OM-TFC (0-0) - L'antisèche : Non, l'OM n'a pas (encore) changé

La direction et les joueurs ont changé, mais Marseille affiche toujours les mêmes lacunes. Pour résumer, de la fébrilité en défense, un manque de consistance au milieu et peu d'inspiration en attaque. Ce n'était pas suffisant pour troubler une équipe toulousaine sur la lancée de sa formidable fin de saison au printemps dernier.

Sans complexe, les hommes de Pascal Dupraz ont joué leur partition au presque parfait, puisqu'il leur a toujours manqué un petit quelque chose dans le dernier geste pour aller au bout de leurs idées. Paradoxalement, c'est l'OM qui a eu les meilleures occasions par Cabella en première période et Gomis en deuxième. Mais ces trop rares éclairs n'ont pas masqué la réalité, et les sifflets du Vélodrome sont logiquement venus sanctionner une prestation sans relief.

A l'OM, les satisfactions sont très rares. S'il faut en retenir une, c'est Khaoui, qui a apporté un peu de créativité et de précision dans la transmission après son entrée en jeu à la place d'un Thauvin très décevant. Gomis était bien trop seul malgré ses efforts pour peser sur la défense toulousaine. Diarra et Diaby, tous les deux en manque de rythme, ont été à la peine dans l'entrejeu tandis que Cabella et Sarr ont eu trop peu d'impact.

Les latéraux Sakai et Rekik, qui a remplacé Bedimo sur blessure, n'ont pas réussi grand-chose. Il n'y a rien eu à reprocher à Pelé dans le but de l'OM, pas plus qu'à Lafont dans celui de Toulouse. Du côté du TFC, Trejo a fait parler sa remarquable technique et Braithwaite a beaucoup gêné la défense de l'OM. Diop et Julien ont pour leur part été très solides derrière.

26e minute : L'OM n'a rien montré depuis le début du match, mais un contre lui permet de se créer l'occasion la plus dangereuse de la rencontre. Tout part d'une percée en puissance de Gomis, qui s'appuie sur Thauvin dont la déviation trouve Cabella dans la surface. Le milieu offensif marseillais parvient à frapper du bout du pied, mais son tir est renvoyé par le poteau. A quelques centimètres près, Marseille aurait pu ouvrir le score, et le match aurait certainement été différent.

On aurait pu avoir une journée sans 0-0, on y croyait même tant cette entame de championnat semblait placée sous le signe de l'offensive avec 26 buts inscrits sur les neuf premières rencontres. Mais non, ce match de clôture du dimanche soir a été de trop. OM-Toulouse restera le premier 0-0 de la saison 2016-17. Et un 0-0 à oublier.

Si ce nul à domicile face à Toulouse a confirmé quelque chose, c'est que l'OM part de très loin. Et c'est totalement logique. Entre le traumatisme de la saison passée, le changement de direction, le renouvellement de l'effectif quasiment au complet, le déficit physique et le manque d'automatisme d'un groupe constitué sur le tard, il ne fallait pas non plus s'attendre à un miracle. Et c'est déjà bien que Marseille n'ait pas commencé par une défaite.

Il y a cependant quelques motifs d'espoir. Pas sur la performance face à Toulouse, plutôt sur un onze de départ qui n'a rien à voir avec les équipes alignées dans les premiers matches de préparation, où l'OM ressemblait davantage à une formation de CFA. Contre le TFC, le club phocéen avait un onze assez compétitif sur le papier, et un apport intéressant de Khaoui en sortie de banc. C'est déjà positif pour la suite.

Marseille a besoin de temps, ce qui n'est jamais facile à trouver sur la Canebière, pour vraiment prendre forme. Les deux prochains rendez-vous face à Guingamp et Lorient seront importants dans cette optique pour préparer un mois de septembre délicat, avec des déplacements à Nice et à Rennes et la réception de Lyon. Par la suite, l'OM aura au moins l'avantage de ne pas avoir à mener plusieurs compétitions de front, ce qui l'a certainement plombé l'an passé compte tenu du manque de profondeur de son effectif. On ne pourra vraiment le juger qu'à ce moment-là. Car le principal enseignement du match face à Toulouse, c'est que Marseille n'est pas prêt. Et c'est plutôt normal.