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Comment l'OM fait sa révolution

Vincent Bantit

Mis à jour 20/11/2016 à 21:49 GMT+1

LIGUE 1 - Dans la discrétion, la nouvelle direction de l'OM avance de concert sur plusieurs chantiers pour faire renaître le club olympien.

Jacques Henri Eyraud et Franck McCourt lors de PSG - Marseille en Ligue 1 le 23 octobre 2016

Crédit: Panoramic

Jacques-Henri Eyraud en rêve. Il souhaite revoir un stade Vélodrome aussi coloré qu'à l'époque de Marcelo Bielsa. Sur son ordinateur, son fond d'écran traduit sa nostalgie de ce temps pas si lointain. A chaque ouverture de son pc, le fameux tifo face au PSG s'affiche face à lui. Comme un phare lui rappelant le cap à tenir. Le nouveau président de l'OM cherche donc tous les moyens possibles pour garnir au mieux "son" stade. Face à Bordeaux, l'opération "un adulte payant-un enfant gratuit", lancée dans l'une des tribunes latérales (Ganay), a permis de voir 57.091 personnes au Vélodrome. C'est la meilleure affluence cette saison en Ligue 1. Pour l'OM, c'est le plus fort taux de remplissage depuis la venue du PSG la saison dernière.
Pour continuer à faire (re)venir les supporters au stade, la nouvelle direction de l'OM rivalise d'arguments marketing. Cette fois, un pack famille a été mis en vente pour la réception de Caen, ce dimanche (17h). A 40 euros, quatre places pourront être achetées en tribunes Ganay. Des actions commerciales supervisées par Eyraud jusque dans les moindres détails. Face à Bordeaux, le nouveau président marseillais s'est rendu devant les billetteries pour constater le bon déroulement des ventes. Et le patron du groupe Paris Turf a découvert les joies du marché noir avant la rencontre. Ces réseaux de ventes parallèles ont fait fulminer le pourtant très posé patron olympien.
Le Stade Vélodrome de Marseille

Haro sur les "charbonneurs"

Alors que la queue devant la billetterie officielle n'en finissait plus de grossir, un papa et son fiston ont décidé de sortir de cette file d'attente pour tenter leur chance avec les "charbonneurs" afin de ne rien manquer du match contre les Girondins de Bordeaux. Revendeurs sous le manteau de billets achetés à moindre frais, ces "pros" de la bonne affaire flairent le bon coup. Tout content de pouvoir écouler leur marchandise à ce duo de clients pas très regardant, les jeunes vont alors se vanter d'avoir réalisé un gros bénef'. Cette scène, pourtant habituelle de la vie autour du stade Vélodrome un soir de match, a eu le don de mettre dans une colère noire le nouveau boss de l'OM. Mieux organiser le réseau de vente de billets fait donc partie des nombreux chantiers menés de front par Eyraud.
La priorité a été donnée au sportif à l'arrivée du duo McCourt-Eyraud. Garcia puis Zubizarreta ont été recrutés pour asseoir la crédibilité du projet "OM champion". En aparté, Eyraud explique que sa stratégie réside dans l'action plutôt que dans la communication. "On souhaite aller vite dans tout ce que l'on fait, lance un membre proche de la direction. Mais ça ne veut pas dire que l'on va se précipiter. La révolution se fait à tête reposée." Moins de paroles et plus d'actes : c'est bien ce que réclame les clubs de supporters ces dernières années à l'OM. Ils attendent de revoir leur club briguer les premières places du championnat. Conscient de l'importance des fans olympiens dans le système OM, Eyraud a ainsi fait le tour des popotes ces derniers jours.

"Les actes feront taire les critiques"

Point-clé des prochaines semaines, le mercato hivernal est déjà sur toutes les bouches. Et en se rendant dans les locaux des supporters, le président de l'OM a envoyé des messages clairs. "Il nous a dit qu'il n'allait pas discuter 100 ans avec un joueur pour le faire venir, explique l'un des patrons agréablement surpris par le discours d'Eyraud. Si le joueur tarde trop à donner sa réponse, il passera à une autre cible." L'enveloppe pour s'offrir un effectif plus compétitif correspond aux ambitions de l'équipe de McCourt. Elle se monte à 200M€ sur deux ans. La politique de recrutement sera auscultée de près par tous les suiveurs de l'OM. "Les actes feront taire les critiques", aime-t-on à expliquer dans l'entourage de McCourt.
Rémy Cabella et Rudi Garcia lors de Marseille - Bordeaux en Ligue 1 le 30 octobre 2016
Si la volonté de revenir rapidement dans le top 3 français est au coeur de la stratégie olympienne, les nouveaux dirigeants ne veulent pas griller toutes leurs cartouches. Et surtout pas rééditer les erreurs passées. Les déficits constatés lors des derniers exercices ont provoqué des sueurs froides dans les rangs du milliardaire américain. L'ancien patron des Los Angeles Dodgers l'a clairement dit à ses proches : il ne veut plus d'une telle gestion ! Pire que l'aspect financier, McCourt déteste voir le nom de l'OM apparaître dans la colonne des faits divers.

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L'agression subie par Florian Thauvin cette semaine a ravivé la crainte de voir le club marseillais défrayer la chronique. Des mesures de renforcement de la sécurité des joueurs olympiens vont ainsi être prises dans les prochaines semaines. C'est une autre priorité de la nouvelle direction : retrouver une sérénité globale autour du club. Elle passe par un climat au beau fixe chez les joueurs. Mais aussi par des signaux positifs envoyés à la formation, autre pilier du développement du projet "OM champion".
Une grande réflexion est ainsi menée dans les catégories de jeunes à l'OM. Le virage, plus sélectif, pris ces dernières saisons devrait être confirmé par Eyraud et son équipe. Surtout, le recrutement des meilleurs éléments locaux ne doit plus échapper au club olympien. Trop souvent concurrencée sur ses terres par Monaco, Nice et surtout Montpellier, la formation marseillaise peine à attirer certains minots à fort potentiel. Les détections se multiplient pourtant à La Commanderie le mercredi après-midi. Mais plusieurs parents décident de privilégier le calme d'un voisin montpelliérain ou niçois à l'instabilité chronique olympienne. "L'OM a cinq ans de retard sur notre formation, explique un dirigeant du centre de formation de l'OGCN. Mais ils font du bon boulot ces derniers temps."
L'émergence de Maxime Lopez, sélectionné durant la trêve internationale en équipe de France U20, montre que le vivier est encore bien vivant à Marseille. Reste à faire fructifier les meilleures graines olympiennes sans que ces espoirs du club ne partent en cours de route comme ce fut le cas pour Bilal Boutobba avec les Espagnols de Valence. Des plus jeunes à l'équipe première dirigée par Garcia, l'OM a décidemment bien des défis à relever…
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