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Bradley Barcola au PSG - Textor et le mercato de l'OL : tout ça pour ça ?

Arthur Merle

Mis à jour 01/09/2023 à 11:04 GMT+2

L'Olympique Lyonnais et John Textor ont fini par craquer. Quelques semaines après avoir assuré que les jeunes talents resteraient au club, avec ce que cela impliquait aux yeux de la DNCG, le propriétaire américain de l'OL a finalement décidé de laisser Bradley Barcola rejoindre le PSG, comme Castello Lukeba à Leipzig. Une gestion pas toujours lisible qui a pesé lourd dans le mercato lyonnais.

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Les "avant-après" font souvent mal en période de mercato. C'est le jeu d'un marché où la parole d'un jour ne pèse pas lourd face à la réalité du lendemain. A Lyon, le dossier Bradley Barcola, qui a rejoint le PSG dans le cadre d'un transfert d'envergure, en est un énième exemple.
"Je ne sais pas comment le mercato va se passer, mais, je ne vois pas pourquoi je partirais. J'ai besoin de faire une saison pleine que je commence dans la peau d'un titulaire", déclarait le jeune ailier au début de l'été. L'international Espoirs en a visiblement trouvé, des raisons de quitter le navire. La nouvelle direction lyonnaise affirmait de son côté sa volonté de conserver ses meilleurs éléments, et donc ses meilleurs jeunes. Les actes ont pris le contre-pied des paroles, là encore.
Il reste désormais un peu moins de 24h à l'OL pour conclure au mieux un été plus qu'agité, car marqué par quatre lettres : DNCG. Définitivement sanctionné le 18 juillet par le gendarme financier du football français, le club rhodanien a dû composer avec un encadrement de ses dépenses et de sa masse salariale. Une décision que certains jugeront sévères, quand d'autres la lieront à la gestion passée. Mais au-delà de toutes ces circonstances atténuantes, Textor ne pouvait-il pas faire mieux ?
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La DNCG voulait des promesses de vente...

Résumons rapidement. Il était demandé à la direction lyonnaise d'apporter, avant le 30 juin dernier, 60 millions d'euros pour combler les trous dans les comptes du club. Mais la DNCG n'a pas tenu compte de la promesse de vente d'OL Reign, la franchise américaine du club, pour environ 50 millions d'euros. Pas plus que la commission d'appel n'a ensuite été convaincue par les 60 millions d'euros déposés sur le compte d'une banque brésilienne par Textor.
Ce que voulait la DNCG était assez simple : des promesses de ventes. Il y aurait énormément à redire sur cette logique et ce mode de fonctionnement. Mais Textor était prévenu et a voulu jouer avec ses règles. Ce fut un échec, et le début des ennuis.
L'OL a en effet été contraint à la cure d'austérité. Et condamné à dribbler son gendarme. Duje Caleta-Car en était un premier exemple (prêt avec obligation d'achat), le montage aussi astucieux que dérangeant pour Ernest Nuamah un paroxysme. Lyon a recruté "malin", pas cher ou libre. On aurait presque été tenté de parler de mercato correct... jusqu'à ce mercredi.
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... et l'OL va finalement lâcher Barcola

L'annonce de la vente imminente de Barcola au PSG change en effet totalement le grille de lecture du mercato lyonnais, comme elle aurait changé celle de la DNCG quelques semaines plus tôt. Les choses ne sont pas tout à fait aussi limpides mais dans le fond, Textor s'est résolu à accepter un mouvement qui, s'il avait été budgété - il faut reconnaître qu'il était difficile de le faire à ces hauteurs pour un joueur aussi peu expérimenté -, lui aurait permis de recruter. Et de recruter fort, à l'entendre.
"L’OL devrait être là pour aller chercher les très gros joueurs que veulent d’autres clubs et qui valent 30 à 50M€, assurait-il mardi soir devant plusieurs médias. Nous avons l’argent, mais nous n’avons pas le droit de l’utiliser."
En supposant qu'on puisse croire l'homme d'affaires américain sur paroles, avec de tels moyens, Castello Lukeba aurait pu être mieux remplacé et le dossier du numéro 6 tant attendu serait déjà bouclé. Au lieu de ça, l'OL a passé juillet et août à faire des comptes d'apothicaire, et aura moins de 48h pour remplacer Barcola. Ou comment se mettre en difficulté... pour finalement faire ce qui était demandé pour ne pas l'être.
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Stratégie illisible

En plus des conséquences opérationnelles que l'on vient de décrire, Textor va devoir utiliser ses meilleurs talents d'orateur pour rattraper le coup en termes d'image et de crédibilité - s'il lui reste de l'énergie en parallèle de la guerre qui l'oppose à Jean-Michel Aulas. "On a parlé d’un éventuel échange, en lui disant que je n’avais pas besoin d’argent mais de joueurs spécifiques, et on n’a pas trouvé d’accord", lançait-il au sujet de ses discussions avec le PSG pour Barcola.
Sa stratégie est devenue illisible, y compris pour ses propres joueurs, auxquels le flou donnerait des envies de départ selon L'Equipe. Evidemment, le sportif en paye les pots cassés, et Laurent Blanc est sur la sellette. L'été a été chargé, la trêve internationale ne le sera pas moins. Tout ça pour ça...
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