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Avant Nice - Marseille - Cédric Bakambu, le coup parfait ? "Si Longoria s'est mis en tête de le faire signer..."

Antoine Donnarieix

Mis à jour 09/02/2022 à 12:27 GMT+1

LIGUE 1 - Arrivé libre à Marseille lors du récent mercato hivernal, Cédric Bakambu constitue une nouvelle option offensive dans l’effectif phocéen. Passé par la Ligue 1 entre 2010 et 2014, le natif de Vitry-sur-Seine a pris une nouvelle dimension lors de son passage réussi en Liga et aurait pu tomber dans l’oubli. Mais une nouvelle fois, Pablo Longoria a eu le nez creux.

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Comme à son habitude, le community manager de l’Olympique de Marseille a fait les choses "à la bien". Dans une courte vidéo retraçant les blasons, maillots et trophées du club olympien, le compte Twitter de l’OM annonçait avec fierté la signature pour deux ans et demi de Cédric Bakambu, numéro 13 dans le dos et déjà prêt à faire vibrer les cœurs marseillais.
Neuf jours plus tard à Lens, la recrue effectuait sa grande première sous ses nouvelles couleurs sur la pelouse du stade Bollaert. Entré à la 75e minute, Bakambu mettait à peine deux minutes pour trouver le chemin du but et assurer une précieuse victoire à son équipe face à un concurrent direct aux places européennes (0-2). Voilà une belle manière de rendre directement la confiance accordée par son nouvel employeur.

Villarreal, le révélateur

Cette entrée en matière tonitruante, Bakambu l’avait également connue lors de sa signature à Villarreal à l’été 2015. Après une saison convaincante à Bursaspor (21 buts en 40 apparitions), l’international congolais avait profité de sa deuxième sortie de banc en Liga pour inscrire un doublé contre l’Espanyol de Barcelone (3-1), le tout en six minutes chrono. "Je me souviens de son premier but, se remémore Antonio Salamanca, recruteur de Villarreal entre 2013 et 2018. Il marque dans un angle impossible. Depuis la tribune, j’ai vu le filet bouger mais j’ai cru qu’il s’était manqué. Et quand on voit ses partenaires le rejoindre, on est devenus dingues ! Ce soir-là, il avait retourné le match grâce à ses actions."
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Ce 28 août 2015, Bakambu n’a pas bégayé pour se familiariser avec un football espagnol où la technique et la vitesse sont des capacités essentielles pour réussir. En France, le joueur formé au FC Sochaux-Montbéliard avait connu quatre saisons en Ligue 1 chez les Lionceaux, terminées avec le goût amer d’une descente en deuxième division à l’issue de l’exercice 2013-2014.
Passé en équipe de France espoirs mais pas vraiment prophète en son pays, l’attaquant décide de quitter l’Hexagone malgré des bruits de couloir venant de Lille, Saint-Etienne, Metz, ou… Marseille. Un an plus tard, le profil demandé par Marcelino Garcia Toral, entraîneur de Villarreal, permet à Salamanca d’activer la piste Bakambu.
Mais tu es sûr qu’il faut le recruter, ce gars-là ?
"Cela m’avait surpris qu’il n’y ait pas d’équipe en Ligue 1 pour le garder dans le championnat de France, confie l’intéressé. Nous avions gardé un œil sur lui en Turquie sans suivre tous ses matches pour autant, mais nous connaissions déjà son talent. Cédric est un garçon tranquille, ce n’est pas le genre de personne à se mettre en avant. Il n’est pas très bavard mais quand il parle, il est posé. Villarreal, c’est un club familial où tu vois des papys sur le bord de la main courante, l’ambiance est saine et sans conflit. Bakambu correspondait à ce profil-là : c’était un joueur calme et réfléchi pour évoluer dans un club à son image."
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Si le mariage entre Bakambu et les Amarillos (Jaunes, en VF) a bien fonctionné avec 47 buts en 105 apparitions, il aurait pu ne jamais voir le jour sans d’intenses négociations avec Bursaspor. "Le directeur général m’avait appelé pour me dire que les discussions avec le club turc étaient dures, rembobine Salamanca. Il en avait même un peu marre. Il me dit : ‘Mais tu es sûr qu’il faut le recruter ce gars-là ? Combien de buts va-t-il nous marquer ?’ Là, je lui réponds : 'Fernando (Roig Junior, NDLR), je ne sais pas combien exactement, mais il va nous en mettre.'"Après un dernier forcing pour s’accaparer le récent international congolais, le sous-marin jaune n’a pas regretté son choix, loin de là.

