Mercato, OM : Marcelo Bielsa fait mine de tendre la main à l'OM mais son départ semble inéluctable

Marcelo Bielsa est un homme intelligent. Très intelligent. Il maîtrise aussi bien sa communication que ses schémas tactiques et ce mercredi en conférence de presse, il a parfaitement répondu à la question sur son avenir : "Je connais la grandeur de ce club", a-t-il débuté. "Le fait de rester n'est pas une décision de l'entraîneur. C'est celle du club." L'effet est double : il brosse dans le sens du poil l'OM et laisse entendre que c'est à Vincent Labrune de trancher en lui léguant la patate chaude. L'effet de manche est habile. Très habile.

Mardi, dans les colonnes de France Football, le président de l'OM disait l'exact contraire : "la balle est dans son camp. Idéalement, j’ai envie de le garder. Je serais super content s’il continue avec nous." Si les deux hommes veulent continuer ensemble, pourquoi tant de mystères et de coquetteries ? Sans doute parce qu'ils savent déjà ce qu'il en est et qu'ils préparent déjà l'après. Il ne reste plus que quatre mois de contrat au coach argentin et son avenir semble déjà s'écrire ailleurs.

Si Labrune et Bielsa s'acharnent à faire passer le message qu'ils ne maîtrisent pas le futur, c’est pour mieux faire porter à l'autre la responsabilité d'une potentielle rupture au mois de juin. Car telle sera probablement l'issue de l'histoire entre Bielsa et Labrune. Voici pourquoi.

"Il en a marre de Bielsa." Voici l'indiscrétion dégotée par La Provence auprès d'un proche de Vincent Labrune en début de semaine. Les discussions entre les deux hommes forts de l'OM se font par le biais de "convocations", comme l'a affirmé Bielsa. Leurs relations sont au choix glaciales ou inexistantes depuis la fameuse conférence de presse du 4 septembre  et le cinglant tacle de l'Argentin : "Le président a fait des promesses qu'il savait ne pas pouvoir tenir." Cette saison, Vincent Labrune a choisi de totalement s'effacer et de réduire sa communication au minimum. Une situation difficilement tenable. D'autant que Bielsa n'est pas un homme de concession et les déceptions nées du mercato estival de l'OM semblent l'avoir marquées au fer rouge.

Le coach argentin a la réputation d'user ses équipes, de tirer sur la corde jusqu'à ce que celle-ci rompe. L'exemple le plus marquant reste son expérience avec l'Athletic Bilbao. Après une première saison réussie avec une finale de Ligue Europa et de Coupe du Roi à la clé. La suivante fut nettement plus laborieuse et les dirigeants basques se sont séparés de l'Argentin à l'issue de son deuxième exercice.

Les promesses semées avec l'OM lors de la première partie de saison ont éveillé l'intérêt de quelques clubs et sélections. Si l'aventure avec l'OM devait brusquement s'arrêter, Bielsa ne manquerait pas de prétendants. D'après RMC, l'Inter Milan s'intéresse à lui tout comme les sélections saoudiennes et japonaises.

Le flou actuel qui entoure l'avenir de Bielsa n'est pas sans rappeler deux situations analogues. Celles de Didier Deschamps en 2012 et celle de José Anigo en 2014. Pour l'un comme pour l'autre, l'OM avait laissé planer l'incertitude jusqu'à la fin de saison alors même qu'aucun des deux hommes ne semblaient en mesure de continuer sur le banc de l'OM. Deschamps comme Anigo ont fait leur valise au mois de juin. Bielsa va sans doute emprunter le même chemin qu'eux.