Lyon - Lens ( 2-1) - "J'ai toujours su ce que j'étais capable de faire" : Cherki, c'est enfin du sérieux

C'est une semaine qui comptera dans la carrière de Rayan Cherki. Voilà maintenant quelques saisons, malgré son jeune âge (19 ans), que Lyon l'attend. Il y a eu des éclairs, parfois foudroyants, il y a eu des déceptions et même des disparitions. Trois buts en sept jours et, pour finir, cette victoire offerte sur un plateau à son club face à un grand RC Lens (2-1) : il semblerait que la nouvelle icône de la formation lyonnaise soit enfin là où le Groupama Stadium l'attend.

Il fallait le voir enlever tranquillement ses protège-tibias et goûter à une ovation méritée pour comprendre que, ce dimanche, il s'est passé quelque chose. "Je ne sais pas si j'ai enfin compris (ndlr : comment faire pour y arriver), j'ai toujours su ce que j'étais capable de faire, a réagi le héros du soir au micro de Prime Video. C'était juste une question de confiance. Aujourd'hui, je l'ai de la part du coach et j'espère lui la rendre au maximum."

Après avoir été souvent boudé par Rudi Garcia et Peter Bosz, Cherki s'éclate en enchaînant les minutes. Il est impossible de ne pas y voir la réussite d'un Laurent Blanc, d'abord réticent envers les jeunes de l'OL mais qui a fini par lui donner les clés du camion. Le tournant est finalement assez simple à identifier : "Je joue, j'enchaine les prestations, c'est tout ce qu'il faut pour un joueur. C'est tout ce qu'il me fallait", a-t-il insisté. "Il a pris confiance en lui", a confirmé Franck Passi, son entraîneur-adjoint.

Son coach l'avait prévenu cette semaine : "A ce poste, dans cette catégorie de joueur qu'il veut être, il doit être décisif, confiait Blanc mercredi dernier. Tu peux avoir tout le talent que tu veux, à la sortie, les statistiques restent les statistiques. Si Cherki marque des buts, on va commencer à le prendre au sérieux." Quatre jours plus tard, et même si Blanc, souffrant, a dû rester chez lui, Cherki a donné une passe décisive à Lacazette avant d'envoyer la mine de la victoire dans le but de Brice Samba. Difficile de faire plus décisif.

"Aujourd'hui, il n'y a plus que les stats qui comptent, je ne suis pas partisan de ce foot-là, a commenté Cherki d'une fraîcheur désarmante devant les micros ce dimanche. J'aime le beau foot. Mais pour passer un cap, je dois être décisif pour mon équipe et l'amener où elle doit être. Le coach a raison, il a emmené ça dans notre vestiaire." Message reçu donc même à contre-cœur. Désormais, le chouchou du Groupama Stadium privilégiera l'efficacité au beau geste.

Sa relation avec Alexandre Lacazette est aujourd'hui le meilleur atout dans la mission reconquête de l'OL. Ce dimanche encore, ces deux-là ont fait tomber l'une des meilleures équipes du championnat. "Avec Alex c'est au-delà du foot, on s'aime bien, on s'entend bien, je joue pour lui et il joue pour moi", a simplement commenté Cherki. Et si, après une grosse moitié de saison à l'envers, l'OL avait enfin trouvé la lumière ? Comme son génial milieu de terrain en quelque sorte. Il suffisait d'être patient…