellente rigueur tactique de ses joueurs a permis de couper les initiatives parisiennes grâce à son 4-4-2. Les créateurs au milieu de terrain étaient bloqués par le duo Traoré-Coutadeur dans l'entrejeu, les latéraux étaient constamment sous la pression des ailiers lorientais et le trio Cavani-Ibra-Lavezzi s'est finalement retrouvé privé de munitions pendant l’essentiel de la première période.

Les Merlus ne se sont pas contentés de freiner le PSG. Ils ont également su se projeter vers l'avant avec beaucoup de finesse technique. La sortie précoce de Thiago Silva sur blessure n'a pas aidé à boucler un côté droit en souffrance, aussi bien offensivement que défensivement, mais les Lorientais ont manqué de justesse dans le dernier geste (un seul tir cadré). Et ils ont subi la loi Ibra : quand Zlatan est frustré, Zlatan va chercher le ballon très bas pour initier une action de rêve, celle du but de Thiago Motta (41e).

Ibra par ci, Ibra par là… Oui, mais comment se concentrer sur d'autres joueurs que le flamboyant leader du PSG ? Dans un collectif bien peu inspiré, l'attaquant suédois a une nouvelle fois enfilé son costume de héros. Lui non plus n'a pas brillé. Pendant l'essentiel de la première période, c'était à se demander s'il avait envie de participer au jeu. Oui, et il l'a brillamment démontré sur l'action du but, sur laquelle il émerge trois fois en relais avant de solliciter Audard. Ses tentatives suivantes n'ont pas trop affolé le gardien lorientais mais l'essentiel était fait alors que Cavani a manqué sa seule véritable occasion, une tête piquée repoussée par Audard (38e), également auteur d'une parade miraculeuse devant Jallet (75e).

Avec les seuls Mathieu Coutadeur et Alain Traoré associés dans l'entrejeu, le milieu lorientais aurait pu prendre l'eau ; il n'en a rien été grâce aux performances individuelles de chacun. L'ex-Monégasque a fait parler son intelligence tactique pour couvrir les montées de Matuidi tandis que le meneur de jeu burkinabè s'est parfaitement adapté à une position reculée. Marco Verratti a eu beau multiplier les touches de balle (122 ballons joués), elles sont restées stériles sous la pression de Traoré. Excellent dans ses relances, le Burkinabè a également su alimenter les attaquants lorientais, incisifs mais pas assez tranchant dans les 30 derniers mètres.

Laurent Blanc a beau ne pas être complètement satisfait par la manière, son équipe vient de battre un record : huit victoires d'affilées toutes compétitions confondues, jamais le PSG n'avait connu pareille série dans son histoire ! Petit lot de consolation pour Valenciennes, Leverkusen (aller et retour), Toulouse, l'OM, Bastia, Saint-Etienne et Lorient, qui se font donc une petite place dans l'histoire parisienne.

On conseille à Christophe Jallet, souvent menacé par Kevin Monnet-Paquet, de ne pas regarder les commentaires sur sa prestation. Et encore, on était alors à la cinquième minute de jeu…

Après un quart d'heure de jeu, la première grosse occasion du match est lorientaise. Et en plus, elle est belle. Après un premier enchaînement technique, Yann Jouffre alerte Vincent Aboubakar côté droit. Tout en crochets, l'attaquant camerounais élimine deux Parisiens et retrouve Jouffre dans l'axe. Le milieu lorientais décoche rapidement une belle frappe, Sirigu est masqué… mais l'Italien se fend d'une envolée de grande classe. Lorient a manqué l'occasion de prendre les devants.

L'an dernier, le Paris Saint-Germain a échoué à une unité du record de points sur une saison de Ligue 1 (83 pour l'OL en 2007). Cette année, ils sont bien partis pour l'exploser : ils en comptent 73 après 30 journées (un record, encore un), soit une marge de huit points sur le total des Lyonnais au même stade de la compétition lors de leur saison historique. Le tout avec 70 buts inscrits pour 18 encaissés… Ça, c’est pour les chiffres.

Sur le terrain, l'OL n'avait pas de leader de la trempe de Zlatan Ibrahimovic mais un milieu de terrain peut-être encore plus impressionnant que celui du PSG aujourd'hui : Mahamadou Diarra-Juninho-Tiago. L'expérience de Wiltord face à celle de Motta, la puissance de Cris face à la sérénité de Thiago Silva… Il nous reste la Ligue des champions pour départager les deux clubs : devenu une puissance majeure sur la scène européenne, l'OL avait craqué dans les dernières minutes face à un grand Milan AC. À Paris de passer l'obstacle Chelsea pour faire mieux.