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Lille - ASM : Monaco, pourquoi le 4-4-2 lui va si bien

Vincent Bregevin

Mis à jour 06/12/2020 à 12:28 GMT+1

LIGUE 1 - Monaco est transfiguré depuis que Niko Kovac a troqué son 4-3-3 du début de saison pour un 4-4-2. Un système qui réussit traditionnellement très bien à l'ASM. Et qui permet au technicien croate de tirer la quintessence de ses individualités dans un collectif dont le style de jeu est particulièrement attractif.

Wissam Ben Yedder et Kevin Volland (Monaco)

Crédit: Getty Images

C'est le schéma des époques glorieuses de Monaco. Depuis le début du millénaire, l'ASM a signé ses plus beaux exploits avec un 4-4-2. Elle l'avait ouvert en remportant un titre de champion de France dans ce système où Ludovic Giuly, Marcelo Gallardo, Marco Simone et David Trezeguet faisaient exploser les défenses de l'Hexagone. Elle avait atteint la finale de la Ligue des champions en 2004 dans cette configuration, sous les ordres de Didier Deschamps. Elle avait mis fin à la suprématie du PSG et atteint les demi-finales de la C1 en 2017 avec ce même schéma, sous Leonardo Jardim.
Le passé a montré que Monaco vivait mieux en 4-4-2. Mais ce n'est pas pour les nostalgiques que Niko Kovac l'a remis au goût du jour cette saison. Son équipe ne donnait pas exactement la plénitude de son potentiel dans le 4-3-3 mis en place par le Croate. C'est nettement mieux depuis que l'entraîneur monégasque a changé son fusil d'épaule contre Bordeaux (4-0). L'ASM vient d'enchaîner quatre victoires consécutives. Elle a inscrit pas moins de 12 buts durant cette série. Et si elle s'est replacée au pied du podium, c'est bien par un jeu devenu très attractif dans cette formule.

Volland libéré, Ben Yedder soulagé

Ce qui justifie la mise en place de ce système, c'est notamment la perspective de pouvoir associer Kevin Volland à Wissam Ben Yedder dans l'axe de l'attaque. C'est bénéfique pour les deux hommes, même s'ils n'ont finalement été associés que deux fois dans cette configuration, face à Bordeaux et Nice (1-2), et sur la dernière demi-heure du match contre Nîmes (3-0). Mais ce temps de jeu relativement réduit a suffi pour mettre en lumière l'alchimie entre les deux joueurs, à l'image du troisième but face aux Crocos inscrit par Volland sur une passe de Ben Yedder.
L'Allemand peinait à peser quand il évoluait sur un côté dans le 4-3-3. Il n'avait d'ailleurs pas inscrit le moindre but avant le passage au 4-4-2. Depuis, Volland s'est totalement libéré avec cinq buts sur ses quatre dernières sorties. Plus souvent dans la surface, il est dans les meilleures conditions pour exploiter pleinement ses qualités de buteur. Son repositionnement profite aussi à Ben Yedder. Le Français, si habile dans le jeu court et les petits espaces, est plus performant quand il dispose d'un appui à proximité que quand il est seul dans l'axe. Il peut jouer sur tous les atouts d'un registre qui dépasse largement celui du simple buteur. Cela ne rend l'attaque monégasque que plus dangereuse.

L'exploitation optimale des côtés

C'est l'une des vertus du système en 4-4-2. Les connexions entre les latéraux et les ailiers se font plus facilement et permettent d'exploiter le terrain dans toute sa largeur. Les automatismes entre les deux paires, à droite et à gauche, sont primordiales dans cette optique. Kovac semble avoir trouvé la bonne combinaison en associant Ruben Aguilar à Sofiane Diop sur le côté droit, et Caio Henrique à Gelson Martins sur le flanc gauche. Car l'ASM parvient à porter le danger sur les deux ailes, ce qui lui permet aussi d'exploiter pleinement le potentiel de la paire Volland Ben Yedder dans l'axe.
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Diop (Monaco) buteur face à Nîmes

Crédit: Getty Images

La complémentarité est essentielle. Elle est particulièrement nette pour le binôme de la droite. Aguilar, en pleine renaissance, retrouve toutes ses sensations dans ce rôle de latéral de débordement où sa qualité de centre est une arme redoutable. Diop profite des espaces créés par l'ancien Montpelliérain pour se rapprocher de l'axe. Le jeune Monégasque joue le rôle de troisième homme de l'attaque et cela lui réussit avec deux buts lors des trois dernières journées. A gauche, l'omniprésent Caio Henrique a lui aussi permis à Gelson Martins de rentrer un peu dans l'axe. A l'image de son but de la tête face à Nîmes, à la réception d'un centre… d'Aguilar.

La solidité défensive comme enjeu majeur

Le danger du 4-4-2, c'est la transition défensive. Le risque de se retrouver avec une équipe coupée en deux entre la défense et l'attaque est probablement plus important que dans les autres systèmes. Dans le cas de Monaco, cela s'est notamment senti face au PSG, dans un match où la défense monégasque a régulièrement été livrée à elle-même sur les contres parisiens en première période. Le travail des quatre éléments offensifs, dans la coordination du pressing comme dans celle du repli, doit être constant pour préserver l'équilibre du collectif.
Celui du duo de récupérateurs est également capital. Kovac semble là-aussi avoir trouvé la bonne formule avec le duo Fofana - Tchouaméni, dont le volume de course permet de compenser efficacement les mouvements des offensifs. Cela explique en partie pourquoi Cesc Fabregas n'est pas un titulaire indiscutable malgré un apport monumental dans les transmissions entre le milieu et l'attaque dès qu'il est sur le terrain. L'Espagnol n'offre pas les mêmes garanties à la récupération. Il n'est pas vraiment l'un des gagnants du changement de système. Mais il fallait probablement ce sacrifice pour que Monaco tourne à son meilleur régime.
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Cesc Fabregas lors du match opposant Monaco à Nantes, le 13 septembre 2020

Crédit: Getty Images

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