Même Hervé Renard l’admet : à Lille, "depuis le début de la saison, on s'emmerde"

On peut faire confiance à Hervé Renard pour trouver les mots justes. Et à l'heure de faire le point sur le début de saison de Lille, l'entraîneur des Dogues n'a comme d'habitude pas mâché ses mots. "Le foot, c'est se faire plaisir, ce n'est pas s'emmerder. Depuis le début de la saison, on s'emmerde. On s'emmerde parce qu'on ne marque pas de but, c'est frustrant", a affirmé le technicien nordiste en conférence de presse. Difficile de lui donner le tort. Il faut chercher pour trouver un supporter nordiste dire l'inverse.

Avant de se rendre à Nice dimanche, le LOSC pointe à une décevante 15e place avec 11 petits points au compteur. Et surtout, 6 buts marqués en 11 journées, soit la deuxième pire attaque de L1. Le temps des Hazard, Gervinho et autres Moussa Sow semble bien loin. "Il faut persévérer, mais ce n'est pas ça le football. Les émotions, on se les procure quand on marque des buts et quand on gagne des matches", a enchaîné Renard, bien conscient de la frustration que procure son équipe. Collectivement, il sait ainsi que les axes de progression sont nombreux : "Il nous manque encore ces automatismes, cette cohérence collective permettant de déstabiliser l'adversaire. Jouer juste."

Les rares éclairs dans le jeu lillois viennent d'ailleurs en général d'un seul homme : Sofiane Boufal, auteur de 4 des 6 buts nordistes en L1. Mais même lui connaît des heures compliquées. Mercredi, en Coupe de la Ligue contre Troyes (2-1), il n'a pas brillé avant de sortir à la pause. Et jeudi, il a eu une altercation avec Renato Civelli à l'entraînement. "Je n'ai rien à expliquer. Il faut qu'il se plie au collectif, il n'y a pas de passe-droit, c'est pareil pour tout le monde", s'est contenté d'expliquer Renard.

Visiblement, Sofiane Boufal n'est d'ailleurs pas le seul Lillois difficile à gérer. Hervé Renard a envoyé un petit message à son vestiaire où tout n'est pas rose. Sans grand surprise étant la situation du club. "90% de cet effectif est capable d'entendre les critiques et d'avancer. Il y a des très bons garçons dans ce groupe, mais comme dans tous les secteurs, certains sont un peu plus difficiles. Mais c'est le charme du management", a lâché l'entraîneur double champion d'Afrique. Et il prévient : il ne "changera pas". "C'est aux joueurs de s'adapter. Je préfère mourir avec mes idées et mes convictions que me laisser faire et survivre." Le message est passé.