Troisième footballeur africain le plus cher de l’histoire

Durant la première partie de saison 2017-2018, Bakambu crève l’écran en Espagne de façon définitive. Un temps deuxième meilleur buteur de Liga derrière Leo Messi avec 8 buts en 8 matches, le Léopard sort les griffes et suscite un intérêt légitime en Europe et même au-delà. C’est durant ce laps de temps que le Beijing Guoan décide de passer à l’offensive avec une offre défiant toute concurrence : 72 millions d’euros ! Aujourd’hui encore, le transfert de Bakambu à Pékin fait de l’ancien Doubiste le troisième footballeur africain le plus cher de l’histoire derrière Victor Osimhen de Lille à Naples (81,3 millions d’euros) et Nicolas Pépé de Lille à Arsenal (80 millions d’euros).
"Les prix, ils sont fixés en fonction de l’offre et la demande, explique Salamanca. C’est une question de timing. En Chine, il y a eu un boum pendant une période, les chiffres sont montés en flèche. Dès lors, certains joueurs ont profité de cette opportunité pour intégrer ce marché. C’était une bulle exploitable qui a également servi à des joueurs comme Fellaini ou Talisca. Aussi, le Beijing Guoan était très heureux de s’offrir les services de Bakambu. Quand on voit où cela le mène, je considère que le choix de Cédric était le bon."
Quel tournant aurait pris la carrière de Bakambu sans ce passage par la Chine ? Personne ne peut y répondre. Mais au-delà de l’aspect financier, la réussite sportive du Vitriot pendant ces trois années passées dans l’Empire du Milieu n’a pas laissé l’OM indifférent. L’avant-centre a marqué 58 fois en 87 matches toutes compétitions confondues, soit une moyenne proche de deux buts tous les trois matches. Sous la houlette d’un certain Bruno Genesio, "Bakagoal" s’est même offert le titre de meilleur buteur de la Chinese Soccer League en 2020 avec 14 réalisations.
Si Pablo Longoria s’est mis en tête de le faire signer, il n'y a pas de secret
"Il ne faut pas croire que ce sont des vacances, expliquait l’attaquant pour le magazine So Foot Club en octobre 2020. Si tu viens en Chine, c’est pour démontrer que tu fais partie des meilleurs donc tu dois être aussi sérieux et exigeant qu’en Europe dans les entraînements et les matches. Certains sont venus en dilettante et cela n’a pas fonctionné pour eux."
Après trois mois passés en région parisienne en compagnie d’un coach personnel, le footballeur de 30 ans a rejoint l’OM libre en s'engageant jusqu'au 30 juin 2024. Une bonne affaire ? En l’état, tous les voyants sont au vert. "Je le vois capable de marquer des buts à l’OM mais surtout, je le vois capable de briller au sein de l’équipe, considère Salamanca. Il sait s’orienter par rapport au but, ouvrir des brèches dans les défenses adverses même sans avoir le ballon. Automatiquement, c’est un joueur capable d’apporter au niveau du jeu. Il est capable de finir l’action en une touche dans la surface, donc il est très surveillé. Mais s’il est très surveillé, cela maintient constamment l’attention des défenseurs, ce qui libère de l’espace et du temps pour ses partenaires. Si Pablo Longoria s’est mis en tête de le faire signer, il n’y a pas de secret."

Instinct de Vitriot

Bénéficiaire d’un statut de pointure confirmée depuis son retour en Ligue 1, Bakambu pourra participer activement à la réussite sportive de l’OM mais aussi celle du CA Vitry, club de Vitry-sur-Seine, une ville il a "tout appris" et où il s’investit en tant que parrain du club avec l’objectif de permettre aux jeunes les plus talentueux d’intégrer un centre de formation.
"Je ne dis pas que j’étais condamné à un avenir de délinquant, mais le football m’a ouvert pas mal de portes, il m’a fait voyager, confiait Bakambu dans un entretien pour So Foot en avril 2021. On se doit d’éduquer notre jeunesse à travers le sport. L’enfant va à l’entraînement, l’enfant va aux matches, l’enfant voyage. Et tout ça, c’est autant de temps en moins passé dans la rue. C’est comme ça que je le vois." Voilà la preuve que sur les terrains comme en dehors, Bakambu œuvre pour le collectif.
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Cédric Bakambu, buteur pour son premier match avec l'OM

Crédit: Getty Images

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