Rennes-PSG : avec 6 buts encaissés en 15 matches, la défense de Paris ne laisse rien passer

C'est un coffre-fort. Depuis le début de la saison, la défense du PSG ressemble à une forteresse imprenable. Elle est la plus efficace de Ligue 1, à égalité avec Angers, avec 6 buts encaissés. Elle est la plus imperméable de la Ligue des champions, à égalité avec le Real Madrid, avec aucun but concédé. Jusqu'ici, l'équipe de Laurent Blanc n'a pris que 6 buts en 15 matches toutes compétitions confondues. L'entraîneur parisien peut s'en réjouir. En septembre, il avait d'ailleurs fixé cette qualité défensive comme une priorité compte tenu des ambitions du club

Entre la L1 et la C1, Paris encaisse en moyenne 0,43 but par match. Seul le Real Madrid fait mieux en Europe. L'équipe de Rafael Benitez n'a concédé que 3 buts en 12 matches dans ces deux compétitions, soit une moyenne de 0,25 but par match. Paris est légèrement supérieur au Bayern. Avec 6 buts encaissés en comptabilisant ses matches de championnat et de Ligue des champions, le club bavarois talonne le PSG avec une moyenne de 0,46 but encaissé par match. Dans le secteur défensif, la formation de Laurent Blanc fait ainsi partie des trois équipes les plus performantes sur le Vieux Continent.

Si l'attention médiatique a été plutôt vampirisée par l'attaque parisienne depuis la reprise, c'est peut-être surtout grâce à sa défense que le PSG a pu réaliser un début de saison quasi-parfait. Un secteur en progression par rapport à 2014-15. Paris avait plutôt bien débuté. A ce stade de la saison, il n'avait concédé que 10 buts l'an passé. L'équipe de Laurent Blanc s'était montrée plus friable par la suite. Notamment en L1. Il avait bouclé son championnat avec 36 buts encaissés, soit quasiment un but par match (0,95). En septembre, l'entraîneur parisien s'était réjoui de cette progression.

Le PSG devra faire fort pour tenir un tel rythme. Mais il en a les moyens. La qualité de la défense parisienne n'est pas une nouveauté. En 2012-13 et 2013-14, Paris n'avait encaissé que 23 buts sur l'ensemble de la saison en Ligue 1, n'échouant à chaque fois qu'à deux petites unités du record dans l'histoire du championnat, détenu par Marseille en 1991/92. Lors de ces deux exercices, le PSG avait concédé 7 buts après 11 journées de L1. Un de plus que cette saison au même stade de la compétition. Paris est sur les bases d'un record historique. Au-delà d'un passé qui parle pour lui, il compile tous les ingrédients pour signer cet exploit.

Le PSG a un avantage considérable par rapport à l'ensemble des clubs de Ligue 1 : il n'est pas pillé chaque été et peut s'appuyer sur la stabilité de son effectif pour progresser chaque année. C'est particulièrement important dans le secteur défensif. Dans le placement et la coordination des lignes, les automatismes entre les joueurs sont essentiels. Blanc peut se réjouir de ne pas à avoir à les faire retravailler à chaque intersaison, contrairement à la plupart de ses confrères de L1.

Cela peut paraître paradoxal, mais une philosophie de jeu axée sur la possession de balle, comme celle de Laurent Blanc au PSG, est plutôt un gage de sécurité défensive. Priver l'adversaire du ballon, c'est encore le meilleur moyen de l'empêcher de marquer. Ce n'est pas forcément un hasard si le PSG et le Bayern, qui affichent respectivement 60% et 57% de possession de balle moyenne en championnat, figurent parmi les trois défenses les moins perméables d'Europe.

C'est aussi la différence entre la préparation de l'été 2014, largement tronquée par la Coupe du monde, et celle de l'été 2015. Blanc peut s'appuyer sur un groupe bien mieux préparé. Certains éléments clés, notamment Thiago Motta et Blaise Matuidi, ont démarré la saison dans une bien meilleure forme physique que la saison dernière. Leur impact sur le secteur défensif parisien s'en ressent, notamment dans la récupération haute et rapide du ballon. L'ensemble des joueurs parisiens semble par ailleurs plus concentré dans ce domaine, ce qui peut aussi s'expliquer par cette meilleure préparation estivale.

Le traumatisme du Mondial 2014, la préparation tronquée par une blessure la saison passée et les prestations en demi-teinte à son retour de l'infirmerie semblent bien loin pour Thiago Silva. Le Brésilien a retrouvé toutes ses facultés en 2015, et notamment depuis le début de la saison. Dominant et régulier dans tous les aspects du jeu, "le Monstre" est redevenu l'incontestable patron d'une arrière-garde parisienne dont il est un peu le baromètre selon son niveau de performances. Et en ce moment, l'ancien Milanais est très performant.

Salvatore Sirigu n'était pas forcément responsable des difficultés défensives que le PSG a pu rencontrer la saison passée. Mais le gardien italien n'a pas non plus perdu sa place de titulaire sur un coup de tête de ses dirigeants. Kevin Trapp a plus d'impact sur son équipe que son prédécesseur dans le but parisien. Sa faculté à être décisif, notamment face à Marseille (2-1) et face au Real (0-0), sa disponibilité et la qualité de son jeu au pied ont contribué à améliorer le secteur défensif du PSG et à en faire l'un des plus efficaces en Europe à l'heure actuelle.