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Bordeaux - Benoît Costil : "Si j'étais Deschamps, je ferais les mêmes choix au poste de gardien"

Alexis Billebault

Mis à jour 10/02/2018 à 19:39 GMT+1

LIGUE 1 - Depuis trois semaines, Bordeaux va beaucoup mieux. Les Girondins ont remporté leurs trois derniers matches de championnat, Gustavo Poyet a remplacé Jocelyn Gourvennec, et les résultats sont plus conformes aux objectifs du club. Le gardien international Benoît Costil (30 ans, 1 sélection), qui a la Coupe du monde dans un coin de sa tête, savoure cette rédemption.

Benoît Costil

Crédit: Getty Images

Avec ses trois victoires consécutives (NDLR : Nantes (1-0), Lyon (3-1), Strasbourg (2-0)) Bordeaux, va beaucoup mieux qu’il y a quelques semaines…
Oui, mais avant même cette série, il y avait eu des choses intéressantes, lors de certains matches, comme lors de la victoire à Troyes (1-0, le 13 janvier). Actuellement, on est mieux. L’équipe joue plus en confiance grâce à ces victoires, elle a parfois un peu de réussite. Après plusieurs mois compliqués, cela fait du bien de gagner. Mais on reste tranquille : la Ligue 1 est un championnat serré, et dans le football, les choses ne se passent pas toujours comme elles étaient prévues.
Le club a connu des moments agités ces derniers mois. Comment l’avez-vous vécu ?
Ce n’était vraiment pas agréable. On a connu une période compliquée : les résultats n’étaient pas là, les supporters étaient mécontents et l’ont fait savoir, notamment lors de quelques entraînements, où c’était assez chaud, ou à l’occasion de certains matches. Un entraîneur (Jocelyn Gourvennec) a été licencié, un joueur est parti (Jérémy Toulalan)… Ce ne sont pas des moments faciles à vivre.
D’autant plus que Bordeaux n’est pas, à la base, programmé pour jouer dans le bas du tableau...
Bien sûr. Bordeaux est un club qui compte en France. Quand on a démarré la saison, il y avait des objectifs : bien figurer en championnat, intégrer la phase de groupes de la Ligue Europa, faire un bon parcours en Coupe de la Ligue, puisque la finale aura lieu à Bordeaux, et en Coupe de France. Seulement, on a été sorti en coupe d’Europe dès notre entrée en lice par Vidéoton (2-1, 0-1), à Toulouse en huitième de finale de la Coupe de la Ligue (0-2) et à Granville en Coupe de France (1-2). Et en Championnat, après un bon début, il y a eu cette gifle à Paris (2-6, le 30 septembre), qui fait mal, très mal… Derrière, on a la possibilité de se racheter contre Nantes (1-1), mais malgré un bon match, on perd deux points. Et ensuite, on enchaîne sur cette série négative, avec parfois des faits de jeu qui nous sont défavorables, comme face à Marseille (1-1, le 19 novembre), ou à Caen (0-1, le 25 novembre).
Bordeaux a changé d’entraîneur, avec l’arrivée de l’Uruguayen Gustavo Poyet. Est-ce cette nouveauté qui expliqué les bons résultats actuels ?
Moi, quand j’ai signé à Bordeaux, c’était pour des raisons sportives : le projet de jeu de Jocelyn Gourvennec me plaisait. Alors, quand il a été licencié, je ne suis pas resté insensible. Si les résultats n’étaient pas bons, l’entraîneur avait bien sûr sa part de responsabilité. Mais qui est sur le terrain ? Les joueurs, qui eux-aussi sont responsables. Aujourd’hui, il y a un nouvel entraîneur. Et je n’aime pas faire des comparaisons entre l’ancien et le nouveau. Gustavo Poyet a ses idées, sa méthode. Je pense qu’il a visionné plusieurs de nos matches. Il a l’avantage de parler français. C’est sa première expérience en Ligue 1, même s’il devait déjà suivre notre championnat.
Il a débuté par un succès face à Lyon (3-1). Sur quels aspects a-t-il insisté ?
Il s’est d’abord appuyé sur ce qu’on recommençait à bien faire, c’est-à-dire bien défendre, avoir de la hargne, d’être solide. C’est ce que nous venions de faire à Nantes (1-0, le 20 janvier). Pour lui, la priorité, c’était de retrouver une bonne assise défensive, d’encaisser moins de buts. On l’a confirmé, lors de notre victoire à Strasbourg (2-0, le 3 février). Trois matches avec un seul but encaissé, cela redonne de la confiance. Désormais, on travaille plus avec le ballon, car il souhaite aussi que nous ayons la possession. Mais on y va tranquillement.
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Stéphane Martin avec Gustavo Poyet, le nouvel entraîneur des Girondins de Bordeaux

