Ligue 1 - 37e journée : OM, le match d'avant...

"Notre saison va se jouer sur dix jours." Valère Germain a bien résumé l'importance des trois derniers matchs de l'OM. Les Marseillais n'ont encore rien gagné. Et ils peuvent tout perdre. C'est dans cette incertitude la plus totale qu'ils abordent leur premier défi : gagner sur la pelouse de l'En Avant Guingamp pour prendre la deuxième place du classement avant les autres matches de la 37e journée.

Sixième équipe de Ligue 1 à domicile, la formation bretonne ambitionne de gagner "sa" finale. Les joueurs d'Antoine Kombouaré aiment d'ailleurs les grosses cylindrées du championnat. Car ils ont battu Monaco (3-1) avant de résister au PSG (2-2) le mois dernier. Autant dire que l'EAG ne s'avancera pas en tongs pour jouer face à des Olympiens dont la tête et les jambes pourraient bien être (déjà) du côté de Lyon...

Mercredi prochain, le club marseillais se rendra dans le Rhône pour affronter l'Atlético de Madrid en finale de la Ligue Europa. Comment éviter de penser à cet incroyable événement à l'heure de fouler la pelouse du Roudourou ?

"Impossible, glisse un joueur olympien qui ne souhaite pas que son entraîneur le surprenne en train d'évoquer la finale. On vit avec ce match tous les jours depuis que nous avons franchi le seuil des demi-finales. C'est normal. Tout le monde ne parle que de ça. Maintenant, il faut bien gérer cette rencontre hors-norme. Et ça passe par un bon résultat à Guingamp."

Car l'OM s'est imposé face à Nice (2-1) dimanche dernier grâce à l'euphorie née de la qualification pour le fameux match de Lyon le 16 mai. "C'est simple, les gars doivent tout gagner d'ici la fin de la saison, s'emporte Yves, membre des MTP en virage Nord. On va les pousser jusqu'au bout. Je serai à Guingamp puis à Lyon pour la finale. Et enfin au Vélodrome pour le dernier match de la saison (contre Amiens, ndlr)."

Conscient de l'importance médiatique d'une finale de coupe d'Europe, Rudi Garcia a eu bien du mal à jongler entre le championnat et la C3 cette semaine. L'entraîneur marseillais ne savait plus où donner de la tête. Et il s'est pris plusieurs fois les pieds dans le tapis en conférence de presse. Difficile, même pour lui, de bien faire la distinction entre les deux compétitions.

Mardi, il évoquait (uniquement) l'affrontement face à l'Atlético de Madrid dans le cadre d'un "open media day" organisé sous la houlette de l'UEFA. Le lendemain, il revenait devant la presse pour disserter (uniquement) du match face à Guingamp. Un marathon médiatique dont le coach olympien se serait passé. Mais il garde les idées claires au moment d'envoyer son message à ses joueurs. "On est focalisé sur le match de championnat, insiste-t-il. Si je les entends parler de la finale, ils savent que ça va mal se passer. Je ne conçois pas que l'on puisse penser à autre chose qu'au prochain match qui arrive."

A Guingamp, pas question de s'économiser en vue de la finale de la Ligue Europa. "Il faut gagner là-bas pour faire le plein de confiance, souffle Germain. C'est toujours compliqué d'affronter Guingamp. Mais on n'a pas le choix. Si on veut que cette belle saison devienne magnifique, on doit l'emporter pour mettre la pression sur Monaco et Lyon." Car l'OM va jouer 24 heures avant le reste des équipes de Ligue 1 qui disputent cette avant-dernière journée en mode "multiplex", samedi soir à 21 heures, puisque les dirigeants marseillais ont obtenu que leur rencontre soit décalée pour bénéficier d'un jour supplémentaire avant leur rendez-vous européen. "On tient à remercier Guingamp qui a bien voulu changer la date, lâche Garcia. Mais ils ne nous feront pas de cadeaux sur le terrain."

Face à une vraie adversité, la peur d'une blessure à Guingamp trotte dans la tête des joueurs olympiens. Certains Olympiens se rappellent la mésaventure de Didier Drogba en 2004. L'attaquant ivoirien avait été touché en championnat contre Monaco, dix jours avant de disputer la finale de la Coupe de l'UEFA. Finalement présent face à Valence, il n'avait été que l'ombre de lui-même face à des Espagnols faciles vainqueurs de l'OM (2-0). En 1993, le "match d'avant" avait opposé le club olympien à... Valenciennes. Cette rencontre, qui allait plus tard faire exploser le club marseillais avec l'affaire VA-OM, précédait la grande finale de la Coupe des clubs champions gagnée face à l'AC Milan (1-0).

Bipolaires, les Marseillais se retrouvent donc attirés par la double ambition de terminer sur le podium de la Ligue 1 et de devenir le premier club français à soulever la coupe de la Ligue Europa. Au coup d'envoi de la rencontre à Guingamp, ils devront pourtant avoir à l'esprit le match face aux Bretons. Seuls Luiz Gustavo et Adil Rami pourront s'imaginer déjà foulant la pelouse de Lyon mercredi. Les deux joueurs, déjà sacrés champions d'Europe au cours de leur carrière, sont en effet suspendus pour le déplacement à Guingamp...