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ASSE - Monaco - "William, c’est Dragon Ball Z" : Aux origines du phénomène Saliba

Martin Mosnier

Mis à jour 03/11/2019 à 18:49 GMT+1

LIGUE 1 – Face à Monaco ce dimanche, l’ASSE va pouvoir compter sur son patron de 18 ans, William Saliba. Depuis son retour, l’ASSE est métamorphosée. Retour sur un phénomène avec un des hommes à l’origine de sa fulgurante ascension.

William Saliba brille avec l'AS Saint-Etienne.

Crédit: Eurosport

Pas facile de passer inaperçu du haut de son mètre 93. Pourtant, si l’ASSE va mieux, à en lire tout ce qui s’écrit depuis trois semaines, c’est parce que Claude Puel a remis tout le monde à l’endroit. Voilà une vérité très partielle. Même si l’arrivée du nouveau coach est essentielle dans la fragile renaissance de l’ASSE, le retour de William Saliba dans le onze l’est au moins tout autant. Il faut voir la sérénité que diffuse le patron à peine majeur au milieu des grognards Loic Perrin, Timothée Kolodziejczak et Stéphane Ruffier. Saliba est un phénomène : phénomène de précocité, phénomène de sang-froid, phénomène d’anticipation.
Depuis qu’il est revenu aux affaires, l’ASSE tourne à 2,5 points par match (contre 0,7 point sans lui…). Si jeune et déjà si capital après une vingtaine de matches joués chez les pros, Saliba, prêté par Arsenal après un transfert estival à 29 millions d’euros hors bonus (vente record de l’histoire des Verts), a stabilisé le secteur le plus fragile en ce début de saison. Loïc Perrin, qui fait de plus en plus son âge, lui a tranquillement transmis le témoin : désormais le patron des Verts a 18 ans. Sa prestation dans le derby, après plusieurs semaines d’absence et une vilaine tendinite, a rappelé tout le cran du bonhomme. Ce qui frappe chez lui : la sérénité, le calme et la justesse qui accompagnent chacune de ses décisions. Saliba aime anticiper et défendre debout avec un sens aiguisé de l’anticipation. Un profil qui le rapproche de Raphaël Varane. Mais alors d’où vient cette facilité naturelle ?
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William Saliba (Arsenal)

Crédit: Getty Images

Le déclic, sa première sélection

"Il n’a pas toujours eu cette maturité", nous renseigne Fabio Frasconi, son éducateur à Bondy puis au FC Montfermeil en région parisienne. "C’était un gamin vraiment adorable mais, à l’école, il n’était pas rigoureux. Il y allait pour rigoler avec ses amis. Et je l’ai assisté dans quelques conseils de discipline. Son départ à Montfermeil, où il m’a suivi en U15, l’a structuré et l’a fait grandir. S’il n’était pas forcément au-dessus du lot, je dois dire que je n’ai jamais vu un gamin qui avait autant envie de signer professionnel : il connaissait tous les recruteurs de la région, même ceux qui n’avaient pas la parka du club qu’il représentait."
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William Saliba (France)

Crédit: Getty Images

Une soif de réussir et des qualités évidentes qui attirent l’œil de Troyes, Reims et, bien sûr, Saint-Etienne alors qu’à 15 ans, il se frotte à la DH en Ile-de-France. Déjà, il dégage beaucoup d’assurance. "Il joue comme un sénateur", continue Frasconi. "Je ne l’ai vu qu’une fois sous pression : pour son premier match avec l’équipe de France U16. Il n’a pas été bon du tout mais il a rejoué trois jours plus tard, le coach lui a fait confiance. Ça a agi sur lui comme un déclic. Il a compris que chaque match n’agissait pas forcément comme un couperet."

Comme s’il s’inscrivait dans le long terme à Saint-Etienne

Depuis, il franchit les obstacles avec l’assurance de celui qui connaît ses capacités. Premier match en Ligue 1 à 17 ans à Toulouse ? Immense sang-froid, grosse prestation et victoire. Premier derby ? Depay cadenassé, victoire et mégaphone confisqué pour communier avec le public. Premier match en Coupe d’Europe face à Wolfsburg ? Meilleur Stéphanois du match. "Il est très mûr, on n’a pas l’impression qu’il a 18 ans. Il est très serein", témoignait déjà Loïc Perrin en fin de saison dernière.
"Ce qui plaît, c’est que même s’il a signé à Arsenal cet été, même s’il gagne beaucoup d’argent, même s’il est appelé régulièrement en équipe de France, il n’a jamais changé et c’est un signe énorme de maturité", continue Frasconi, le confident avec lequel le défenseur central des Verts échange quelques Whatsapp après chacune de ses prestations. "Regardez-le, après le derby : c’est lui qui met l’ambiance, c’est lui qui lance le cri de guerre. Il joue comme s’il s’inscrivait dans le très long terme avec les Verts alors qu’il jouera chez les Gunners en fin d’année. Il a un état d’esprit incroyable."

M’Vila le mentor

Un comportement qui fait l’unanimité au sein du vestiaire stéphanois. Les anciens l’ont pris sous son aile. En particulier Yann M’Vila qui ne lâche pas la pépite du Forez. Car il lui reste quelques aspérités à gommer. Et Saliba a les défauts de ses qualités et son match face à Amiens (2-2) dimanche dernier l’a rappelé : il a tendance à calquer son niveau sur celui de son adversaire. "William, c’est Dragon Ball Z", note Frasconi. "Quand le niveau s’élevait, quand l’équipe était en difficulté, il se transformait. Une fois, lors d’une partie de Five, il restait dix secondes à jouer et il fallait absolument marquer pour franchir le tour. Alors, il a pris le ballon, il a dribblé quatre joueurs pour marquer. A l’inverse, quand c’était plus facile ou plus faible en face, il était mois bon."
S’il corrige cette légère facilité à laquelle il cède parfois, son avenir s’annonce dégagé. A 18 ans, il lui appartient de devenir une référence de son poste après avoir été celle de sa catégorie d’âge. En Bleu, au poste d’arrière central droit, la concurrence est sans doute moins rude derrière Raphaël Varane qu’ailleurs. Saliba n’en est pas encore là. Mais à la vitesse où il franchit les étapes, ce n’est sans doute qu’une question de temps.
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William Saliba

Crédit: Getty Images

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