Monaco-Lyon (3-2) - L'antisèche : L'OL a gâché son exploit face au PSG

Lyon a souvent semblé dans des conditions idéales. Deux buts d'avance à la faveur d'un début de match abouti, l'expulsion de Keita Baldé, la blessure de Radamel Falcao, après celle de Danijel Subasic… Pourtant, l'OL n'a jamais su en profiter. Les Lyonnais ont eu toutes les peines du monde à se montrer dangereux face à un bloc une nouvelle fois positionné très bas, comme à Bordeaux la semaine passée. Où les hommes de Bruno Genesio avaient affiché des difficultés dans le repli. Face à Monaco aussi. Et les trois buts concédés traduisent les insuffisances affichées par les Gones à Louis-II.

Le duel des Lopes a tourné en faveur du Monégasque. Plein d'abnégation pour défendre sur le côté gauche, Rony Lopes n'a pas ménagé ses efforts dans le domaine offensif pour autant. Et cela a payé de la plus belle des manières avec le but de la victoire. Sur sa frappe, l'autre Lopes, Anthony, a fini par s'incliner mais il avait réalisé quelques parades importantes auparavant. Il restera le meilleur élément d'une équipe lyonnaise où Nabil Fekir s'est fait trop discret et Memphis Depay trop maladroit. Côté monégasque, on retiendra l'impact des cadres, Kamil Glik et Fabinho.

Il aurait pu être un héros de pacotille. Keita Baldé, c'est d'abord celui qui a relancé Monaco avec un exploit individuel pour réduire l'écart quand son équipe était au plus mal. Son expulsion quelques minutes plus tard semblait avoir tout gâché. Elle aura finalement davantage plombé Lyon, incapable de hausser le rythme face à une équipe monégasque plus reculée. Monaco s'est accroché pour compenser cette infériorité numérique et décrocher la victoire sur la fin. Et cette victoire, malgré tout, c'est aussi celle de Keita Baldé.

La semaine passée, avant le coup d'envoi de son match à Bordeaux, Lyon présentait le meilleur bilan du championnat à l'extérieur avec 8 victoires, 2 nuls et une seule défaite, cruelle, concédée à Paris. Et n'avait jamais été battu deux fois consécutivement cette saison, toutes compétitions confondues. Une semaine plus tard, l'OL vient d'enchaîner deux revers d'affilée pour la première fois de l'exercice 2017-18, les deux en déplacement. Et c'est désormais le PSG qui pointe en tête du classement établi sur les matches à l'extérieur avec une meilleure différence de buts que celles des Rhodaniens.

Il y a bien eu la qualification pour les huitièmes de finale de la Coupe de France, acquise trois jours après sa victoire face au PSG. Mais l'OL n'a plus le même visage depuis cet exploit. Lyon n'est pas parvenu à afficher ces vertus qui lui avaient permis de terrasser l'ogre parisien. Ce soir-là, les Gones avaient mis tous les ingrédients qui font une grande équipe : le talent, bien sûr, mais aussi la discipline tactique, une concentration de tous les instants, un engagement supérieur dans les duels et une irrésistible rage de vaincre. On n'a rien vu de tout ça à Bordeaux puis à Monaco.

Il y a eu des faits de jeu. La simulation de Malcom en Gironde ou l'absence de Lucas Tousart sur le Rocher qui a conduit Bruno Genesio à modifier son schéma. Mais l'OL ne peut pas se cacher derrière ça. S'il a perdu ces deux matches, c'est d'abord parce que ses adversaires ont montré plus d'envie de gagner, parce qu'ils ont su se sublimer quand les Gones restaient incapables de passer la vitesse supérieure. Ce qu'ils avaient pourtant su faire, admirablement, face au PSG. Mais depuis, les hommes de Bruno Genesio ont commis l'erreur de se laisser griser. Il leur appartient de la corriger désormais.