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Avant PSG-Lille : Neymar, le crève-cœur avant l'impasse ?

Cyril Morin

Mis à jour 29/10/2021 à 19:33 GMT+2

LIGUE 1 - En méforme ces dernières semaines, malgré les dénégations de Mauricio Pochettino, Neymar vit l’une de ses pires périodes sportives au PSG. Son statut d’intouchable n’a plus rien d’évident tant son apport est limité. Son salut (et celui du club parisien) ne viendra que de sa capacité à retrouver ses fulgurances passées. Histoire de ne pas garder cet arrière-goût de gâchis qui s'installe.

Neymar face à l'OM, symbole d'un début de saison raté pour le Brésilien

Crédit: Getty Images

On ne dira pas qu’il s’est fâché, cela ne correspond pas au personnage. Mais, dans l’auditorium du Parc des Princes jeudi, Mauricio Pochettino a peu goûté les questions des journalistes sur la supposée méforme de Neymar. L’interrogation était pourtant légitime : "Au vu de ses performances actuelles et de son état de forme, avez-vous déjà envisagé de laisser Neymar sur le banc ?".
Réponse de l’Argentin : "Quand vous dites par rapport à la performance, de qui provient cette analyse ou opinion ?". Le tout avant d’enchaîner : "Qui établit l'état de forme actuel d'un joueur ? C'est une opinion, pas une question". Alors, prenons Pochettino au mot. Sortons des questions, passons aux opinions.

L’indifférence, la pire des sensations le concernant

Voir Neymar sur un terrain en cette rentrée est un crève-cœur. Comme ce fut un enchantement par le passé. Quel que soit votre attachement ou votre rejet du fantasque brésilien, il fait (faisait ?) partie d’une caste à part, ces artistes à la dimension électrique, ces amoureux du jeu pur, ces membres du "Joga Bonito" où la beauté compte au moins autant que le résultat.
Pour eux, le sourire et le dribble sont deux notions complémentaires, deux indissociables. Ces bénis des Dieux ont souvent une particularité : ils sont clivants. On les adore, on les déteste, ils régalent ou en font trop. Bref, ils ne laissent personne de marbre.
C’est pourtant presque de l’indifférence qui transpire de Neymar en cette rentrée. Aucun sentiment de révolte, une longue agonie physique accompagnée d’un manque criant de confiance qui en découle : voilà la situation d’un naufragé dont on ne sait pas encore s’il sera rescapé. Et Mauricio Pochettino a beau se déclarer "satisfait" du rendement de sa star, on n’est pas obligé d’être d’accord avec lui, question d'opinions paraît-il.
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Neymar, toujours plus inquiétant : "C'est à se demander s'il doit rester titulaire"

Revenons donc aux questions, si multiples : Neymar redeviendra-t-il un jour le formidable accélérateur de particules entrevu au Barça ? Neymar réussira-t-il à retrouver une forme physique digne de ses différences folles entrevues lors du Final 8 de Lisbonne ? Neymar peut-il redevenir le lieutenant que Messi a tant réclamé au Barça après 2017 ? Bref, Neymar peut-il retrouver le fil d’une carrière qui s’étiole ? Seul le Brésilien a la réponse, mais c’est bien Paris qui attend le plus urgemment de connaître l’issue.

Paris, pieds et poings liés à court et long terme

A court terme, déjà, pour savoir si Neymar doit encore être considéré comme un titulaire indiscutable d’une équipe qui se cherche une âme offensive malgré la présence de supposés super-héros. Aligné en meneur de jeu face à l’OM, le numéro 10 parisien a ralenti le jeu des siens par des mauvais choix, perdu des duels qu’il est censé gagner haut la main et a limité l’expression collective, déjà pas très prononcée, du PSG.
On pourrait arguer qu’un tel talent ne se laisse pas de côté. On pourrait rétorquer qu’un talent offensif se doit d’être impactant, ou à défaut décisif, ce que n’est plus vraiment Neymar, sorti de son penalty obtenu et transformé face à l’OL. Politiquement, le "sacrifice" d'Angel Di Maria face à l'OM l'a encore prouvé, Pochettino ne peut faire autre chose, sous peine de perdre sa star et peut-être une partie de son vestiaire.
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"Il n'y a rien de plus dur que d'être Neymar" : faut-il être inquiet pour le Brésilien ?

A plus long terme, c’est presque plus préoccupant. Après des mois de tumulte, le PSG et Neymar ont décidé de confirmer leurs vœux et de s’unir jusqu’en 2025. Une éternité sachant qu’il aura 30 ans en février prochain. Une éternité sachant que son explosivité va finir par manquer, si ce n’est déjà le cas. Mais les génies ont ceci de particulier qu’ils décident eux-mêmes de leur fin. Si le dribble de Messi n’est plus aussi fulgurant que lors de ses premières années barcelonaises, la Pulga a su mêler science tactique et fluidité technique dans la passe pour allonger son espérance de vie. Pour cela, l’Argentin a su professionnaliser son approche du jeu.
Le salut de Neymar passe par là. Physiquement, déjà, pour retrouver son allure de gazelle qui évite les prédateurs par ses dribbles. Techniquement, ensuite, pour renouer avec son talent créatif inné. Et psychologiquement, enfin, pour laisser ses démons derrière lui et embrasser, enfin, le destin qui semblait lui être voué. Pour lui, pour Paris mais aussi, au fond, un peu pour nous.
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