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Poulmaire sur l’OM : "Avant de convaincre un investisseur, il faut déjà avoir un projet lisible"

Maxime Dupuis

Mis à jour 04/03/2016 à 13:08 GMT+1

Didier Poulmaire a révélé mardi dans L'Equipe avoir pris contact avec l'avocat de Margarita Louis-Dreyfus au sujet de l'éventuelle vente de l'OM. Pour Eurosport.fr, il précise sa démarche qui se veut différente : vendre l'OM, oui, mais en deux temps pour éviter les erreurs du passé. Pour ce faire, il doit connaitre la volonté exacte du club, ce qui n'est pas encore le cas.

Un tifo dans les tribunes du Vélodrome

Crédit: Panoramic

Didier Poulmaire, vous avez parlé d'un investisseur qui pourrait être intéressé par le rachat de l'OM, mardi dans les colonnes de L'Equipe. Qui est-ce ? Est-il propriétaire d'une franchise de l'un des grands sports américains ?
D.P. : Je vais vous répondre très honnêtement : je travaille avec un certain nombre d'investisseurs américains ou européens. Avant d'aller convaincre tel ou tel investisseur, il faut déjà avoir un projet lisible. A ce jour, je ne peux pas aller vendre quelque chose sans connaitre les intentions de l'actionnaire. Je ne force pas la main. Je n'aurai une démarche constructive et efficace que lorsque je me serai entretenu avec l'actionnaire de Marseille et ses représentants.
Le dossier de l'OM a une valeur très symbolique. Il a cette dimension émotionnelle forte car l'actionnaire a hérité du club. Il y a chez elle cette volonté de bien faire et de le transmettre dans de bonnes conditions. J'y suis très sensible et j'espère avoir l'occasion de lui parler une fois franchie la barrière des intermédiaires et des conseils.
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Margarita Louis Dreyfus avec Vincent Labrune - OM 2015

Crédit: Panoramic

Vous avez contacté l'avocat de Margarita Louis-Dreyfus. Qu'est-ce qui a motivé une telle démarche ?
D.P. : Depuis deux ans, j'ai analysé l'évolution du sport du point de vue de ses structures et je me suis rendu compte qu'il y avait de gros besoins de financement. Je réfléchis à des outils qui peuvent aider des clubs ayant besoin de faire appel à des investisseurs. Je veux pouvoir leur proposer des projets qui tiennent la route. Etant au contact d'investisseurs étrangers, je vois bien quelles sont leurs attentes, leurs freins pour investir en France.
J'ai travaillé sur des outils et des schémas de transition qui permettent aux actionnaires de ne pas vendre du jour au lendemain mais d'assurer une transition sans qu'ils se débarrassent de leurs actions, comme ça a été parfois le cas. On a vu ce qu'il s'est passé à Lens, à Grenoble, plus récemment à Sochaux où l'on se rend compte que ce n'est pas aussi évident que ça. Colony Capital avec le PSG, aussi, ça s'est mal passé alors que c'est l'un des plus gros fonds d'investissement au monde. Fort de cette analyse, j'ai travaillé sur un modèle différent basé sur la transition. L'idée est de faire entrer un actionnaire étranger minoritaire en lui donnant par la suite la possibilité de prendre le contrôle.
Et vous avez pensé à l'Olympique de Marseille…
D.P. : L'OM se prête particulièrement bien à une acquisition en deux temps. Le contexte local est très "fort", politiquement et culturellement. Je ne pense pas qu'un actionnaire étranger puisse prendre les rênes de Marseille du jour au lendemain sans période de transition. J'en ai parlé à des investisseurs anglo-saxons, américains notamment. Ils ont bien vu que c'était un dossier atypique. Ils aiment ce qu'il y a à Marseille. Ils créent des franchises là où ils trouvent des bases de population et des zones de chalandise importantes. L'OM est le bon produit.
Mais il n'est pas évident pour des étrangers d'investir en France, pour des raisons économiques, et dans le contexte marseillais qui est spécifique, culturellement parlant. D'où l'intérêt d'acquérir le club en deux temps. Ajoutez à cela une dimension psychologique particulière et forte liée à la propriétaire Margarita Louis-Dreyfus, qui n'est pas à l'origine de cet investissement. Le futur actionnaire doit amener le maximum de garanties financières, sportives et humaines. On a vu comment le dossier Kachkar a été mené. Et le résultat…
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Didier Poulmaire en 2010, avec Laure Manaudou

Crédit: Panoramic

L'avocat de MLD vous a-t-il répondu depuis votre prise de parole dans L'Equipe ?
D.P. : Je n'ai pas de réponse à ce jour, mais je suis en déplacement à New York. Je suis passé par cet avocat car il est toujours plus facile de se parler entre confrères pour des raisons de confidentialité. Je n'ai rien contre Vincent Labrune - qui est ouvert pour accueillir des investisseurs - mais il est plus simple d'engager des discussions ainsi, de manière confraternelle. Je connais beaucoup de personnes à l'OM et n'aurais aucun mal à discuter avec eux, bien au contraire.
Votre démarche n'est-elle pas motivée par l'idée d'avoir un jour un rôle à l'OM ?
D.P. : Je n'ai pas d'intérêt à vendre où m'impliquer dans la vente de l'OM. Je propose un modèle juridico-économique différent. Il faut donner envie à des investisseurs de s'engager à hauteur d'une centaine de millions, ce qui est le ticket d'entrée aujourd'hui. Je me situe entre ceux qui investissent dans le sport et ceux qui ont des droits. Je suis un "go-between", c'est vraiment mon rôle et ce que j'ai bâti depuis un certain temps depuis que j'ai stoppé le conseil d'athlètes. Le dossier de l'OM n'est pas le seul. A mon sens, il y a trois beaux dossiers actuellement dans le sport français : l’OM et deux autres sur lesquels je travaille de manière confidentielle.
Vous parlez du caractère particulier de Marseille. La France est aussi un environnement différent pour un investisseur américain. Comment pouvez-vous convaincre un acteur US d'investir dans l'Hexagone ?
D.P. : Très bonne question. Le sport est devenu un spectacle et un divertissement. Émotion, rêve et marques : ce sont les trois clés. En France, nous sommes très en retard par rapport à ça. Aux Etats-Unis, je vois Manchester, Arsenal, l'Espagne mais aucun club français. Après, nous avons d'autres avantages : nous sommes l'un des principaux exportateurs de talents dans le monde. Il serait bien d'en faire autant au niveau des importations, comme le rugby français. Mais l'augmentation des droits TV en Angleterre ne va rien arranger.
Comment changer ça ?
D.P. : En travaillant et en montant des dossiers pour convaincre que le marché français a un énorme potentiel. On est la Silicon Valley du football mondial au niveau de la formation des joueurs. On a des actifs valorisables. Il faut faire évoluer la réglementation et le cadre juridique, ce que veut faire le Ministère des Sports à travers la grande Conférence sur le sport. Des professionnels ont été réunis pour rendre le modèle français plus attractif. Ça ne se fait pas du jour au lendemain mais je suis optimiste : dans quelques années, on sera au niveau de la Premier League anglaise. Le sport français est en mutation, il faut l'accompagner au mieux.
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