Face à Bordeaux (2-2), le PSG a vu Kevin Trapp à l'œuvre, et ce n'était pas très rassurant

Ce vendredi soir, contre Bordeaux, Angel Di Maria a connu sa première titularisation avec le PSG. Mais plus que la performance de l’Argentin, c’est celle de Kevin Trapp qui alimente depuis les discussions. Jusqu'ici, le nouveau gardien numéro un du club de la capitale n'avait pas eu beaucoup d'occasions pour briller. Il pouvait même se vanter d'être imperméable. Fin de série. Contre Bordeaux, il a craqué deux fois. Deux buts encaissés, qui ont conduit au premier match nul de la saison (2-2). Deux buts sur lesquels il est n'est vraiment pas exempt de tout reproche. En concurrence avec Salvatore Sirigu, titulaire lors des quatre exercices précédents et poussé sur le banc par son arrivée, l’Allemand n’a pas marqué des points.

Sur la première égalisation bordelaise, Kevin Trapp n’a pas réalisé une énorme bourde à proprement parlé. Suite à la légère déviation de la tête d’Henri Saivet au premier poteau, sur un corner, il a eu peu de temps pour réagir. Mais le transfuge de Francfort, surpris, n’a pas eu le bon réflexe. De la main gauche, il a dévié le ballon au fond de ses propres filets. Une erreur malgré tout.

Le gardien de 25 ans a su réagir à la 69e minute, déviant du bout des doigts un coup de tête d’Enzo Crivelli juste devant Pablo. Mais la 78e minute lui a été fatale. Le second but girondin est pleinement de sa responsabilité. Aucune circonstance atténuante ne peut faire relativiser cette boulette. La passe en retrait de Marquinhos était de bonne facture, Trapp a simplement trop tardé avant de dégager et a laissé le temps à Wahbi Khazri de lui enlever le ballon juste avant sa frappe.

À l'issue de la rencontre, le portier parisien ne s'est pas cherché d'excuse. "C'est une soirée compliquée d'un point de vue personnel, je ne sais pas quoi dire, a-t-il lancé. Ça ne doit pas arriver, ça peut arriver mais c'est mieux si ça n'arrive pas. C'est dommage, je suis désolé, je ne peux rien faire d'autre que de m'excuser."

Les deux premières erreurs de l’Allemand sous le maillot du PSG ont été lourdes de conséquences. Elles ont mené à deux buts, qui ont coûté deux points aux champions de France en titre. C’est l'une des spécificités du poste. Les gardiens de but n’ont pas vraiment le droit à l’erreur, un coéquipier est rarement derrière pour rattraper un atermoiement. En face, Cédric Carrasso l’a aussi appris à ses dépens sur l’ouverture du score parisienne.

Le retentissement de la performance de Kevin Trapp est d’autant plus important que c’est avec le PSG. Et qu’il n’avait jusque-là encaissé aucun but cette saison. Pour une première, il y avait mieux. Le gardien parisien est en plus resté assez isolé dans la foulée des buts. Le soutien de ses coéquipiers n’est intervenu qu’après, devant les médias. Pas du tout idéal au moment d’aborder le premier match de Ligue des champions de sa carrière, mardi contre Malmö. La compétition où la pression sera la plus forte.

Trapp a été recruté par Paris pour faire franchir au club un palier sur la scène européenne, alors que Sirigu n’est pas apparu suffisamment décisif lors des différentes campagnes de Ligue des champions. L’Allemand va rapidement être placé devant ses responsabilités. D’autant qu’un secteur où il doit apporter un plus par rapport à l’Italien, dans l’esprit de Laurent Blanc, serait bel et bien... le jeu au pied. Ce qui a le plus péché ce vendredi soir.

L’entraîneur du PSG l’a avoué lui-même : il "demande (à son gardien) de prendre énormément de risques". "Vouloir relancer, c'est dans l'esprit du jeu", a insisté le Cévenol. Qui s’attend à ce que Kevin Trapp ne doute pas lors des prochaines échéances. "Il ne va pas transformer sa façon de jouer et je ne vais pas lui demander de changer", a déclaré Blanc après la rencontre. C’est le défi qui attend désormais son gardien, garder confiance en soi et ne pas ressasser ce rendez-vous manqué face à Bordeaux.