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Après son récital face à l'OM (3-2) : Maghnès Akliouche, l'explosion attendue

Cyril Morin

Mis à jour 02/10/2023 à 17:26 GMT+2

Bourreau de l'OM avec un doublé et une passe décisive (3-2), Maghnès Akliouche s'est fait une place de choix dans la rotation d'Adi Hütter cette saison. L'élégant gaucher de 21 ans est attendu depuis plusieurs mois tant son talent a déjà éclaboussé les meilleurs connaisseurs des équipes de jeunes. Mais il fallait sans doute une autre animation pour mettre en valeur ce profil si rare.

Comment expliquer ce Top 4 improbable ?

Ce fut un coup de foudre universel. Un gaucher au toucher élégant, un port altier, une technique très au-dessus de la moyenne et, évidemment, des gestes décisifs qui en disent déjà beaucoup. Samedi, il fallait avoir un cœur de pierre - ou être supporter marseillais - pour rester insensible à la partition du jeune Maghnès Akliouche. Du haut de ses 21 ans, le numéro 21 monégasque a réussi le match de sa courte vie à ce niveau, s'offrant un doublé magnifique et réalisant une passe décisive parfaite pour Folarin Balogun. Mais s'il fallait résumer son match, on insisterait encore davantage sur cette première demi-heure enchanteresse où sa virtuosité technique a sauté aux yeux de tous.
Ce n'est pas la première fois que le charme opère : là où Akliouche passe, il séduit. A Toulon, on se souvient encore très bien de lui lors du tournoi Maurice Revello 2022 où il avait émergé à la face du monde. "A l'époque, l'équipe de France vient avec une équipe composée de joueurs plus connus que lui à l'époque, comme Sekou Mara ou Hugo Ekitike qui allait signer au PSG durant l'été, contextualise Amayes Brahmi, membre de l'organisation. Akliouche, je ne le connaissais pas personnellement, il avait eu une ou deux sélections avant ce tournoi, il n'avait jamais joué en U17, U18, U19… Avant de faire le tournoi, il avait l'équivalent d'une mi-temps en L1 donc à moins d'être un supporter chevronné de l'AS Monaco, on le connaissait très peu".

La L1 était déjà sous le charme à l’été 2022

Rapidement, pourtant, c'est une évidence. "Je m'attendais à ce que ça soit Mara qui me pète au visage mais c'est finalement lui, sourit-il. Je me suis dit 'wow, il est bon lui'. Il est doué techniquement et face à n'importe quel adversaire. Il a joué contre les Saoudiens, les Argentins, les Vénézuéliens… Il avait été très très à l'aise le gamin." Sa compilation condense tous les germes de la pépite entrevue samedi à Louis II : élégance, sens collectif, vision de jeu et coup de patte de gaucher. Le gaucher termine troisième meilleur joueur du tournoi, remporté par les Bleus, avec 4 buts et 3 passes décisives au compteur.
A l'été 2022, on s'affole logiquement autour de son cas. Lorient tente de l'obtenir en prêt en fin de mercato alors que Lille se déclare prêt à offrir dix millions pour le jeune talent, envoyant plusieurs offres. Le club monégasque résiste et garde sa pépite en couveuse. Un peu trop. Car, à Monaco, Akliouche n'a rien d'une évidence. S'il a brillé au sein de l'Academy, si l'on reconnaît son talent et son sens collectif – "c'est un joueur d’équipe qui fait jouer les autres", appuyait d'ailleurs Bertrand Reuzeau lorsqu'il était directeur de la structure -, le gaucher a du mal à se faire une place dans un effectif bardé de joueurs offensifs. Surtout quand l'autre pépite, Elyesse Ben Seghir, prend une ampleur inattendue.
Adepte d'un football tout en courses, avec des joueurs de côté explosifs, Philippe Clément l'essaye à droite sans que l'expérience soit transcendantale. En janvier, le jeune homme s'interroge quant à la suite. Les discussions compliquées quant à une prolongation l'éloignent encore un peu plus onze (13 matches au total, dont 6 titularisations). En mai, pourtant, sans doute convaincu par le projet présenté, il prolonge jusqu'en 2026. Il rencontre par la même Adi Hütter, adepte d'un schéma avec des meneurs de jeu. Sa montée en puissance irrésistible débute alors.
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Maghnès Akliouche fête son doublé face à l'OM

Crédit: Getty Images

Profil rare et vraie chance dans cette configuration

En préparation, il crève l'écran mais son heure n'est pas encore arrivée. La faute aux deux bombes du début de saison monégasque, Aleksandr Golovin et Takumi Minamino. "Il a fait une préparation énorme, confirmait Youssouf Fofana samedi. C'est juste dommage... Enfin, c'est bien pour nous, qu'il y ait deux joueurs devant lui qui ont été meilleurs et qui l'ont montré dans ce mois d'août. Maghnes n'a pas cessé de travailler et a étalé son talent ce soir."
Au fond, Akliouche n'a fait que saisir sa chance en l’absence des deux titulaires habituels et alors que Ben Seghir est encore blessé. Au fond, il rentabilise à ce poste qui lui va parfaitement, quel que soit le schéma retenu (4-3-2-1 ou 3-4-1-2). "Il a déjà mis trois buts cette saison, savourait Hütter samedi. Maghnès s’entraîne de manière fantastique depuis plusieurs semaines et il a mérité sa chance dans le onze. Je suis heureux de son doublé et qu’il soit impliqué dans le troisième. Il aurait même pu marquer un triplé. Ce n’est pas facile pour moi, j’ai beaucoup de joueurs qui postulent pour une place dans le onze".
De quoi confirmer que le tournoi de Toulon n'était pas une anomalie. "Je suis persuadé que cette position en meneur de jeu, c'est sa meilleure position, estime Amayes Brahmi. Il a le profil idéal pour jouer derrière un ou deux attaquants. Le talent pour jouer à Monaco, il l'a. C'est un profil rare et j'aimerais bien que ce type de joueur explose en L1." Il n'est pas le seul.
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"Si on veut voir un renouveau en Coupe d'Europe, ce sont les petits matches qu’il faut gagner"

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