Chance du champion, désastre lyonnais et rébellion des petits : les tops et les flops de samedi

La Ligue 1 a fait le show samedi ! Avec 17 buts au total, dont 16 sur une soirée à cinq matches, les attaques du championnat ont affiché une grande forme, à l'image de Benjamin Moukandjo, Valentin Vada ou Issiar Dia, auteurs chacun d'un doublé. Les gardiens n'ont pas été en reste avec quelques parades magnifiques, comme celle de Jean-Louis Leca sur un retourné de Frédéric Sammaritano. Il y a aussi eu des barres, des poteaux, des bijoux comme celui de Majeed Waris face à l'OL… Bref, un superbe spectacle. On en redemande !

"Ils ont les symptômes d’un futur champion". En une phrase, Stéphane Moulin a tout résumé. Son équipe d’Angers a probablement été supérieure à Monaco ce samedi au Stade Raymond Kopa. Mais c’est bien le leader du championnat, accompagné par une réussite bienvenue, qui est reparti avec trois points. Un poteau concédé, une multitude d’occasions… l’ASM a plié mais n’a jamais rompu. A l’inverse, la troupe de Jardim a su plier le match sur une de ses rares occasions, convertie par Falcao. Autrement dit, le coup parfait. Pas impossible qu’on reparle de cette victoire au soir de la 38e journée.

Vous pensiez Lorient condamné ? Bastia et Nancy dans de sales draps ? Revoyez votre jugement. A la faveur de leurs résultats positifs du soir (victoires respectives face à l’OL, Dijon et Rennes), ces trois équipes ont totalement relancé la course pour le maintien. La "lorientada" n’a jamais aussi bien porté son nom qu’au Parc OL (1-4). Ce qui permet aux hommes de Bernard Casoni de devenir barragiste et compter 31 points, soit autant que Nancy qui s’est donné de l’air face à Rennes (3-0). Enfin, Bastia, tombeur de Dijon (1-2), a redistribué toutes les cartes en bas. Alors, ce soir plus que jamais, bien malin qui pourra prédire les noms des deux relégués et du barragiste.

Quand Bordeaux attaque, ça fait mal. Les Girondins l'ont prouvé avec une victoire éclatante face à Metz (3-0), dans un match où la jeunesse bordelaise s'est une nouvelle fois illustrée. Malcom avec un but et un penalty provoqué, Valentin Vada avec un doublé, Gaëtan Laborde avec un superbe travail sur le troisième but… L'équipe de Jocelyn Gourvennec aurait même pu marquer encore davantage si elle n'avait pas touché les montants à trois reprises. Elle dégage en cette fin de saison une fraîcheur et un enthousiasme qui pourraient bien la mener jusqu'à l'Europe.

C'était la 94e minute d'un match déjà gagné par Bordeaux. Il n'y avait plus rien à faire pour Metz, juste attendre le coup de sifflet final et se remobiliser pour le prochain match dans la course au maintien. Mais Benoît Assou-Ekotto avait besoin d’extérioriser sa frustration. Et Adam Ounas en a fait les frais. Le milieu offensif bordelais a reçu un coup de coude gratuit et méchant du défenseur messin, fort logiquement expulsé. Un coup de sang non seulement stupide mais préjudiciable pour un club lorrain qui a, plus que jamais, besoin de toutes ses forces vives.

Par où commencer ? Par le plus flagrant peut-être : 12 défaites en 32 matches. Un bilan davantage comparable à une équipe de milieu de tableau qu’à un prétendant au podium final. Et puis, il y a la manière, avec ce naufrage collectif, symbolisé par une défense fantomatique. Un Lopes complètement à côté de la plaque, à l’image de sa relance sur le dernier but lorientais, un Mammana dépassé, un Mapou dans ses errances habituelles et des latéraux qui laissent des espaces béants dans leurs dos… Ajoutez-y un tweet malheureux qui se retourne forcément contre vous et vous aurez le panorama complet de cet Olympique Lyonnais qui a vécu une très sale soirée.

De là à dire que les supporters rennais s’y sont habitués… Défaits à Nancy (3-0), les Bretons ont encore livré une prestation indigne. Une preuve ? A la mi-temps, les hommes de Christian Gourcuff n’avait pas tenté la moindre frappe. Jeu latéral, absence de prise de risques et défaillance défensive : les carences sont nombreuses, la série en cours calamiteuse (une victoire en seize matches). Autant dire que la remontée au classement semble utopique. La reconstruction par le jeu attendra…

Elle concerne beaucoup de monde, cette course au maintien. Elle sublime certaines équipes, celles que nous avons évoqué un peu plus haut. Et elle en inhibe d'autres. Comme Dijon et Caen. Désormais dans la zone des relégables, à la 19e place après sa cinquième défaite en sept matches, le DFCO n'était plus tombé aussi bas depuis décembre. Pour le club normand, c'est un quatrième revers en cinq rencontres qui le plonge au 16e rang, un point seulement devant Nancy (17e) et Lorient (18e). Une dynamique franchement inquiétante pour les deux clubs à l'approche du verdict final…