Les plus populaires
Tous les sports
Voir tout

Avant PSG-OM : McCourt-QSI, la comparaison est tentante mais elle est factice

Martin Mosnier

Publié 22/10/2016 à 16:47 GMT+2

LIGUE 1 – Comme QSI à Paris, Frank McCourt a pris en main la destinée de Marseille et promet de faire passer l'OM dans une nouvelle dimension. Mais la comparaison s'arrête là.

Frank McCourt, le nouveau propriétaire de l'OM

Crédit: AFP

C'est une illusion à laquelle il est facile de s'abandonner. QSI a racheté le PSG, alors club moyen de L1 qui naviguait entre la 15e et la 4e place de L1, en 2011 pour en faire un membre permanent du top 8 européen. Frank McCourt rachète l'OM cinq ans plus tard avec des ambitions plus élevées encore. Faut-il se fier aux annonces du nouveau propriétaire marseillais ? McCourt va-t-il se glisser dans les pas de QSI en terme d'investissement et de réussite sportive ? Si les deux propriétaires partagent une ambition dévorante, voilà bien leur seul point commun. Un monde sépare les deux stratégies et l'affrontement de ce dimanche ne doit pas nourrir un parallèle factice.
McCourt a les reins solides avec une fortune personnelle estimée à 1,3 milliards d'euros. Mais ce n'est en rien comparable avec QSI. La puissance financière des propriétaires du PSG n'est pas quantifiable pour la simple et bonne raison qu'elle ne semble pas avoir de limite. A travers son fonds souverain, c'est l'état qatari qui investit dans le PSG. McCourt ne fait pas le poids face à l'Etat du Moyen-Orient.

Stratégie de communication : McCourt vise la C1, Al-Khelaifi visait… le podium de L1

D'entrée, Frank McCourt a placé la barre très haute : "gagner le championnat plus souvent qu'il ne le perd" puis la Ligue des champions. Avec des moyens bien plus pharaoniques, les Qataris s'étaient montrés beaucoup plus prudents à leur arrivée. Pour sa première interview dans L'Equipe, Nasser Al-Khelaifi s'était bien gardé d'afficher de telles ambitions concédant simplement vouloir "participer chaque année à la Ligue des champions" et dénicher "le nouveau Messi" sans "jeter de l'argent par les fenêtres". Deux stratégies de communication diamétralement opposées.
picture

Frank McCourt

Crédit: Panoramic

Stratégie d'investissement : McCourt visera forcément la rentabilité

La stratégie de QSI est simple : offrir au Qatar, qui organisera la Coupe du monde 2022, une visibilité et un rayonnement à l'échelle mondiale grâce au sport. C'est avant tout une stratégie d'image. L'émirat ne vise pas la rentabilité et investit, en tout cas jusqu'ici, à fonds perdus. Le but est de bâtir la meilleure équipe possible, pas de faire de l'argent ou même d'attendre un retour sur investissement. Le PSG a dépensé vite et beaucoup. Il s'est constitué un capital joueur, a attiré quelques juteux contrats qui, à terme, lui permettent d'être à l'équilibre.
Jacques-Henri Eyraud, le nouveau président de l'OM, a déjà prévenu qu'une différence majeure opposait les deux projets : "D’un côté, vous avez un club financé par un État souverain, avec un investissement dans le foot qui répond à une politique de rayonnement étatique. De l’autre, un entrepreneur individuel expérimenté et qui investit dans un club de manière très rationnelle…" Tout tient dans ce mot : rationalité. McCourt n'est pas venu à Marseille pour dépenser à tout-va. Son objectif est limpide : valoriser au mieux l'OM. Cela passe sans doute par une première période d'investissements massifs. Mais quand McCourt annonce un investissement de 200 millions d'euros sur quatre ans, sans préciser s'il s'agit uniquement de fonds dédiés aux transferts ou contrats, le PSG a déjà investi 526 millions d'euros depuis 2012 rien qu'en indemnités de transferts.
picture

2013 PSG, Nasser Al-Khelaifi, Zlatan Ibrahimovic (AFP)

Crédit: AFP

Et dans les faits ?

C'est encore un peu tôt pour faire un parallèle entre les deux clubs même si, en une semaine, McCourt a déjà posé son empreinte sur son nouveau club. Rudi Garcia a déjà été intronisé. Une arrivée qui place déjà l'OM dans une nouvelle dimension. Fort de ses expériences réussies à Rome et Lille, Garcia donne un peu plus d'éclat à un club qui végétait tranquillement en milieu de classement. Six mois après l’arrivée des Qataris, le PSG a mis la main sur Carlo Ancelotti, déjà double vainqueur de la Ligue des champions avec l'AC Milan. Deux arrivées qui permettent de mesurer l'écart entre les stratégies et les ambitions des deux investisseurs.
picture

Carlo Ancelotti, Nasser al-Khelaïfi, 2013

Crédit: AFP

Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Partager cet article
Publicité
Publicité