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PSG-OM : Ce jour où tout Marseille a supporté le PSG (extrait de "Histoire d'une rivalité")

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 01/03/2014 à 15:12 GMT+1

D'ici à dimanche, nous vous proposons de lire les bonnes feuille de "PSG-OM, Histoire d'une rivalité", réédité sous la plume du duo Riolo - Pérès. Dans ce deuxième extrait, découvrez la situation ubuesque auquelle sont confrontés les deux clubs rivaux lors de la dernière journée de la saison 1998-1999.

Bordeaux PSG 1999

Crédit: AFP

Avant la dernière journée (saison 1998-1999), la situation est limpide. L’OM doit s’imposer à Nantes, et espérer dans le même temps un faux-pas de Bordeaux à… Paris ! Par une extraordinaire ironie de l’Histoire, les supporters marseillais se muent alors en fans du PSG. Les joueurs ne sont pas en reste. Pour Robert Pirès, "tout Marseille sera pour le PSG." Craignant une démobilisation des joueurs parisiens, Rolland Courbis allume la mèche. "Le match est déjà plié, la régularité de cette fin de Championnat est discutable." Certains joueurs du PSG, à l’image de Francis Llacer, confortent les certitudes de l’entraîneur olympien : "Je serais dégoûté de voir l’OM champion…" Bernard Lama s’insurge : "Un joueur professionnel ne peut pas se permettre de perdre un match volontairement. Nous allons faire mentir Courbis."
Le bouillant technicien marseillais ne sera pas contredit. Marco Simone affiche par exemple une désinvolture absolue. Le public du Parc des Princes est totalement déboussolé, pressant ses joueurs… de ne pas attaquer. À quelques instants de la fin de la saison, le score est de deux partout. L’OM, qui mène à Nantes (0-1), est champion. 89e minute : étrangement seul dans la surface parisienne, le jeune Pascal Feindouno trompe Lama et offre le titre à Bordeaux (2-3).
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Brando Issa OM 1999

Crédit: AFP

Dans les tribunes, l’ambiance est surréaliste. Les supporters du PSG se joignent à ceux des Girondins pour saluer cette victoire arrachée sur le fil à l’OM. Quatre ans plus tard, le capitaine bordelais, Michel Pavon, garde un drôle de souvenir de cette soirée : "On a tout de suite compris ce qui se passait. Jamais je n’avais vu un stade entier contre son équipe. Pour nous qui jouions le titre, c’était spécial. On a vite remarqué que certains n’étaient que très peu concernés par le match. Il est évident que Simone ne voulait pas blesser les supporters, il n’a pas joué… On savait aussi que l’OM gagnait à Nantes et au bout d’un moment, c’est vrai qu’on leur a demandé de laisser passer. Mais Lama n’a rien lâché, et il fait même un arrêt énorme à quelques minutes de la fin." Lama irréprochable, mais les autres ? Sur cette rencontre, l’honnêteté des joueurs parisiens prête à caution. "On a dit qu’on avait été achetés, se souvient Rabesandratana. Je n’ai rien reçu. Les arrangements en fin de saison ont toujours existé, mais entre une équipe qui joue le titre et une autre qui ne joue rien, était-ce vraiment nécessaire ?"
Dindon d’une farce au goût saumâtre, Rolland Courbis se veut fataliste : "Le PSG n’a pas joué contre Bordeaux. Ce n’est pas une impression, c’est un constat. J’avais demandé à l’époque des explications à certains joueurs. Une moitié était emmerdée, l’autre ne voulait pas jouer… Tout ça, c’était à cause de la rivalité, bien sûr. Que peut-il y avoir d’autre ? Heureusement que, ce soir-là, je n’étais pas l’entraîneur de Bordeaux… C’était la garde à vue assurée, et pas à la brigade financière ! Jamais on ne m’aurait laissé tranquille si l’OM avait été sacré champion dans de telles circonstances. N’empêche, je dois le reconnaître, si l’inverse s’était produit, avec Bordeaux qui se déplace au Vélodrome et le PSG qui joue le titre à Nantes, j’aurais été bien emmerdé, moi aussi !"
PSG-OM, OM-PSG, Histoire d'une rivalité, de Daniel Riolo et Jean-François Pérès, Hugo Sport, 299 pages, 17 euros.
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