Infographie - Changer de coach : la solution miracle des mal-classés

Bordeaux sur le podium, Saint-Etienne en Ligue Europa, Metz et Toulouse au chaud dans le ventre mou. Telle est la réalité du classement de la L1 en 2018. C'est anecdotique au regard de la vraie hiérarchie qui compte 24 journées mais elle valide tout de même une dynamique. Quels sont les points communs entre toutes les joyeuses renaissances de clubs au bord du gouffre en 2017 ?

Le changement d'entraîneur. Solution miracle jusqu'ici, elle a permis à Toulouse, Saint-Etienne, Bordeaux, Lille, Rennes et Metz de sortir du marasme. Tout n'est pas parfait, chaque nouveau coach n'a pas la même empreinte. Mais le constat est clair : chaque changement d'entraîneur, et ils ont été nombreux, a porté ses fruits jusqu'ici. En utilisant des ressorts différents.

Mickaël Debève était l'adjoint de Pascal Dupraz, son bras droit. Difficile de parler de révolution, surtout après deux matches (et autant de victoires) et des compositions d'équipe quasiment semblables. Pourtant, le TFC reste sur un sans-faute avec son nouveau coach. En changeant l'entraîneur, Olivier Sadran a misé sur le choc psychologique. Le discours de Pascal Dupraz ne passait plus, le TFC a choisi l'électrochoc. La méthode est connue mais pour que les résultats tiennent sur la longueur, il en faudra sans doute plus.

Si Saint-Etienne va beaucoup mieux depuis quelques semaines, c'est avant tout parce que de soyeuses individualités sont venues garnir un effectif très pauvre en talent et en leadership. Adjoint de Laurent Blanc à Bordeaux, au PSG et en équipe de France, Jean-Louis Gasset a un carnet d'adresses bien rempli et il a réussi à convaincre Yann M'Vila, Paul-George Ntep et Mathieu Debuchy de signer chez les Verts cet hiver. Un bel exploit qui a déjà porté ses fruits. Le nouveau casting des Verts a donné une autre allure à l'équipe et la zone rouge s'est éloignée comme par magie.

Metz était condamné. Au fond de la cale, très loin derrière tous les autres. Alors Frédéric Hantz s'est d'abord attaché à redonner de la confiance à un effectif en déconfiture. Désormais, il peut imposer sa patte. Les Lorrains ont trouvé leur équilibre en 4-2-3-1 qui lui permet de mieux exploiter leur potentiel offensif. A domicile, Hantz leur demande un pressing de tous les instants et un bloc très haut. Des principes qui leur ont permis de décrocher de précieuses victoires et de se remettre à l'endroit.

Gustavo Poyet n'est pas arrivé depuis très longtemps en Gironde. Une grosse quinzaine de jours pour être tout à fait exact. Mais il a déjà métamorphosé Nicolas De Préville. L'attaquant, complètement à côté de ses pompes depuis son départ de Lille l'été dernier, a retrouvé toutes ses sensations sous les ordres de son nouveau coach uruguayen. Ses ondes positives irradient sur les Girondins. Poyet a redonné confiance à un groupe en pleine déconfiture.

Christophe Galtier et Sabri Lamouchi n'ont pas ménagé leurs hommes depuis leur prise de fonction. Côté breton, James Léa-Sliki a été renvoyé en équipe réserve pour manquement aux nouvelles règles de vie commune instaurée par Lamouchi. "Si on accepte des choses de lui ou d'un autre, on est mort", a prévenu le remplaçant de Christian Gourcuff. "Il ne faut pas qu'on sorte de notre cadre." Remuer les egos, fixer certaines règles et mettre les joueurs face à leurs responsabilités, c'est aussi ce à quoi s'attelle Christophe Galtier depuis son arrivée à Lille.

Et l'ancien coach des Verts n'a pas hésité à trancher avec les méthodes de son prédécesseur Marcelo Bielsa : "On a eu cette belle possession de balle pour les poètes, pour les artistes", a-t-il pesté après la défaite à Troyes (1-0), le 20 janvier dernier. "Mais la possession de balle c’est du blabla. Il faudra des qualités de footballeur mais aussi des qualités d’homme et d’équipier. On ne pourra s’en sortir qu’avec nous-mêmes. Il y en a certains qui vont regarder le match des tribunes ou de chez eux. Ne viendront avec moi que ceux qui auront une grande détermination." Jusqu'ici, les menaces ont remis les esprits à l'endroit.