Crédit: Getty Images

Bordeaux est passé en deux semaines de la treizième à la huitième place, pas très loin des places européennes…
(Il coupe) Allons-y doucement. Continuons à travailler, pour engranger encore plus de confiance. Dans ce championnat très serré, tout est possible. On a match chez nous contre Amiens à bien négocier, et ce ne sera pas facile face à un adversaire qui joue le maintien et à besoin de points. Ensuite, nous irons à Marseille. Prenons les choses dans l’ordre…
Vous avez quitté Rennes après six saisons passées en Bretagne. Vous êtes plutôt du genre stable…
Rennes, j’aurais pu en partir plus tôt. Ou y terminer ma carrière. J’y avais réellement pensé. J’ai adoré ces six saisons dans cette très belle ville. J’aime le club, j’y ai vécu de très moments. J’ai noué une relation très forte avec les supporters, qui m’ont rendu un très bel hommage lors de mon départ. Là-bas, j’étais un peu monsieur Tout le monde. Je vivais dans une ville cool, avec des gens sympas. J’étais bien.
Auriez-vous pu partir à l’étranger ?
Oui. J’aurais pu partir. C’était même une hypothèse assez sérieuse. L’Italie, l’Espagne, étaient deux destinations qui me tentaient. Et puis, j’ai eu ce contact avec Bordeaux. Le projet proposé par Jocelyn Gourvennec m’avait plu. J’ai fait un choix sportif. Je pensais aussi à l’Equipe de France, à un an de la Coupe du monde. En restant en Ligue 1, un championnat que je connais très bien, j’avais plus de certitudes. Mais pas de garanties.
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Benoit Costil lors de Bordeaux - Saint-Etienne en Ligue 1 le 28 novembre 2017

Crédit: Getty Images

Aujourd’hui, Didier Deschamps semble avoir une hiérarchie pour le poste de gardien : Hugo Lloris en numéro 1, Steeve Mandanda en numéro 2, Alphonse Aréola en numéro 3. Vous arrivez juste derrière : votre présence en Allemagne en novembre dernier (2-2), quand Lloris était absent, le prouve…
Cette hiérarchie, je la respecte. Et elle est logique : ces trois excellents gardiens évoluent dans trois grands clubs. Si je suis sélectionneur, je fais le même choix ! Moi, je travaille avec mon club, en essayant d’être le plus performant possible. Et si on fait appel à moi, je répondrai présent. Le sélectionneur communiquera sa liste des vingt-trois au mois de juin prochain. Je serai peut-être réserviste ! Car je ne souhaite vraiment pas qu’un des trois gardiens se blesse. Ce sont des gens que j’apprécie, que j’ai appris à connaître depuis trois ans et demi que je fréquente la sélection. Je suis très heureux d’avoir été plusieurs fois convoqué et d’avoir connu ma première sélection contre la Côte d’Ivoire à Lens (0-0, le 16 novembre 2016).
Le premier tour verra les Bleus affronter le Pérou, l’Australie et le Danemark. Il n’y a que ceux dont les connaissances en matière de football international se limitent à quelques pays – Angleterre, Brésil, Argentine, Italie, Espagne ou Allemagne – pour croire que ce ne sera qu’une formalité…
Exactement ! C’est un groupe avec des difficultés. Ces trois autres équipes ne sont pas là par hasard. Une Coupe du monde, c’est compliqué. Souvenez-vous de l’Euro 2016. Au premier tour, rien n’avait été simple face à la Roumanie (2-1), l’Albanie (2-0) et la Suisse (0-0). Bien sûr, la France a des ambitions. Elle possède de très grands joueurs, un grand sélectionneur et elle doit pouvoir sortir de ce groupe. Et je connais suffisamment le groupe et le coach pour vous dire que personne ne prendra ces adversaires à la légère…
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Olivier Giroud et Benoît Costil

Crédit: Getty Images

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