L'antisèche de LOSC - PSG (0-1) : A trop compter sur Cavani, le PSG risque de le regretter

Fred Antonetti a clairement choisi d'imiter la stratégie ultra-défensive de Rudi Garcia dimanche dernier pour recevoir les Parisiens. S'il n'a pas particulièrement renforcé sa défense, le coach lillois a opté pour un milieu à cinq avec les habituels latéraux Corchia et Palmieri pour verrouiller les côtés. Les Dogues ont également fait preuve d'une belle agressivité dans les duels pour bousculer leurs adversaires dans l'entrejeu. En face, souvent trop éloignés de leurs milieux, les attaquants parisiens ont dû miser sur la percussion individuelle et se sont révélés peu précis au moment de conclure jusqu'à ce but d'Edinson Cavani sur une passe d'Angel Di Maria (65e).

Il était annoncé de retour en pleine forme et à son meilleur niveau par son coach et ses coéquipiers. Il n'en a rien montré. Aligné à la pointe de l'attaque nordiste, Eder a erré comme une âme en peine sur la pelouse du Stade Pierre-Mauroy. Beaucoup trop esseulé et mangé sur chaque duel par Thiago Silva, l'international portugais a tout raté. Le gardien Vincent Enyeama a longtemps retardé l'échéance. Concentrés sur l'aspect défensif, ses partenaires ont fait leur travail mais n'ont pas assez apporté sur le plan offensif à l'image de Younousse Sankharé qui a manqué la balle d'égalisation (82e).

Côté parisien, Blaise Matuidi s'est démené tout au long de la rencontre et s'est souvent retrouvé dans la surface adverse. Les défenseurs centraux Marquinhos et Thiago Silva ont fait preuve d'une belle sérénité. Ce ne fut pas le cas de Lucas, percutant mais très peu inspiré dans ses choix. Le Brésilien a encore joué tête baissée et a soit tardé à ses servir ses coéquipiers soit raté ses passes.

Souvent décevant depuis le début de saison, sifflé lors de sa sortie face à l'OM, Angel Di Maria cristallisait les critiques sur le manque de qualité du jeu parisien. De nouveau titulaire, il s'est vite montré volontaire et même un peu nerveux. Il a buté à deux reprises sur Enyeama (17e et 21e) puis s'est vu injustement refusé un but pour une main inexistante dans un duel avec le portier nigerian (22e). L'Argentin n'a toujours pas marqué en championnat cette saison malgré 28 tentatives, il aurait pu se décourager. Il est resté dans son match et a su rester lucide au moment de servir Cavani pour l'ouverture du score (65e). Il signe ainsi sa première passe décisive à l'extérieure dans cet exercice 2016-2017 et pointe en tête du classement des passeurs de L1 avec cette quatrième offrande.

Comme le nombre de réalisations d'Edinson Cavani en championnat cette saison ce qui lui permet d'ailleurs de faire son entrée dans le Top 5 historique des buteurs du PSG avec 95 buts depuis son arrivée dans la capitale. L'avant-centre parisien tourne à un joli ratio d'un but par match depuis le coup d'envoi de cet exercice 2016-2017. A Lille, il a décoché six tirs dont deux vers les tribunes malgré une bonne position dans la surface adverse et deux cadrés. Additionnés à ses derniers matches, il lui donc fallu 15 tentatives pour retrouver le chemin des filets.

Le PSG avait débuté sa saison de L1 en allant s'imposer à Bastia sans Cavani (0-1) mais depuis, l'Uruguayen est devenu absolument indispensable. Meilleur buteur de L1, il a tout simplement marqué la moitié des buts de son équipe (10 sur 20). Sur les sept derniers buts parisiens, El Matador en a mis cinq pendant que Lucas en inscrivait deux et cette Cavani-dépendance pourrait sérieusement commencer à poser problème.

Si l'Uruguayen est maladroit comme durant la première-heure de jeu ou contre Marseille (0-0), Paris ne possède pas d'autre élément offensif suffisamment efficace pour débloquer le score. Les prochains adversaires du PSG n'auront bientôt plus qu'à se focaliser sur Cavani pour museler toute l'attaque. Unai Emery doit même trembler à l'idée d'une blessure ou d'une suspension de son incontournable avant-centre. Cavani ne pourra de toute façon pas disputer tous les matches jusqu'à la fin de saison ni même jusqu’à la trêve.

Le coach espagnol va donc devoir trouver des solutions pour permettre à ses autres joueurs de mieux s'exprimer sur le plan offensif et se montrer plus productifs au niveau comptable. Cela peut passer par un changement clair de position entre Di Maria et Lucas. Egalement par une plus grande et meilleure utilisation des remplaçants Jesé et Ben Arfa, encore entrés en jeu très tardivement. Emery a attendu que ses deux recrues retrouvent un bon niveau athlétique et comprennent ses consignes. Il s'agira désormais de les rendre performantes.