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Si Lyon souffre, c'est aussi parce que son recrutement n'apporte plus rien

Martin Mosnier

Mis à jour 18/12/2015 à 08:29 GMT+1

LIGUE 1 - Référence dans les années 2000, la cellule de recrutement lyonnaise est beaucoup moins efficace depuis cinq ans. Peu de recrues se sont imposées à Lyon. Pourquoi ? Tentative de réponse.

Yanga-Mbiwa lors de sa signature à Lyon

Crédit: Panoramic

Il est arrivé à Lyon en 2009 et n'a pas tardé à se mettre Gerland dans la poche. Une première saison à 15 buts. S'en suivront trois autres aussi brillantes et des adieux aux larmes. Lisandro Lopez s'est vite imposé comme une figure incontournable de l'histoire de l'Olympique Lyonnais. Jamais les dirigeants rhodaniens n'ont regretté l'investissement massif (24 millions d'euros) qu'ils ont dû consentir pour attirer l’Argentin. Cette arrivée marque le dernier recrutement majeur de l'OL couronné de succès. Depuis, seuls Christophe Jallet et Henri Bedimo ont tiré leur épingle du jeu.
Les échecs sont, eux, beaucoup plus nombreux. Yoann Gourcuff (recruté contre 22 millions d'euros) symbolise à lui seul la mauvaise passe traversée par l'OL sur le marché des transferts depuis cinq saisons désormais. Les signatures de Sergi Darder, Mapou Yanga-Mbiwa, Claudio Beauvue et Mathieu Valbuena cet été ont davantage forcé le trait qu'inversé la tendance. Ce n'est pas tout à fait un hasard si Jean-Michel Aulas souhaite aujourd'hui muscler la cellule recrutement dirigée par Florian Maurice.
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Lisandro et Gourcuff sous le maillot de l'OL

Crédit: Panoramic

L'OL a bâti ses plus grands succès sur l'efficacité de son recrutement : Cris, Juninho, Coupet, Toulalan, Tiago, Abidal, Wiltord, Essien, Diarra sont arrivés à Lyon contre une bouchée de pain. Aujourd'hui, la donne a bien changé. Même sans prendre en compte le recrutement raté de l'été, les échecs sont nombreux depuis cinq ans : Lindsay Rose, Miguel Lopes, Arnold Mvuemba, Fabian Monzon, Bakary Koné pour ne citer qu'eux. Pourquoi l'OL ne connaît-il plus la même réussite ?

1. La filière brésilienne au point mort

L'OL a bâti sa domination au XXIe siècle sur sa colonie brésilienne dénichée à moindre coût par Marcelo, son recruteur auriverde. Caçapa, Edmilson, Juninho, Cris, voire Fred font partie des plus grands joueurs passés par Tola Vologe. Mais la source s'est tarie ces dernières années. Marcelo s'est éloigné de Lyon et la concurrence sur le marché s'est densifiée. D'autant que les clubs brésiliens ont beaucoup plus de moyens depuis que la FIFA a décidé d'organiser la Coupe du monde 2014 sur leur sol. Les prix ont enflé et l'OL n'a plus les moyens de recruter des talents au Brésil.
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Juninho (OL) en 2006

Crédit: AFP

2. Moins d'investissements

Lyon a entamé depuis plusieurs saisons une nouvelle politique : investir dans son nouveau stade et dans son centre de formation plutôt que sur le marché des transferts. En dépensant moins, difficile d'attirer un nouveau Lisandro Lopez. Entre l'été 2011 et l'été 2014, Lyon n'a dépensé que 20,7 millions d'euros, soit moins que sur le seul Gourcuff (22 millions d'euros) lors de l'été 2010. Un argument qui ne vaut pas pour l'été dernier lors duquel Lyon a mis 36 millions d'euros sur la table pour ses retrouvailles avec la Ligue des champions.
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Lindsay Rose (OL), en amical

Crédit: Panoramic

3. L'explosion des jeunes

Pour ne pas briser la progression de ses jeunes, Lyon se devait de rester sage sur le marché des transferts ces dernières saisons : "C'est très dur pour Lyon d'apporter une plus-value dans son effectif sur le marché des transferts car ses jeunes sont très bons", note ainsi Laurent Schmitt, agent de joueurs. "Ils ne peuvent pas trouver meilleur que Fekir ou Lacazette lors du mercato. Lyon est le club, avec le Barça, qui sort les meilleurs jeunes d'Europe." Et l'OL n'a pas les moyens de recruter un Neymar ou un Suarez pour trouver mieux que ce qui sort de Tola-Vologe. "Lyon possède l'un des meilleurs recruteurs de jeunes en Europe avec Gérard Bonneau et un potentiel d'attractivité exceptionnel." La force de l'OL explique donc en partie la faiblesse de son recrutement.
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Christophe Jallet, Alexandre Lacazette, Samuel Umtiti aux anges avec Lyon

Crédit: Panoramic

4. Le profil des recrues

Frédéric Guerra est un fin observateur du recrutement lyonnais. Agent de plusieurs Gones dans le passé (Umtiti, Grenier), il s'occupe aujourd'hui des intérêts du capitaine de l'OL, Maxime Gonalons. Si Lyon connaît moins de réussite dans son recrutement, c'est avant tout, selon lui, parce que l'OL s'est trompé dans le profil de ses recrues. "Avant, l'OL était une rampe de lancement, aujourd'hui c'est une finalité", explique-t-il. "Les recrues ont tellement rêvé de l'OL dans leur jeunesse qu'elles se croient arrivées en signant à Lyon. Elles voient leur arrivée à Lyon comme un aboutissement. Pour elles, c'est comme gagner au Loto. Abidal, lui, avait compris que Lyon n'était qu'un passage pour viser plus haut. Même chose pour Malouda, Diarra ou Essien. Ceux qui venaient à Lyon avaient pour objectif d'intégrer les Bleus et un top club européen. C'est fini aujourd'hui."
Les Rose, Mvuemba, Danic ou Dabo n'ont jamais réussir à franchir un palier à l'OL. "Avant, Lyon recrutait des compétiteurs : Abidal, Toulalan, Coupet. Aujourd'hui, les nouveaux venus n'ont pas la bave aux lèvres et il y a eu une mauvaise étude de leur psychologie. Sauf Jallet et, comme par hasard, son intégration s'est bien passée. Il y a dix ans, les joueurs étaient tous des compétiteurs. Aujourd'hui, ce sont des enfants gâtés qui ne serrent pas la main de leur entraîneur…"
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Gaël Danic (Lyon) ne joue plus avec l'OL

Crédit: Panoramic

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