PSG : Kurzawa, réveille-toi !

Si un joueur enchaîne les désillusions en ce moment, c'est bien Layvin Kurzawa. Il a déjà connu un sacré désaveu en club. Pour les deux matches du PSG face au Real Madrid, il n'était pas sur le terrain. Ni même sur le banc d'ailleurs. A sa place ? Yuri Berchiche. Un joueur qui était sa doublure en début de saison. Un joueur qui n'avait même pas joué une minute en Ligue des champions. L'Espagnol a su gagner ses galons de titulaire. Ou plutôt, Kurzawa a réussi à perdre les siens.

Jeudi, l'arrière gauche du Paris Saint-Germain a essuyé un autre échec. Malgré l'absence de Benjamin Mendy, blessé de longue date, Kurzawa n'a pas été appelé en équipe de France. A sa place ? Lucas Digne. Un joueur qui était remplaçant au PSG, qui l'est encore au FC Barcelone, et qui ne compte que six titularisations en Liga cette saison. Et Lucas Hernandez, jamais appelé jusque-là, plutôt défenseur central de formation même s'il joue régulièrement latéral gauche à l'Atlético. Didier Deschamps a préféré appeler ces deux joueurs plutôt que Kurzawa. Et le pire, c'est qu'il n'y a rien à redire.

Il y a un côté désespérant à voir Kurzawa en arriver là. Parce que les conditions étaient réunies pour qu'il réussisse une grande saison. Au PSG, il était débarrassé de la concurrence de Maxwell. Un joueur et un homme de grande classe, avec lequel il a eu la possibilité d'apprendre les exigences du très haut niveau. Manifestement, Kurzawa n'en a pas retenu grand-chose. S'il y a bien un poste où la concurrence était moins forte qu'ailleurs dans l'effectif parisien, c'était bien le sien. Berchiche n'était même pas un concurrent d'ailleurs. Juste une doublure.

L'Espagnol est loin d'avoir un CV exceptionnel. Il est loin d'être un latéral gauche exceptionnel. Et il n'a rien fait d'exceptionnel pour s'imposer comme un titulaire au PSG. Il a juste fait son travail avec professionnalisme. Avec un état d'esprit irréprochable, un comportement exemplaire sur le terrain et un niveau de performance acceptable dans le jeu. Au fond, ce n'est pas grand-chose. C'est juste le minimum. Mais c'est exactement ce que Kurzawa n'a pas fait.

Les jugements peuvent parfois sembler sévères à son égard. Kurzawa traîne quelques casseroles derrière lui. Il a parfois adopté la mauvaise attitude et cela n'appelle pas l'indulgence. Mais ce n'est pas le problème. Il donne la désagréable impression de ne pas progresser. Offensivement, il manque de précision dans le dernier geste alors que c'était plutôt l'une de ses qualités à ses débuts. Défensivement, la rigueur lui fait toujours défaut dans le placement. Et globalement, il commet trop d'erreurs quand le niveau exige d'en faire le moins possible. Il est bien là, son problème.

Cela fait longtemps que Kurzawa s'est égaré. La désillusion de ne pas jouer face au Real, celle de ne pas être convoqué en équipe de France au moment où Deschamps peaufine sa liste pour le Mondial, ça lui pendait au nez depuis longtemps. Et ce n'est pas forcément la pire des choses qui pouvait lui arriver. La meilleure solution pour se réveiller, c'est encore une grande claque. Celle-ci en est une. Et la perspective de manquer le train pour la Russie doit lui donner la rage de progresser, pour atteindre le niveau auquel il aspirait.