Ligue 1 : Lyon-Monaco, c'est le match le plus important de la saison… surtout pour eux

C'est l'heure de la "finale". Depuis des semaines, ce Lyon-Monaco était pressenti, ou au moins espéré, comme le grand moment de cette fin de saison en L1. Celui qui allait déterminer le deuxième du classement derrière le PSG, sacré champion depuis bientôt deux mois. Le scénario pouvait difficilement être plus haletant. Au moment de se retrouver, l'OL et l'ASM comptent le même nombre de points et ne sont départagés qu'à la différence de buts, favorable aux Gones (+22 contre +10). Derrière, la concurrence est à au moins quatre longueurs. Ce match a bien des allures de finale.

Une finale attendue, d'ailleurs, même si elle a mis un certain temps à se dessiner. Lyon et Monaco, dans un ordre inversé, avaient déjà complété le podium de la Ligue 1 la saison passée derrière le PSG. Ce n'est pas une surprise de les retrouver à la même place aujourd'hui. L'ASM, deuxième à la trêve, aurait cependant pu s'épargner ce duel au couteau. Les Monégasques, encore deuxièmes du classement il y a deux semaines, comptaient dix longueurs d'avance sur les Lyonnais au soir de la 27e journée. Ils n'ont pas su résister au retour des Rhodaniens. Et cela pourrait leur coûter cher.

L'enjeu de cette deuxième place, c'est en effet une qualification directe pour la phase de poules de la prochaine Ligue des champions. Et l'intérêt financier qu'elle représente. En 2016-17, les 32 équipes présentes à ce stade de l'épreuve percevront une prime de 12 millions d'euros de l'UEFA. Un montant minimal, auquel il faut déjà ajouter les primes de performance versées à chaque club durant cette phase de poules (500 000 euros pour un nul, 1,5 million d'euros pour une victoire). En revanche, une élimination en barrage de la C1 ne rapporte "que" 3 millions d'euros au vaincu.

Il faut aussi tenir compte des revenus issus du "market pool", qui dépendent notamment des droits télés dans chaque pays. Et qui peuvent atteindre des sommes conséquentes. En 2014-15, Monaco avait obtenu un gain total de 52,395 millions d'euros pour son parcours jusqu'en quarts de finale de la Ligue des champions. Dont 32,395 millions d'euros issus du "market pool". Si la LFP se montre elle aussi plus généreuse avec le deuxième qu'avec le troisième du classement en Ligue 1, c'est sans comparaison avec les gains distribués par l'UEFA pour les participants à la phase de poules de la C1.

Si l'enjeu de terminer deuxième est d'abord financier, il est également sportif. Le troisième de Ligue 1 devra en effet passer par le troisième tour de qualification de la Ligue des champions, fin juillet et début août, et éventuellement le barrage, mi-août et fin août. Ce qui va largement perturber la préparation de sa saison. Et cela débouche rarement sur une qualification pour la phase de poules. Lyon, il y a deux ans, Lille, la saison passée, et Monaco, l'été dernier, ont ainsi échoué en barrage et dû se contenter de la Ligue Europa.

Et c'est souvent le point de départ d'une saison compliquée. A la limite, Monaco s'en tirera bien s'il termine une nouvelle fois sur le podium, même à la troisième place. Lille, troisième en 2013-14, avait chuté au 8e rang la saison passée. L'OL, troisième en 2012-13, avait dû se contenter de la cinquième place en 2013-14. Un troisième de classement qui termine encore sur le podium la saison suivante, ce n'est plus arrivé depuis 2009-10 quand l'OL avait terminé dauphin de l'OM, un an après avoir été troisième derrière Bordeaux et Marseille.

Lyon et Monaco connaissent tous ces enjeux, et cela ne donnera que plus d'intensité à ce choc. Si la vaincu devra aussi se méfier de Nice, Saint-Etienne ou Lille dans la course à la troisième place, selon les résultats du week-end, le vainqueur aura réalisé l'un des plus beaux coups de la saison, tant sur le plan sportif que financier. S'il n'y a pas de trophée à décerner, c'est bien tout ce qui manque à cette rencontre aux allures de finale.