Ligue 1 - "Dix finales" à jouer pour Monaco, le sprint est lancé

Le sprint final a commencé pour Monaco. Et l'accueil de Strasbourg, ce dimanche (17h50) va donner le ton. La saison dernière, Monaco avait terminé en trombe, avec neuf victoires et un nul à Lens (2-2) concédé à la dernière seconde de la dernière journée. Cette égalisation d'Ignatius Ganago au bout du temps additionnel, synonyme de deuxième place évaporée, reste un traumatisme en Principauté.

Pour l'effacer, Philippe Clement et les siens n'ont qu'un leitmotiv: "A fond pendant neuf semaines et dix finales", selon l'entraîneur monégasque. Jeudi dernier, lui et Paul Mitchell, directeur sportif en partance, ont organisé une grande réunion incluant les joueurs et tout le personnel travaillant au centre de performance de La Turbie. "Ils ont redéfini les objectifs et montré où on voulait aller", précise l'international français Youssouf Fofana, qui convient devoir retrouver un meilleur niveau pour aider Monaco à y parvenir.

"J'ai ressenti de la fatigue ces dernières semaines, dit-il. J'étais beaucoup moins dynamique, dans la réaction, pas dans l'action. Cette semaine (en équipe de France, ndlr) m'a reboosté. Je me suis rendu compte qu'il y a des trucs que je ne faisais plus et que je suis obligé de faire." Si à Ajaccio (2-0), Monaco a renoué avec la victoire, l'équipe a perdu un homme important: Breel Embolo, touché à un genou. Sans le Suisse, ni Myron Boadu, également blessé, l'attaque, où seul le capitaine Wissam Ben Yedder est à niveau, sera amoindrie.

Pourtant, Clement estime la dynamique positive. Après la trêve internationale, "il faut réinstaller nos principes de jeu", explique-t-il. Car "c'est dangereux quand des joueurs sont partis une dizaine de jours et qu'ils ont travaillé d'autres systèmes". Or "la réaction était bonne à l'entraînement", assure-t-il. Fofana a même "senti un nouvel élan", dès son retour.

Alors, Monaco prêt pour le sprint final? La saison dernière, à l'orée de la 29e journée qui allait l'opposer à Paris et inauguré un sprint final quasi-parfait, Monaco végétait à la 8e place, avec 41 points. Aujourd'hui, l'équipe en compte 54. Clement ne l'a pas oublié.

"Il y a une grande différence: on a treize points de plus que la saison dernière au même stade, analyse-t-il. On est plus régulier, beaucoup de joueurs ont franchi des paliers. Maintenant, pour ces dix matches, il faut montrer qu'on est présent tout le temps. Peu de différences de qualité existent entre les équipes. Celle qui sera surtout mentalement la plus forte s'offrira le plus de chances de réussir."

Et Monaco, déjà auteur de deux retours magistraux sur les deux dernières saisons, sait comment faire. "On connaît le chemin à parcourir, à quoi vont ressembler les prochains matches, lance Fofana. On ne sera pas surpris." Le milieu des Bleus aurait "voulu éviter" de renouveler "l'expérience et être en haut" au classement. "Mais on est moins loin qu'auparavant (...), estime-t-il. J'espère qu'on fera une troisième remontada beaucoup plus tranquille, sans pression." Clement, lui, se méfie de ce genre de discours. "Je n'aime pas les mots comme habitude, conclut-il. On a montré notre capacité à faire des séries. On sait qu'on peut le faire. Mais il faut le prouver toujours, être très performant. Rien n'est garanti. Si l'état d'esprit, c'est: On est toujours là les derniers dix matches, c'est foutu".