PSG-OM (0-0) - Emery ne peut plus faire l'autruche, Di Maria a grillé tous ses jokers

Il y a des joies qui ne trompent pas. Difficile de faire plus démonstrative que celle d'Angel Di Maria après son but mercredi face à Bâle (3-0). Chacun l'interprétera comme il l'entend, je la vois comme l'expression de son immense soulagement après un début de saison raté. Ce but aurait pu être un point de départ, le début d'une renaissance grâce au surplus de confiance qu'il manque à l'Argentin. Mais non, dimanche, dans l'un des matches les plus importants de la saison du PSG, Di Maria a replongé de façon spectaculaire.

Face à l'OM, il a étalé ses limites du moment : incapacité à faire la différence balle au pied, flopée de pertes de balle et transmissions incertaines. Avec 23,1 ballons perdus par match, il est le cancre de la L1. Dimanche, c'est 32 munitions qu'il a concédées à l'adversaire et ce ne sont pas ses prises de risque qui plombent son bilan puisqu’il a surtout raté énormément de passes faciles. C'est un fait, Di Maria n'est pas dans son assiette en 2016. La bordée de sifflets qui a accompagné son remplacement n'en est que la sanction logique. Un but et quatre passes décisives depuis la 1re journée de championnat toutes compétitions confondues, c'est peu pour celui qui devait permettre à Paris de franchir un nouveau cap.

Cette mauvaise passe de Di Maria ne serait qu'une péripétie de la saison parisienne si elle n'avait pas une influence directe sur les résultats du PSG et sur son incapacité à maîtriser les évènements depuis plusieurs semaines déjà. Di Maria doit être le dépositaire du jeu parisien, c'est pour remplir cette mission que le PSG a consenti à débourser 63 millions d'euros l'an dernier. Mais il n'est rien de tout cela. Dimanche, tout allait bien pour l'OM jusqu'aux 30 derniers mètres. Et quand Di Maria devait faire la différence sur une passe, une frappe ou une inspiration, le château de cartes s’écroulait.

Alors pourquoi Unai Emery s'obstine ? Plusieurs options s'offrent à nous. Parce qu'il vit sur un souvenir ? Celui des débuts de Di Maria, quand tout lui souriait à Paris. Des promesses qui lui ont permis d'offrir un bilan tout à fait honorable après une première saison pourtant sinusoïdale (10 buts et 18 passes décisives en L1). Parce qu'il n'a rien de mieux en magasin ? Les deux arguments ne sont pas recevables.

Le souvenir d'un grand Di Maria à Paris jaunit sous le poids des prestations fades et, si aucune tête ne dépasse derrière lui, les bonnes entrées de Ben Arfa et Jesé face à l'OM doivent suffire à remettre en cause un statut qui ne tient plus. Conforter Di Maria dans un rôle d'intouchable, c'est prendre le risque de se couper d'une partie du banc de touche. Unai Emery ne peut plus faire l'autruche, Di Maria a grillé tous ses jokers.