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Après son récital en Espoirs : Rayan Cherki est-il un problème ou une solution pour l'OL ?

Cyril Morin

Mis à jour 19/10/2023 à 15:16 GMT+2

Remplaçant face à Brest (1-0) et Lorient (3-3) avec l'OL, Rayan Cherki a éclaboussé le rassemblement des Espoirs de son talent face à la Bosnie (1-2) et Chypre (9-0). Malgré l'abondance de talents, Thierry Henry a décidé de lui donner une place et un rôle à part dans son équipe. Fabio Grosso doit-il l'imiter ? Le cas Cherki illustre en réalité tous les dilemmes lyonnais du moment.

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On vous dira que ce n'était que Chypre. On vous dira que la physionomie du match a permis une démonstration offensive propice à ses grigris magiques. On vous dira que ce Rayan Cherki-là n'est pas celui qui traîne son spleen au Groupama Stadium. On vous dira vrai, partiellement. Car cet OVNI ambidextre qui carbure avec les Espoirs, couvé par un Thierry Henry convaincu de son talent à part, est le même que Fabio Grosso a placé sur le banc face à Brest (1-0) puis face à Lorient (3-3) pour débuter sa mission collective impossible, ou presque. Celui dont on se demande parfois s'il est un problème ou une solution pour cet OL-là.
A Grenoble, avec le maillot tricolore et le brassard en fin de match, Cherki fut le leader technique d'une équipe qui n'en manque pas. Positionné en soutien du duo Wahi-Kalimuendo, il a fait vivre un cauchemar à l'arrière-garde chypriote par ses décrochages, ses orientations, ses intuitions, ses accélérations et sa finition, aussi. Son match est un récital auquel il est impossible de rester insensible.
C’est un 10, et à chaque fois qu’il sera en Espoirs avec nous, il jouera 10
"Rayan a fait du Rayan, tout simplement, a résumé Thierry Henry, qui lui a donné une place à part depuis son arrivée à la tête des Bleuets (3 titularisations pour 4 buts et 3 passes décisives). Notre schéma et notre structure lui permettent de pouvoir s’exprimer, donc voilà. C’est un 10, et à chaque fois qu’il sera en Espoirs avec nous, il jouera 10. Après, il ne faut pas oublier les efforts énormes de Maghnes (Akliouche) pour défendre à côté, de Johann Lepenant qui a rééquilibré le milieu".
Sans le vouloir, et en refusant d'ailleurs d’entrer dans le débat, Titi a mis une pierre dans le jardin de Fabio Grosso. Depuis son arrivée, l'Italien n'a pas encore été complètement séduit par le profil de Cherki. En situation de crise, l'ancien coach de Frosinone semble privilégier des joueurs plus physiques, plus intenses, plus disciplinés à la perte de balle, plus cohérents collectivement aussi. "Fabio souhaiterait que Rayan se discipline un peu plus tactiquement, ce qui était aussi le cas des coaches précédents, appuyait ainsi une source au sein du club auprès de l'Equipe après la défaite à Brest. Qu'il soit moins 'électron libre' et davantage connecté au collectif pour défendre".
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Rayan Cherki, sous le maillot de l'OL face au Havre

Crédit: Imago

Les schémas utilisés par Grosso jusqu'à présent lui refusent ce titre de "10". Dans un 4-3-3, Cherki est exilé sur un côté où son exploitation offensive est incomplète et son rendement défensif très insuffisant. Face à Reims (2-0), l'Italien a bien tenté un 3-4-1-2 où le numéro 18 était associé à Mama Baldé mais sa prestation fut indigente et franchement rageante. Pourquoi ce décalage ?

Le reconnecter à Lacazette

A son marquage à l'entraînement, Johann Lepenant mesure sans doute mieux que d'autres la faculté dévastatrice de Cherki sur un terrain. Pour expliquer ce Docteur Rayan, mister Cherki, il a insisté sur cette nécessaire prise de risque tactique pour le mettre dans les meilleures conditions. "Il est heureux, il s'est éclaté, ça lui fait du bien, a-t-il glissé en référence à ce rassemblement avec les Espoirs. Il est bien derrière deux attaquants car il a de la liberté et ça lui permet de se retourner. Et quand Rayan se retourne, ça fait très mal. C'est sûr que parfois, dans le match, il faut défendre mais tant qu'il est décisif comme ça, ce n'est pas un problème".
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Rayan Cherki (OL)

Crédit: Getty Images

Alors, comment transposer ça à l'OL ? L'équipe lyonnaise est si malade qu'elle a tendance à vouloir revenir à un football qui ne lui ressemble pas, à base d'intensité, de robustesse et de transitions. L'OL est construit pourtant pour être une équipe de possession, qui évite les duels et aime prendre son temps. On peut le regretter mais l'effectif lyonnais n'est pas construit ainsi, malgré les arrivées de Jake O'Brien et Paul Akouokou.
L'an passé, la grande réussite de Laurent Blanc avait été de comprendre que l'association Lacazette-Cherki était trop efficace pour être négligée. Le vrai défi pour Grosso sera donc de récréer cette connexion-là, dans l'axe. Dans quel schéma ? C'est la problématique qui se présente à lui. Mais à l'heure où l'OL se cherche une identité, il dispose d'un joueur dont la personnalité avec le ballon est l'une des rares – si ce n'est seule – certitudes dont il dispose. Au fond, Cherki est l’incarnation parfaite de la crise lyonnaise. Il est une partie du problème, c’est vrai. Mais il ressemble aussi à l'une des solutions les plus évidentes.
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"Dembélé, c’est un très bon 23e homme mais pas un 11e homme convenable"

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