Tour de France des clubs, épisode 2 : L'ESTAC veut (enfin) bloquer l'ascenseur

Depuis 2002, Troyes a passé quatre saisons en Ligue 1. Trois fois, l’ESTAC a été reléguée. Une difficulté à s’imposer dans l’élite que le club aubois veut laisser derrière lui. Cette fois, promis, Jean-Marc Furlan et ses joueurs sont fin prêts à perdurer en Ligue 1. Tous savent qu’une nouvelle descente pourrait marquer un vrai coup d’arrêt dans le projet de l’ESTAC. D’autant plus que l'accession sera d’autant plus difficile dans le futur : seuls deux clubs monteront, désormais, de la Ligue 2 à la Ligue 1.

Pour atteindre son objectif, l’ESTAC a misé sur la continuité. Excepté Carole, vendu à Galatasaray pour renflouer les caisses du club (la DNCG ayant un temps annulé la montée du club), l’effectif troyen devrait ressembler comme deux gouttes d’eau à celui qui a été sacré, en mai dernier, champion de France de Ligue 2.

On critique assez souvent la frilosité des équipes de L1 pour se satisfaire de la montée de l’ESTAC. Son titre de champion, Troyes l’a acquis avec un leitmotiv permanent : le jeu. Jean-Marc Furlan a fait de son équipe un modèle tactique, fondé en large partie sur une animation offensive audacieuse et un jeu fait de passes et de mouvement. Résultat : 61 buts marqués en championnat, soit douze de plus que le Gazélec, deuxième. Un atout que l’ESTAC ne devrait pas renier dans l’élite, comme l’expliquait Furlan à France Football fin juin.

Troyes l’a biberonné, formé, façonné depuis ses 14 ans. La montée en Ligue 1 correspond, pour l’ESTAC, à l’année de l’éclosion programmée de Corentin Jean. L’attaquant de poche (1,70m) a inscrit 10 buts en 22 titularisations la saison passée, le tout à seulement 19 ans. Une réussite qui a poussé l’AS Monaco à s’offrir l’international Espoirs avant de le prêter, dans la foulée, à son club formateur. Pour sa dernière saison dans l'Aube, Jean a tout intérêt à confirmer le potentiel intéressant aperçu à l'échelon inférieur.

Benjamin Nivet et ses 38 ans, évidemment. Le maître à jouer de l'ESTAC va disputer sa quatorzième saison en L1. Son entraîneur devrait, comme la saison dernière, le ménager, notamment à l'extérieur.

L'interdiction de monter prononcée, un temps, par la DNCG a freiné le recrutement de Troyes, forçant même le club à se séparer de son latéral gauche, Carole. Ce contre-temps et les petits moyens du club (dont le plus haut salaire est de 30 000 euros) ont forcé Furlan à repartir, peu ou prou, avec le même effectif.

Jessy Pi, l'autre Corentin Jean. Lui aussi prêté (pour la deuxième saison consécutive) par l'AS Monaco, le milieu de terrain de 21 ans a été élu meilleur espoir de L2 la saison passée. Il faisait partie de la génération de l'ASM vainqueur de la Gambardella en 2011, avec Kurzawa et Ferreira Carrasco, entre autres.

Pour sa dernière saison en L1, en 2012-2013, Troyes avait inscrit plus de buts que… Marseille, deuxième (42). Cela ne l'avait, à l'époque, pas empêché d'être relégué.