EAG-OM (1-3), l'antisèche : L'OM a apprécié le cadeau

Guingamp a mis un quart d'heure pour se mettre dans le bain de la Ligue 1. Un quart d'heure de trop. Quinze minutes durant lesquelles les hommes de Jocelyn Gourvennec ont affiché un laxisme impardonnable à ce niveau. Et l'OM ne l'a pas pardonné. Les Marseillais ont parfaitement exploité les largesses défensives bretonnes, utilisant à bon escient les espaces laissés dans leur dos par les latéraux avant de profiter du mauvais placement et de la passivité des centraux pour marquer à trois reprises. L'équipe d'Elie Baup s'est appuyée sur un pouvoir de percussion et une qualité de mouvement qui lui faisaient souvent défaut la saison passée pour faire la différence. Le match déjà plié au bout de ce quart d'heure, Guingamp a montré les vertus qui lui ont permis de monter en L1, avec une faculté intéressante pour porter rapidement le ballon vers l'avant et utiliser les ailes. Mais il était déjà trop tard.

Dimitri Payet a crevé l'écran en inscrivant un doublé sur ses deux premières occasions sous le maillot de l'OM en match officiel, avant d'en manquer une énorme en seconde période. Trop facile sur le coup, comme son coéquipier Nicolas Nkoulou, coupable sur le but de Mustapha Yatabaré, et pas franchement souverain par ailleurs. A l'inverse, Mathieu Valbuena a livré un match plein, imprimant le tempo de sa formation avec un déchet minimal. "Petit-vélo" a été bien aidé dans sa tâche de patron par l'activité d'un Gianelli Imbula dont l'apport dans l'entrejeu est déjà très net. Celui d'André Ayew, décisif sur les deux premiers buts, reste aussi déterminant pour l'OM. Steve Mandanda a masqué les défaillances chroniques de sa défense, sauvant notamment un penalty de Yatabaré, qui a été l'élément le plus en vue côté breton. Le quatuor défensif Martins Pereira-Kerbrat-Sorbon-Lemaître est passé à côté, tout comme Younousse Sankharé, qui aura bien du mal à faire oublier Imbula.

A défaut de voir son équipe faire tomber l'OM, le Roudourou a assisté à un très beau spectacle pour ses retrouvailles avec la Ligue 1. Pas moins de 32 tirs ont été recensés sur l'ensemble de la rencontre, avec une symétrie étonnante compte tenu du score : 16 tentatives de chaque côté, 7 cadrées pour les deux équipes. Marseille a su se montrer plus réaliste que son adversaire aux deux extrémités du terrain. Le premier quart d'heure l'a parfaitement illustré.

58e minute : Guingamp fait bonne figure depuis la reprise et contrôle le jeu. Mais se fait surprendre sur un contre. Décalé par Mathieu Valbuena, Dimitri Payet se présente seul devant Mamadou Samassa pour un triplé tout fait. Sur son pied droit, l'ancien Lillois préfère cependant crocheter un défenseur pour se mettre sur son gauche, et finit par voir sa frappe contrée. Le ballon revient sur Valbuena, mais la tentative du milieu marseillais connaît le même sort. L'OM vient de manquer l'occasion de mener 4-0, un score qui aurait peut-être pu lui permettre de rejoindre Lyon en tête du classement. Anecdotique.

Le premier quart d'heure guingampais a laissé craindre le pire, et provoqué quelques moqueries sur Twitter. Heureusement pour le club breton, sa défense a fini par stopper l'hémorragie.

Guingamp est monté en Ligue 1 en faisant le pari du jeu. Au sein de l'élite, la donne est différente. Face à Marseille, on a pu mesurer les difficultés qui attendent la formation de Jocelyn Gourvennec si sa défense reste aussi friable. Et à quel point le départ de Gianelli Imbula avait amoindri le potentiel offensif de l'équipe bretonne. La tentation de resserrer les rangs, quitte à adopter un état d'esprit et une stratégie plus défensive, est globalement à l'opposé la philosophie de l'entraîneur breton. C'est d'ailleurs ce qui rend son équipe aussi attractive. Mais cette idée n'est pas forcément dénuée de sens, surtout dans l'optique des déplacements à Saint-Etienne et à Paris dans les trois prochaines journées.