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Transferts - Nice, le trading dans le bon sens

Julien Pereira

Mis à jour 03/08/2020 à 21:17 GMT+2

TRANSFERTS – Très actif sur le mercato, notamment sur le marché des jeunes joueurs, l'OGC Nice continue de miser sur le trading. Mais à la différence de très nombreux autres clubs de Ligue 1, le club azuréen a adopté une stratégie différente. Et plus judicieuse ?

Patrick Vieira, Amine Gouiri et Jean-Pierre Rivère, le 2 juillet 2020 à Nice

Crédit: Getty Images

Le foot français prend parfois ses problèmes à l'envers, et ce ne sont pas les derniers mois qui ont démontré le contraire. La crise profonde dans laquelle est empêtrée la plupart des clubs de Ligue 1 depuis que la pandémie de Covid-19 a mis le sport au second plan a vite fait dire à leurs dirigeants qu'elle était la cause de tous les maux économiques. Peut-être ont-ils fini par s'en convaincre, peut-être refusent-ils de constater qu'elle n'est, en réalité, qu'une conséquence.
Il est évident que cette période a mis en exergue les problèmes structurels des entreprises de l'élite, en particulier des locomotives. Au milieu du marasme, nous voici donc à noter les bons élèves, puisqu'ils sont minoritaires. Parmi eux, il y a Nice, dont l'ambition est logiquement incomparable à d'autres clubs plus discrets, comme Strasbourg ou Reims, car moins fortunés. Bien sûr, le club azuréen est maintenant la propriété d'INEOS, entreprise de l'homme le plus riche du Royaume-Uni, Jim Ratcliffe, et personne n'est assez fou pour assurer que sa fortune n'est pas un facteur favorable à la bonne santé de l'OGCN.

De la jeunesse... et réponses aux besoins

A cela, on précisera tout de même que son budget (estimé entre 50 et 80 millions d'euros, selon les sources) est très largement inférieur à ceux de Lyon (310 millions d'euros) et Monaco (220 millions d'euros) et moins important que ceux de l'OM ou Lille. Depuis le début de l'été, le club azuréen est le plus actif sur le marché des transferts estival, son premier depuis qu'il est passé sous pavillon britannique ; l'année dernière, le rachat par INEOS avait été acté à la fin du mois d'août, ce qui avait contraint les propriétaires à agir dans l'urgence sur le mercato.
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Amine Gouiri, Hassane Kamara, Morgan Schneiderlin, Robson Bambu et Flavius Daniliuc, les cinq premières recrues de l'OGC Nice, le 2 juillet 2020

Crédit: Getty Images

En quelques semaines, Nice s'est offert un milieu de terrain d'expérience, Morgan Schneiderlin, l'un des attaquants les plus prometteurs du centre de formation de l'OL, Amine Gouiri, l'une des révélations de la saison passée, Hassane Kamara, et deux jeunes défenseurs, Robson Bambu et Flavius Daniliuc. En prêt, le club a aussi tenté le pari Rony Lopes, peu convaincant à Séville après avoir explosé à Monaco. Le tout pour un montant légèrement supérieur à 20 millions d'euros, alors que la vente d'Igniatus Ganago à Lens en a rapporté 6.
Il est encore bien trop tôt pour assurer que ce marché est une réussite mais il a déjà le mérite d'être intelligent. Et réfléchi. La direction des Aiglons a répondu à des besoins, formulés par son entraîneur Patrick Vieira. Cette notion paraît élémentaire ? Elle l'est de moins en moins en Ligue 1 ; l'intérêt financier est devenu la cause et les résultats sportifs, la conséquence. L'arrivée massive d'investisseurs étrangers a grossi le trait et répandu la philosophie du trading, le vivier français lui offrant un terreau fertile.

La stabilité avant la rentabilité

Bordeaux, Lille, Monaco… tous ont adopté ce modèle. Nice aussi, même si la direction s'en défend. En réalité, c'est l'application qui diffère. En un an, le club s'est construit un environnement stable pour servir ses résultats sportifs à long-terme. C'est là qu'il se démarque de son voisin monégasque ou du LOSC, où la rentabilité doit être immédiate. Elle l'a d'ailleurs souvent été : le récent transfert de Victor Osimhen à Naples pour 70 millions d'euros en la dernière preuve. Mais elle rend aussi les résultats beaucoup plus aléatoires : l'ASM, sacrée en 2017, a flirté avec la relégation deux ans plus tard. Au bord du précipice en 2018, Lille est devenu vice-champion de France la saison suivante...
C'est la raison pour laquelle INEOS - qui a déjà prouvé que son investissement dans le sport devait s'accompagner de succès (cyclisme, F1…) - a replacé les deux dirigeants qui avaient mené le club sur le podium de L1 en 2016-2017, à savoir le président Jean-Paul Rivère et le directeur général Julien Fournier. Les deux hommes avaient quitté l'OGCN quelques mois plus tôt, lorsqu'un consortium d'actionnaires chinois avait floué le projet.
En novembre dernier, ils avaient été convaincants pour retenir Patrick Vieira, un temps évoqué à Arsenal mais essentiel sur la Côte d'Azur, tant il est apprécié par ses joueurs… notamment (et surtout) les jeunes. Cela tombe bien : l'effectif niçois est, lui aussi, bourré de talents dont le potentiel pourrait faire exploser leurs valeurs marchandes. Mais le Gym est une exception. Il pense à les faire progresser avant de penser à les vendre. Ça change.
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Patrick Vieira lors de la présentation de Rony Lopes, nouvelle recrue de l'OGC Nice, le 30 juillet 2020

Crédit: Getty Images

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