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Ligue 1 - OM : Du "Champions Project" au chaos de la Commanderie : les dates-clés du mandat Eyraud

Arthur Merle

Mis à jour 27/02/2021 à 08:21 GMT+1

LIGUE 1 – Démis de ses fonctions de président de l’Olympique de Marseille vendredi, Jacques-Henri Eyraud quitte le club phocéen par la petite porte, quatre ans et demi après une arrivée accompagnée de grands espoirs. Retour sur les étapes marquantes de la présidence "JHE".

Jacques-Henri Eyraud

Crédit: Getty Images

2016, arrivée et début du "Champions Project"

Après des présentations faites par Didier Quillot, fraîchement nommé directeur exécutif de la LFP, Jacques-Henri Eyraud et Frank McCourt s’unissent pour prendre les rênes de l’Olympique de Marseille. Le 17 octobre 2016, l’homme d’affaires américain devient propriétaire de l’OM et nomme Eyraud comme président. Rudi Garcia est nommé entraîneur, Andoni Zubizarreta directeur sportif. Le début du "Champions Project", dont le nom fera couler beaucoup d’encre, et d’une restructuration du club.

Hiver 2017 : un transfert record pour marquer le coup

McCourt a de l’ambition, Eyraud en récolte les moyens. Pour le premier mercato de l’OM version américain, le club phocéen frappe fort en faisant revenir Dimitri Payet de West Ham contre un chèque légèrement supérieur à 29 millions d’euros. Un transfert record sur la Cannebière. Morgan Sanson, entre autres, débarque aussi cet hiver-là.
S’en suivront d’autres transferts onéreux les saisons suivantes. De Florian Thauvin (11 millions d’euros) à Konstantinos Mitroglou (15M), de Duje Caleta-Car (19M) à Kevin Strootman (25M) jusqu’à Dario Benedetto (14M), tous n’auront pas convaincu, loin de là. Avec comme échec principal l’incapacité à recruter ce fameux "grand attaquant" capable de performer sur la durée.
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Dimitri Payet avec Jacques Henry Eyraud et Andoni Zubizarreta - 2017

Crédit: Panoramic

Juin 2017 : le coup de la tisane, premier couac de communication

Le 26 juin 2017, à quelques minutes de la présentation de Valère Germain à la presse, Eyraud réagit à l’impatience des supporters marseillais… à sa manière. "J'ai noté ces derniers temps un petit peu de nervosité parmi les supporters marseillais avec le démarrage de cette période du mercato, donc je voulais leur proposer de ne pas hésiter. Il existe des produits licites qui permettent de passer de bons moments, y compris en ce début de mercato", lâche-t-il, avec une photo de tisane sur un écran.
Cette phrase est l’une des premières à faire grincer des dents, mais loin d’être la dernière. Le point de non-retour est atteint lorsque JHE souligne très maladroitement qu’il y a "trop de Marseillais au sein du club". Entre-temps, il surprend, voire amuse, en peignant par exemple sa vision du football du futur, de la place de l’intelligence artificielle aux buts "compte double" en dehors de la surface.

Mai 2018 : le jour où le bilan aurait pu basculer

Pour sa première saison sous la présidence Eyraud, l’OM termine 5e de Ligue 1. Et pour sa première campagne européenne, il réalise un superbe parcours en Ligue Europa, avec à la clé une cinquième finale européenne dans l’histoire du club, la première depuis quatorze ans. Mais le club phocéen s’incline nettement en finale face à l’Atlético Madrid (0-3), dans un Groupama Stadium dont il rêvait de faire son jardin. La plus belle occasion de décrocher un titre sur ces quatre saisons et demie.
Car l’OM finit ensuite 4e, 5e puis 2e de Ligue 1 (avec 12 points de retard sur le PSG) et ne rêve jamais de titre, pas plus qu'il ne joue de finale de Coupe sur la scène nationale. Le Trophée des champions perdu contre le PSG le 13 janvier dernier (2-1) aurait pu être un (très) maigre lot de consolation, mais il n’en est rien. Quant au retour en Ligue des champions, sept ans après la dernière participation marseillaise, il se transforme en calvaire avec une petite victoire et cinq défaites en phase de poules.
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Antoine Griezmann (Atlético Madrid) après son but contre l'OM en finale de la Ligue Europa

Crédit: AFP

Octobre 2018 : Garcia prolongé… avant de déchanter

Dans la foulée d’une saison emballante, l’OM décide de récompenser Rudi Garcia. Le 27 octobre 2018, la prolongation de contrat du technicien pour deux saisons de plus est annoncée. Mais l’ancien coach du LOSC quitte finalement ses fonctions à l’issue de la saison, après un exercice pénible qui prive Marseille de Coupe d’Europe la saison suivante.
Eyraud traîne cette prolongation, dont il est à l’origine, comme un boulet. Surtout que l’emprise de Garcia sur la question des transferts aboutit à plusieurs échecs qui font tâche (Mitroglou, Strootman, Radonjic…). La gestion de ce dossier coûte cher à l’OM, dans tous les sens du terme. Et donc à l’image de JHE.

Mai 2019 – février 2021 : Une relation tendue avec Villas-Boas

Le 28 mai 2019, André Villas-Boas est choisi par l’OM pour remplacer Garcia. Une arrivée en grande partie facilitée par Andoni Zubizarreta, dont l’entraîneur portugais est proche. Alors forcément, quand le directeur sportif espagnol quitte l’OM en mai 2020, à l’issue d’une saison qui permet à l’OM de retrouver la C1, la posture d’AVB n’est plus la même.
Les divergences entre le Portugais et Eyraud sont de plus en plus nombreuses, le flou sur l’avenir à court terme de plus en plus flagrant, et le premier refuse, durant l’été 2020, la prolongation de contrat que lui offre l’OM. Ne se gênant pas pour dévoiler le fond de sa pensée à plusieurs reprises, Villas-Boas vide complètement son sac début février et annonce qu’il va présenter sa démission à l’OM. Le dérapage de trop et un licencement comme point noir de plus dans le bilan marseillais sous Eyraud.
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Andre Villas-Boas

Crédit: Getty Images

Janvier 2021 : La Commanderie, point de non-retour

Le samedi 30 janvier, l’OM connaît une journée noire. Censé affronter le Stade Rennais en Ligue 1, le club phocéen voit des supporters envahir et dégrader violemment la Commanderie, centre d’entraînement marseillais. La rencontre est reportée et les tensions entre les supporters et la direction atteignent leur paroxysme. Plus tôt dans la journée, McCourt et surtout Eyraud sont d’ailleurs visés par de nombreuses banderoles plus ou moins virulentes.
"JHE : pas de Marseillais à l’OM ? Dégage d’ici !", peut-on lire sur l’une d’entre elles. Après ces événements inacceptables, le président marseillais alterne entre timide remise en question et fermeté. "À chaque crise, il faudrait changer de direction, de management ? Frank McCourt et moi sommes là pour bâtir un projet à long terme", déclare-t-il sur Téléfoot le lendemain. Moins d’un mois plus tard, son projet a pris fin.
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Une banderole anti-Eyraud déployée dans Marseille.

Crédit: Getty Images

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